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836Ce texte du Daily Telegraph (peu suspect d’anti-américanisme) du 1er juin est particulièrement effrayant. Il décrit une visite du camp des Marines (3ème bataillon, 1ère division des Marines) de Haditha, par le reporteur Olivier Poole, en janvier dernier.
Le spectacle est effrayant par l’indiscipline, l’atmosphère de terreur et la situation incontrôlable qui y règnent. (Cela indique également une démission de la hiérarchie devant des conditions de guerre qu’elle ne comprend pas.) C’est à la fois MASH (le film de Robert Altman) et la terreur irakienne. L’impression est que les troupes régulières US sombrent dans la situation incontrôlable de forces irrégulières qui caractérise de plus en plus, statutairement (pour les forces spéciales) ou accidentellement, les troupes américaines engagées dans ces conflits post-9/11.
Au contraire des vieilles armées européennes, les troupes américaines ont besoin d’un encadrement sérieux pour ne pas devenir incontrôlables. L’absence d’initiative, l’idéologie contraignante, une psychologie complètement fermée aux différences non-américanistes, la dépendance d’un soutien logistique massif expliquent cette incapacité à une certaine adaptation aux conditions locales. Quand, tout de même, ces forces évoluent vers ces “conditions locales” avec la disparition du cadre habituel de contrôle, le résultat est le désarroi et l’indiscipline. Dans de telles conditions, les massacres sont complètement explicables.
Quelques extraits du texte, qui montrent par le quotidien des choses comment l’armée américaine est en cours de désintégration psychologique, en plus des revers opérationnels.
« In January, shortly before the first published reports emerged about US marines methodically gunning down men, women and children in the Iraqi town of Haditha, The Daily Telegraph spent time at the main camp of the battalion under investigation.
» Rumours had spread that what happened on Nov 19 diverged from the official line that locals were killed by a roadside bomb. None of the troops wanted to talk, but even a short stay with the men of the 3rd Bn 1st Marine Division in their camp located in Haditha Dam on the town's outskirts, made clear it was a place where institutional discipline had frayed and was even approaching breakdown.
» Normally, American camps in Iraq are almost suburban, with their coffee shops and polite soldiers who idle away their rest hours playing computer games and discussing girls back home. Haditha was shockingly different — a feral place where the marines hardly washed; a number had abandoned the official living quarters to set up separate encampments with signs ordering outsiders to keep out; and a daily routine punctured by the emergency alarm of the dam itself with its antiquated and crumbling machinery.
» The dam is one of Iraq's largest hydroelectric stations. A US special operations unit had secured it during the invasion and American troops had been there ever since. Now they were spread across the dozen or so levels where Iraqi engineers once lived. The lifts were smashed, the lighting provided only a half gloom. Inside, the grinding of the dam machinery made talking difficult. The place routinely stank of rotten eggs, a by-product apparently of the grease to keep the turbines running.
» The day before my arrival one soldier had shot himself in the head with his M16. No one would discuss why.... »
Mis en ligne le 4 juin 2006 à 13H34
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