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741Le très sérieux et britannique brigadier général Alan Sharpe, 46 ans, porteur de médailles telles que la OBE évidemment britannique et la Bronze Star américaine, a écrit un rapport critique étonnant sur ses frères d’armes, les généraux américains. Sharpe s’est battu à leurs côtés, en Irak. Il qualifie le régime mis en place par les Américains en Irak d’ “autocratique” et de “dictature transitoire”. Le document trace un éblouissant et extraterrestre portrait psychologique indirect du général américain standard, — sorte de fils naturel de John Wayne et Sylvester Stallone, — sans préciser lequel des deux est le géniteur mâle.
Le plus étonnant dans la façon dont ce document est commenté sur la pointe de la plume (par le Daily Telegraph du 19 avril), c’est qu’il semble présenter ce comportement comme une sorte de technique presque agréée au sein de l’U.S. Army. On ne serait pas étonné si l’on découvrait, demain, dans le prochain Field Manual, une rubrique “comportemental behavior” recommandant aux officiers généraux de suivre le modèle-Wayne ou le modèle-Stallone, selon le type d’opérations conduites, pour “gagner les cœurs et les esprits” à la pointe du M16.
Aperçu de la chose : « Brig Alan Sharpe, who worked alongside Americans in Baghdad, said there was a “strong streak of Hollywood” with officers trying to portray themselves as Sylvester Stallone or John Wayne.
(...)
» An important part to being a successful American officer was to be able to combine the “real and acted heroics” of Audie Murphy, the “newsreel antics” of Gen Douglas MacArthur and the “movie performances” of Hollywood actors, the brigadier wrote.
» While this might look good on television at home, the brigadier suggested that “loud voices, full body armour, wrap-around sunglasses, air strikes and daily broadcasts from shoulder-holster wearing brigadier-generals proudly announcing how many Iraqis have been killed by US forces today” was no “hearts-and-minds winning tool”. »
Le brave Daily Telegraph, si proche de coeur et de bourse des cousins neocons d’outre-Atlantique, remarque avec une légère gêne que le rapport, établi dans le cadre probablement surréaliste d’une étude générale des Britanniques sur la façon dont ils “influencent” les Américains au travers de leurs special relationships, « is likely to strain the ‘special relationship’ further, coming after other British officers' criticism of the American approach ».
Après avoir fait discrètement et a contrario l’éloge de la méthode britannique (flegme, politesse, se déplacer sympathiquement au milieu des indigènes à pied plutôt qu’à bord d’une Humvee à 80 miles par heure, ne pas trop rouler des mécaniques, ne pas en liquider trop, essayer de parler avec les gens comme on parle à des êtres humains et ainsi de suite), Sharpe termine sur une anecdote qui lui vaudra, indeed, une deuxième et super-Siver Star de ses cousins états-uniens :
« Brig Sharpe gave the “last word” to an anecdote about a “subjugated Iraqi” just before his release from detention. The Ba'athist was loudly lectured by an American officer, who was accompanied by a quiet British brigadier, on the dangers of returning to his “previously nefarious ways”. As the Iraqi left he said: “Hey, Mr American, next time before you shout so much you should speak to him. He is British — they know how to invade a country.” »
Mis en ligne le 20 avril 2005 à 17H24