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879Un lecteur (“Gazel”, sur le Forum du jour) nous signale le cas des déclarations du général britannique Michael Rose (dans un documentaire sur la TV britannique Channel Four) sur le site IRIB News. On retrouve ces mêmes déclarations sur le site de The Australian.
« A leading British Army officer believes Prime Minister Tony Blair should be impeached for his role in the war in Iraq, the Mail on Sunday reported. General Sir Michael Rose, a former UN commander in Bosnia, was quoted by the right-of-centre Mail on Sunday as saying: “I think the politicians should be held to account ... my view is that Blair should be impeached. That would prevent the politicians treating quite so carelessly the subject of taking a country into war.”
» A high-profile resignation of a senior armed forces officer before the start of the March 2003 conflict may also have made the British Government think twice before sending troops to the Gulf, he added. “I would not have gone to war on such flimsy grounds,” he said. »
Rose fut un des généraux britanniques de la phase bosniaque (1993-95) de la guerre en ex-Yougoslavie. Il travailla dans des conditions chaotiques dans le même environnement que les généraux Jean-Pierre Cot (français) et Francis Briquemont (belge). L’entente personnelle entre les trois hommes, comme, d’une façon plus générale, l’entente opérationnelle entre les trois contingents nationaux, fut excellente. Rose est resté fameux pour des démêlés à peine feutrés avec les Américains d’AFSOUTH (OTAN mais commandement U.S. Navy), qui ne rêvaient que d’interventions aériennes sur Sarajevo et alentour. Rose quitta l’armée britannique (retraite) peu après cette étrange campagne et publia un livre sur son expérience bosniaque (Fighting for Peace).
Son intervention est significative. Si elle n’exprime pas une opinion corporatiste, elle témoigne indirectement d’une lassitude et d’une colère grandissantes des cadres supérieurs des armées britanniques et américaines devant les décisions des pouvoirs civils correspondants. (D’une certaine façon, on pourrait juger que les remous dans l’U.S. Army répondent à des sentiments similaires.) Les chefs militaires anglo-saxons sont soumis, avec l’Irak, à des conditions internes de gâchis et d’incohérence difficilement supportables. La chose aura sur le long terme de graves conséquences. Reste à voir si des incidents à l’intérieur de leurs chaînes de commandement, comme sur le terrain, ne pourraient pas provoquer une tension soudaine qui mettrait à jour de façon dramatique ces antagonismes.
Mis en ligne le 8 janvier 2006 à 16H16