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1209Ne quittons pas cet article du 11 juillet du New York Times mentionné dans notre précédent “Bloc-Notes” ; indiquons ce qui, dans cet article, nous paraît le plus important au regard du reste qui est un cortège de platitudes reproduites de façon récurrente à propos de la crise sans fin du Pentagone. Deux points, à notre sens, méritent d’être mis en exergue :
• Le premier est la mention, comme entame de l’article, du discours de Rumsfeld le 10 septembre 2001. C’est la deuxième fois que nous en voyons la mention cette année après le silence crépusculaire des quatre années entre 2001 et 2006. La première mention est dans le texte de Andrew Bacevitch à propos du livre Cobra-II de Gordon & Trainor (qui en fait également mention, bien entendu). Sans en tirer d’enseignement plus précis, nous aurions tendance à observer que l’apparition (plutôt que la “réapparition” puisqu’il n’a jamais retenu l’attention) de la référence de ce discours, venant autant du bouche à oreille que d’indications précises de l’entourage de Rumsfeld, situe à la fois la gravité de la situation et la perception extrêmement inquiète qu’on en a désormais à Washington. Voici l’extrait en question :
« On Sept. 10, 2001, Defense Secretary Donald H. Rumsfeld stood before hundreds of military officers and civilian employees at the Pentagon and delivered a blistering attack on what he saw as the next national security threat: Pentagon bureaucracy.
» He called for quicker decision-making, greater accountability and a streamlined process to get weapons into the hands of soldiers faster. “We must transform the way the department works and what it works on,” he said. “It could be said that it’s a matter of life and death — ultimately, every American’s.”
» The terrorist attacks the next day did more than put Mr. Rumsfeld’s transformation plans in suspension. As new weapons systems were ordered to help fight the war on terror, Pentagon spending after 9/11 jumped by hundreds of billions of dollars. And so did waste. »
• Le second est, dans l’extrait déjà cité dans notre précédent “Bloc-Notes” qui concerne la déclaration de Lawrence J. Korb, l’observation que le Pentagone s’est enfermé dans une “bulle” budgétaire et financière (souligné en gras par nous) : « “It’s a perfect storm,” said Lawrence J. Korb, a former Pentagon assistant secretary, who served in the Reagan administration and is now a senior fellow at the Center for American Progress. “You had this big buildup in military spending. That took a bubbling problem and made it worse. It made it more difficult to audit and keep track of what was going on. It’s always been bad, but I’ve never seen it this bad.” » Le constat de l’existence d’une “bulle” pentagonesque nous paraît assez juste et fait progresser de façon décisive l’observation de la crise du Pentagone. Il ne s’agit plus d’une crise conjoncturelle (des accidents, sous forme de délais, de dépassements de coûts, des processus inadaptés, etc.) mais d’une crise structurelle. Toute la machinerie, le Pentagone as a whole, est touchée de façon irrémédiable, cela depuis le 11 septembre 2001 et la marée budgétaire qui a déversé des centaines de $milliards et décisivement modifié les processus du système en une énergie systématiquement négative. Le phénomène de “bulle” est alors justifié comme définition de la situation. Attendons avec intérêt sa crevaison.
Mis en ligne le 13 juillet 2006 à 12H48