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350130 juin 2002 — Des informations viennent d'être publiées par le journal néerlandais Volkstrant concernant les circonstances dans lesquelles le parti de Pym Fortuyn, le leader populiste libertarien néerlandais assassiné le 6 mai, a soutenu le projet d'entrée des Pays-Bas dans le programme JSF. (Cet assassinat n'avait pas interrompu le processus électoral néerlandais, qui avait abouti aux élections du 15 mai, se déroulant dans un climat étrange.)
Le Guardian de Londres, dans ses éditions du 28 juin, publie un article sur les informations publiées dans le Volkstrant à propos de Mat Herben, qui s'est fait élire comme successeur de Pym Fortuyn. Ces informations font de Herben un agent du ministère de la défense, voire des services de renseignement néerlandais, infiltré dans le parti de Fortuyn avec comme but principal de contrôler ce parti et de faire en sorte qu'il ne s'oppose pas à l'entrée des Pays-Bas dans le programme JSF/F-35. Broos Schnez, un membre du comité de sélection chargé de contrôler l'entrée de Herben dans le parti de Fortuyn a déclaré au journal néerlandais :
« We were flabbergasted. The Netherlands needs to know what kind of person he is and he's not honest. He is an old ministry of defence official and perhaps his job was to infiltrate the operation to get the party to vote for the fighter, something which we were always against. I'd advise him to go to a good lawyer and clear his name, but nothing is happening, and that's strange. »
Voici ce qu'écrit notamment le Guardian :
« ... former associates of Fortuyn told the leading daily Volkskrant that Mr Herben, 49, who worked in the press office of the Dutch defence ministry for 22 years, blackmailed his way into the party. More controversially, they said he might have been planted by the establishment to ensure that the party voted for a $200bn (£135bn) US-led plan to build a new stealth fighter.
» The new parliament's first action was to commit $800m to the F-35 project. All 24 members of the Fortuyn List joined the two other government parties in voting for the project, even though the party and its founder had been opposed to it. The vote was a relief to the US military and industrial complex because the reservations of leftwingers in the previous government made Dutch involvement uncertain.
» The suspicions raised by Fortuyn's associates were supported by Volkskrant publishing extracts from emails sent by Mr Herben, before Fortuyn's murder, lobbying the party to change its mind and back the project. It quoted five members of a selection panel which interviewed Mr Herben in January for membership of Fortuyn's original party, Leefbaar Nederland, saying that he had tried to blackmail them into selecting him as a candidate by threatening to publicise information (never substantiated) that Fortuyn was a drug addict. »
Les informations publiées par le Vokstrant renforcent un climat extrêmement étrange et préoccupant autour des récents événements aux Pays-Bas, que ce soit l'émergence du parti de Fortuyn, son assassinat, les conditions de l'entrée des Pays-Bas dans le programme JSF. Diverses informations ont déjà parues conduisant effectivement à observer cette tendance à établir des liens entre ces diverses affaires. On rappellera ici le passage d'un article sur la situation aux Pays-Bas publié le 11 mai par le journaliste Henk Ruyssenaars, sur le site Foreign Press Foundation, et dont un passage concerne les rapports de Fortuyn et de la question de la participation néerlandaise au programme JSF :
« The US-ambassador, the Dutch Armed Forces and the Joint Strike Fighter.
» At stake : the power to amass future profits. The damage control has nothing to do with law, human rights or freedom of speech or such for human beings valuable things. First on the menu among many other deals : a multi -10 or more - millions $ deal concerning the ordering of Joint Strike Fighter planes which Holland does not even need. Professor Fortuyn was killed on Monday May 6th. The day before, last Sunday - May 5th - the American ambassador to the Netherlands Mr. Sobel, some American ''specialists'' and Dutch generals contacted mr. Fortuyn concerning the JSF-deal. Since he was supposed to win in the upcoming elections his vote would be decisive. He told US ambassador Sobel and the delegation he would probably need those billions - with a slowing down economy - for more urgent things in Dutch society. Like medicare, education, public transport etc. Earlier and also in his political program, Fortuyn had declared he would get rid of most of the air force and the rest of the military, wanting to concentrate all powers to the Royal Dutch Navy. For people in uniform not a popular idea. For mr. Fortuyn the next day was his last. »
Les informations publiées par le Volkstrant soulève aussitôt plusieurs questions :
• Quel effet ces informations vont-elles avoir sur le parti de Fortuyn et sur la formation du nouveau gouvernement néerlandais? (Le Guardian affirme qu'à la suite de cette publication, « The future of the political party left behind by the murdered Dutch libertarian Pym Fortuyn was thrown into doubt ». Le parti de Fortuyn est partie prenante dans le processus de constitution d'un nouveau gouvernement)
• Quel effet vont-elles avoir sur la question du JSF aux Pays-Bas? Celle-ci reste un problème d'actualité dans la mesure où l'engagement néerlandais n'implique pas une commande de l'avion pour la force aérienne néerlandaise, que celle-ci devra être décidée dans les 5 prochaines années. Actuellement, on observe aux Pays-Bas l'évolution du PvDA (socialiste) ; réticents à propos du JSF lorsqu'ils étaient dans la majorité, les socialistes sont devenus franchement hostiles au programme maintenant qu'ils vont être dans l'opposition.
• Quel effet vont-elles avoir sur l'évolution des marchés des avions de combat? Cette affaire néerlandaise est la seconde, après l'affaire du choix du F-15K par la Corée du Sud, à nous montrer qu'il existe désormais une probabilité sérieuses d'interventions très douteuses dans ce type de marché. (Au-delà, on pourrait s'interroger sur l'effet sur les relations transatlantiques, puisque cette évolution vers ces possibles interventions douteuses concerne des marchés où se trouvent concurrents des deux partenaires-concurrents, et qu'elle se fait toujours dans le même sens. Mais une telle question présumerait qu'il y a la possibilité d'une évolution de la position de l'Europe vis-à-vis de ces relations, ce qui reste hautement douteux.)