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752Avec l’arrivée de Barroso, la Commission européenne est devenue virtuose du langage de la vertu. L’amour de la commission Barroso pour la démocratie est quelque chose qui laisse pantois, et nous rassure certes ; son amour, également pour l’accord entre les institutions et le public, conséquence de la passion précédente, est une des autres préoccupations affectives et intellectuelles de la Commission Barroso, et un autre motif d’espérance pour nos âmes trop souvent désorientées.
Par conséquent, l’article de William Pfaff, ce matin dans l’International Herald Tribune, doit nous préoccuper grandement. Parce que Pfaff est une source de très grande qualité et puis parce que, en l’occurrence, il cite des chiffres par définition indiscutables. Que nous dit-il ? Voici :
«New poll statistics show that while 75 percent of the European Commission has faith in U.S. world leadership, only 39 percent of the EU public does.»
Bigre, what a difference : 75% contre 39%. Voilà qui va nourrir la hargne si déplorable des Européens anti-américanistes et le soupçon si regrettable des Européens anti-institutionnels. Est-ce bien judicieux de laisser ternir un si bel élan pour la démocratie et pour l’accord entre le citoyen et ses institutions européennes ? Ne faudrait-il pas envoyer quelques dizaines de millions d’Européens aux USA, où ils auraient tout le loisir du monde, au cours des élections mid term par exemple, d’apprendre les vertus de l’américanisme?
En un mot : comment pouvons-nous n’être que 39% à partager l’opinion démocratique majoritaire de la Commission ? Il serait temps que nous, citoyens européens, devenions un peu plus démocrates et respections un peu mieux l’opinion de nos institutions — et un peu mieux européens en devenant infiniment plus pro-américanistes.
Mis en ligne le 11 novembre 2006 à 14H32