Si Hillary avait su

…Finalement, elle n’aurait pas voté pour les pleins pouvoirs qui donnèrent au président Bush le droit d’attaquer l’Irak. D’autres, dit-elle, auraient fait comme elle. Est-ce bien sûr? Aujourd’hui, dans tous les cas, elle le dit, sinon haut et fort du moins à voix audible.

Les explications qu’elle donne implicitement font accepter ses déclarations comme crédibles . Son «if we knew then what we know now» apparaît simplement comme une restriction de type “si nous avions su que la guerre serait si mal faite et aboutirait à une quasi-défaite”. La réserve concerne l’habileté du metteur en scène et nullement le fondement moral et politique de l’acte.

Par conséquent, on accordera moins d’importance à la déclaration elle-même, qui ne donne aucun éclairage particulier sur la politicienne sinon la confirmation de son attitude de cynisme et d’opportunisme, qu’à la circonstance. Ces déclarations d’Hillary sont intéressantes en ceci qu’elles font partie du grand courant de désordre, de contradictions et d’incertitudes qui balaie Washington, et les démocrates notamment. Ceux-ci, à l’instar d’Hillary Clinton dans ce cas, apparaissent aujourd’hui aussi embarrassés de leur victoire qu’ils ont pu en être satisfaits il y a quelques semaines, et à la merci des manœuvres pourtant cousues de fil blanc d’un président de piètres dimensions.

Le “I’m not going to believe this President again”, autre aspect de la déclaration de Clinton, nous la décrit implicitement comme bien peu avisée, — si, effectivement, elle a “cru” en GW Bush, en ses ambitions et en ses projets.

Selon The Times du 20 décembre 2006 :

«Hillary Clinton for the first time yesterday disavowed her vote in 2002 authorising the invasion of Iraq and said that she would announce in the new year if she would run for the presidency.

»“I take responsibility for that vote,” Mrs Clinton told NBC. “Obviously, if we knew then what we know now, there wouldn’t have been a [senate] vote and I certainly wouldn’t have voted that way.”

»Mrs Clinton said that she was disinclined to support an increase in troops to Iraq, even short-term. “I’m not going to believe this President again,” she said.»

Mis en ligne le 21 décembre 2006 à 04H18