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849Washington tiendra-t-il ? La question aujourd’hui est de savoir comment va évoluer, très rapidement peut-être, la situation à Washington même, bien plus qu’en Irak où les jeux sont faits. La crainte de ces derniers jours est que le public américain se révolte massivement contre la guerre. La possibilité aujourd’hui est que le découragement gagne l’administration elle-même, avant qu'il ne touche le public lui-même (notamment par le biais du résultat des élections du 7 novembre), alors que l’on entend cet aveu fatal : “Nous avons perdu Bagdad”.
Selon le Guardian d’aujourd’hui:
«In Baghdad a surge in sectarian killings has forced the Pentagon to review its entire security plan for the capital, Major General William Caldwell, a US military spokesman, said yesterday.
»“The violence is, indeed, disheartening,” he told reporters. The US has poured 12,000 additional US and Iraqi troops into Baghdad since August only to see a 22% increase in attacks since the beginning of Ramadan.
»“Operation Together Forward has made a difference in the focus areas but has not met our overall expectations in sustaining a reduction in the level of violence,” Gen Caldwell said.
»The bleak assessment arrives as official thinking appears to be shifting on the war, with reports that a study group led by a Bush family loyalist and former secretary of state, James Baker, could be drawing up an exit plan for US forces in Iraq.»
On a entendu, le jour précédent, GW admettre la comparaison avec le Viet-nâm. La machine de relations publiques américaniste semble craquer de toutes parts, sous la pression d’une réalité jusqu’ici officiellement écartée.
Il apparaît également de plus en plus que la question qui va rapidement se poser, et à laquelle aucune réponse sérieuse n’apparaît possible tant les événements vont plus vite que le jugement qu’on en a à Washington, est de savoir comment les USA vont pouvoir se désengager d’Irak. Plus les événements s’aggravent, plus l’administration commence à reconnaître qu’elle est dépassée, plus les USA sont prisonniers de la situation en Irak... Au plus ce phénomène que nous mettions hier en évidence se renforce à chaque instant : «La marque suprême de l’absence de contrôle des USA sur l’Irak est qu’ils ne peuvent quitter le pays dans l’état actuel des choses, qu’ils sont prisonniers de leur soi-disant conquête. […] L’Irak est tellement pire que tout ce qu’on a connu, y compris le Viet-nâm bien sûr, qu’il nous obligera à réviser la notion de “défaite”, en en faisant un phénomène négatif (pour celui qui la subit) qui dépasse largement tous les éléments impliqués dans l’engagement initial. C’est-à-dire que la “défaite” devient bien plus large, dans le sens inverse, que tous les avantages qu’on attendait d’une “victoire” complète.»
L’Irak tient Washington à la gorge. Il ne lâchera pas prise aisément, s’il lâche prise jamais.
Mis en ligne le 20 octobre 2006 à 05H35