Merkel et Bush : fausse entente (MO) et vraie mésentente (commerce)

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 442

Les Allemands prennent la présidence de l’UE (depuis le 1er janvier 2007) et la présidence du G8 (pour 2007) avec beaucoup d’ambitions désordonnées. Comme pour les Britanniques en 2005, cette conjonction est vue comme une opportunité formelle et risque de se terminer dans le désordre habituel des confrontations entre l’“agenda” et les réalités. Pour les Allemands, ces structures formelles font naître l’espoir d’une forte présence diplomatique au travers de leur poids économique. Ce type de démarche se termine en général en fiasco. Les Britanniques l’ont expérimenté en 2005, les Allemands l’expérimenteront en 2007.

Merkel s’est rendue à Washington pour une rencontre-éclair avec GW. Selon l’article de l’International Herald Tribune du 4 janvier, Merkel a reçu un assez bon accueil sur la question du Moyen-Orient (relance du processus de paix avec une place plus grande faite à l’UE) et un accueil glacial sur la question d’une relance du projet mythique de “marché commun transatlantique”, une sorte d’“OTAN du commerce”

• Sur le Moyen-Orient, c’est l’habituelle illusion européenne. Les USA donnent des bonnes paroles et gardent leur exclusivité d’action, voulant à tout prix se réserver le droit de faire leurs habituelles erreurs et de poursuivre leur politique catastrophique.

• Sur le commerce, les Allemands espèrent beaucoup et auront très peu, sinon rien du tout. Bush est lié par un Congrès qui va se révéler très protectionniste, et il a d’autres domaines (l’Irak) que le commerce et d’hypothétiques meilleures relations avec l’UE où il tentera d’obtenir quelque chose du Congrès. Il ne va certainement pas user son influence très affaiblie au Congrès pour un accord avec l’UE.

«Merkel had been expected to try to enlist Bush's support in putting together a sweeping initiative to harmonize American and European legislation to increase trade and investment. “Our economic systems are based on the same values,” she told The Financial Times this week. “We must watch out that we do not drift apart, but instead come closer together.”

»Some Germans favor a trans-Atlantic free-trade area as a sort of NATO for the economy, a counterweight to China's growing economic might and perhaps a backstop should the Doha Round of global trade liberalization talks fail. But after her talk with Bush, Merkel said that while both sides wanted to cooperate on Doha, “the window of opportunity we have on that is closing fast.”

(…)

»Bush, for his part, did not mention the idea of a common market but spoke far more positively of the global trade talks. “We're committed to the Doha Round,” he said. The president said that he and Merkel had had a “good, frank discussion” — usually diplomatic language for disagreement — and that while it would be difficult, “I believe we can get a deal done” on Doha.»

L’essentiel de ces relations commerciales USA-UE, Merkel ou pas Merkel, est résumé par ce constat, qui concerne Doha mais, d’une façon plus générale, donne le ton pour tout le reste qui concerne les relations commerciales (dans ce cas avec l’Europe) : «The president's authority to negotiate trade agreements without detailed Congressional involvement expires this year, making complex trade accords less likely.» Tout, en effet, dans ce domaine-là qui n’est pas l’essentiel pour Bush, reposera sur le Congrès. Et le Congrès est, cette année, ultra-protectionniste.


Mis en ligne le 5 janvier 2007 à 05H38