Airbus (via Northrop-Grumman) face à l’increvable roc du Pentagone : l’American Dream avec du plomb dans l’aile

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Pour l’Europe, particulièrement pour les Allemands (et aussi, plus ou moins secrètement, pour nombre de Français), le programme des nouveaux ravitailleurs en vol de l’USAF fait figure d’Eldorado, d’American Dream et ainsi de suite. Airbus (EADS, donc principalement les Allemands et les Français) concourt pour ce programme énorme qui pourrait atteindre dans les méandres pentagonesques la somme de $200 milliards, déjà épique avec des péripéties qui remontent à 2000-2001, déjà souligné de scandales divers. Airbus s’est allié avec Northrop-Grumman pour présenter le KC-30, extrapolation de l’Airbus 330, contre Boeing.

Mais les conditions mises par l’USAF, qui concernent surtout les prix, font que Northrop-Grumman/EADS n’a guère de chance au point que Northrop-Grumman envisage de se retirer. (L’offre Northrop-Grumman,/EADS est plus chère parce que l’avion offert a beaucoup plus de capacités, notamment celle du transport en plus du ravitaillement en vol.)

Air Force Daily de ce jour précise la situation actuelle :

«Various news reports Friday said that Northrop Grumman likely would pull out of the KC-X tanker replacement program because the Air Force has decided it doesn’t need to alter its final request for proposal—now expected this week. The Northrop-EADS team had been pressing for changes that might offset potential disadvantages of larger size and higher cost of its KC-30 entrant. According to Dow Jones newswires and Business Week.com, the Air Force does not intend to make changes to the RFP, so sealing the fate of the KC-30. A Northrop spokesman told the Mobile (Ala.) Press-Register that the company had not yet made a decision and would await the final RFP. The question is: Can USAF keep this vital program on tract if Northrop does pull out? Key lawmakers, including Sen. Carl Levin and Sen. John McCain, already have warned that the program is in jeopardy without a real competition.»

On peut toujours voir un complot anti-européen dans l’attitude de l’USAF. Ce n’est pas sûr mais le contraire non plus… Disons que, d’un point de vue strictement nationaliste US, la situation est arrangeante. S’il n’y avait le Congrès avec ses mouches du coche type McCain qui réclament une réelle compétition, il y a longtemps que Boeing serait choisi.

La logique devrait effectivement favoriser Boeing, — avec l’alternative d’un nouveau blocage et d’un nouveau report de la décision. L’USAF veut un nombre-plancher d’avions et elle ne veut pas programmer plus d’argent dans l’état actuel des choses, ce qui favorise automatiquement Boeing. Si elle devait y être forcée par le Congrès, pour pouvoir donner ses chances à Northrop-EADS, l’USAF avertit qu’elle irait prendre l’argent dans le programme JSF.

Quoi qu’il en soit, les ambitions transatlantiques d’EADS rencontrent bien des difficultés. Du point de vue politique, un échec d’EADS dans le programme KC-X serait un rude coup pour l’orientation (effectivement transatlantique) que les Allemands veulent donner à EADS.


Mis en ligne le 22 janvier 2007 à 16H47