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851Ceci doit être désormais bien compris : pour l’USAF, le F-22 est en train de devenir un concurrent du JSF. Il l’est dans la programmation budgétaire, comme on l’a vu, mais il le devient aussi, — et c’est beaucoup plus grave, — sur le front de l’exportation. Comme chacun sait, si le premier adversaire du JSF est la réalité, le second, directement après, est la concurrence bureaucratique interne à Washington et, particulièrement, au sein de l’USAF. (Avec un Lockheed Martin perplexe, puisqu’il fabrique les deux avions.) Nous y sommes désormais en plein.
L’Air Force Association (AFA), toujours elle, distille dans son Daily Digest dépendant de sa publication Air Force Magazine (AFM), quelques nouvelles intéressantes à propos du F-22. Cette fois, il s’agit de confidences du chef d’état-major de l’USAF faites, — sombre ironie, on le reconnaît, — lors du baptême (le 7 juillet) du “Divin Enfant”, le F-35 désormais Lightning II. Voici le texte, mis en ligne aujourd’hui.
« Foreign Raptors: Gen. Michael Moseley thinks he would be comfortable with allied nations operating the super-sophisticated F-22. (The House has included a provision for Raptor foreign sales in its version of the 2007 defense appropriations bill.) However, the Air Force Chief of Staff believes there would have to be some heavy discussion about it—who would get them, for how much, and when. “We will have to go back and recalculate,” Moseley said. He explained: “If the collective community believes that’s do-able, do those airplanes come out of the existing [production] line or are they added? If they are additive, what does that do to the line, what does that do to a potential multiyear [buy of F-22s]? I don’t know yet. Those are the operative questions.” Moseley said he would have to assemble a team to work the issue, and that the topics would probably mirror those that have come up on the F-35—technology transfer and sovereign operations. Still, “strategic partnering” on programs like the F-16 and F-35, with their “airman-to-airman habitual relationship” is “an inherent good for us,” Moseley asserted. Such a partnership on the F-22 may be another one. He remains open to the possibility. »
On observera combien les références sont fâcheuses pour qui espérerait encore que le JSF soit la seule arme américaniste à l’exportation : constitution d’une équipe type-JSF pour la prospection, mêmes règles de transfert de technologies (à vos souhaits, a contrario : puisque le JSF serait ainsi soumis aux mêmes règles de contrôle à l’exportation que le F-22, la messe est dite pour nos “amis britanniques”)… Tout cela vient de l’agitation de l’opposition australienne, qui estime que, pour les prix annoncés, l’Australie ferait mieux de choisir le F-22. Tout cela (bis) vient des habitudes d’évaluation américanistes des coûts et de la formidable inflation du coût du JSF. Actuellement, le F-22 est donné à $170 millions l’unité tandis que le JSF est présenté, pour sa première tranche, à $150 millions l’unité. Si l’on croit, comme il est de coutume dans les milieux dirigeants occidentaux, aux présentations virtualistes des capacités de ces avions, le choix du F-22 devient une option très séduisante pour les généraux du clan transatlantique et assimilés ; et puisqu’il est désormais suggéré qu’il serait aussi difficile d’obtenir la technologie du JSF que celle du F-22…
Mis en ligne le 11 juillet 2006 à 09H17