Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
765Il a été révélé dans la presse britannique, selon des sources proches du MoD britannique, que la Royal Navy pourrait voir ses effectifs réduits de moitié. (On attend une décision pour le mois prochain.) Cette énorme réduction détruit les capacités britanniques de haute mer pour les réduire à celles d’une marine de guerre côtière. La perspective doit être placée dans la logique d’une crise sans précédent de la puissance militaire britannique, essentiellement due à la folle politique militaire et interventionniste de Tony Blair.
Le Daily Telegraph, qui publie un article aujourd’hui sur cette crise, cite Steve Bush, rédacteur en chef de Warship World. Bush observe que le MoD est en faillite avec les guerres en Irak et en Afghanistan : «After 10 years of Labour government, the Royal Navy is on its knees without immediate and proper funding. I cannot see how it can recover — especially if Mr Brown becomes the next prime minister.»
Ce qu’il faut préciser, à côté de la justesse de ces attaques contre les travaillistes, est qu’on voit mal ce qu’auraient fait de mieux les conservateurs puisque la désintégration des forces britanniques vient directement d’un engagement extérieur maximal lié aux special relationships, auxquelles les conservateurs sont complètement liés. Rarement a-t-il été autant démontré que ces relations avec les USA brisent les capacités militaires, l’autonomie et la souveraineté des nations, — la britannique en premier.
Notons quelques points, alors que la nouvelle générale fait état de la possibilité/probabilité du retrait de près de la moitié des 44 navires de haute mer de la Royal Navy, pour les désarmer ou les vendre.
• «The Government has admitted that 13 unnamed warships are in a state of reduced readiness, putting them around 18 months away from active service. Today The Daily Telegraph can name a further six destroyers and frigates that are being proposed for cuts.» Pour l’avenir : «Two of eight advanced air defence Type 45 destroyers on the Navy's order books will not be bought, defence sources said. The order is already six months behind schedule and £157 million over budget.»
• Il est probable que la Royal Navy devra réduire, voire abandonner sa grande mission de projection de force. D’une façon générale, le nouveau schéma possible de la Royal Navy impliquerait que cette force navale ne sera plus capable de lancer une expédition navale comme celle qui lui permit de reprendre les Malouines en 1982.
• «A senior officer, currently serving with the Fleet in Portsmouth, said: “What this means is that we are now no better than a coastal defence force or a fleet of dug-out canoes. The Dutch now have a better navy than us.”» Le Daily Telegraph observe avec dépit : «Meanwhile the French navy, which will be far superior to the Royal Navy after the cuts, will announce before the April presidential elections that a new carrier will be built.»
• Les mêmes sources citées laissent craindre la possibilité que les deux nouveaux porte-avions promis en 1998 à la Royal Navy pourraient être abandonnés. Une telle possibilité soulève un autre problème : celui de la commande de 150 (réduite à 132) JSF américains à décollage/atterrissage vertical/court embarqués. Que reste-t-il de la cohérence de cette commande si les nouveaux PA disparaissent? Dans un tel contexte de crise, quel sens a l’achat de 132 avions de combat soi-disant super-sophistiqués et, dans tous les cas, avec le prix de cette sophistication (les Britanniques estiment le JSF à $104-$115 millions l’exemplaire)? Une autre gâterie des special relationships…
Mis en ligne le 5 janvier 2007 à 15H26