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1162C’est de plus en plus un argument avancé pour juger que l’attaque contre l'Iran est très probable et pour donner une assise paradoxalement rationnelle à la possibilité de cette attaque, à côté des arguments stratégiques, politiques, etc., pour ou contre qui sont avancés. C’est l’argument du dérangement mental, de l’idée fixe ou de la paranoïa du président des USA. On parle d’“assise rationnelle” à la “possibilité de l’attaque” (et non à la cause de l’attaque) parce que c’est bien là la grande question. Il est bien plus difficile de trouver un argument solide pour affirmer que cette attaque aura lieu dans des circonstances aujourd’hui très défavorables, que pour le principe de l’attaque elle-même. L’état mental du président, qui est l’argument de l’irrationalité per se, est paradoxalement de plus en plus solide, donc de plus en plus rationnel dans le raisonnement général.
C’est cet argument qui est si implicite qu’il en devient explicite qui apparaît dans le commentaire de Gary Younge, dans le Guardian du 19 février. Comme on le lit, il s’agit d’une appréciation analogique d’un cas de dérangement mental développée sur plusieurs paragraphes avant d’en venir à l’Iran.
«On December 20 1954, a woman known as Marion Keech gathered her followers in her garden in Lake City, Illinois, and waited for midnight, when flying saucers were supposed to land and save them from huge floods about to engulf the planet.
»Keech had received news of the impending deluge from Sananda, a being from the planet Clarion, whose messages she passed on to a small group of believers. Unbeknown to her, the group had been infiltrated by a University of Minnesota researcher, the social psychologist Leon Festinger.
»As dawn rose on December 21 with no flying saucer in sight, Keech had another revelation. Sananda told her that the group's advanced state of enlightenment had saved the entire planet. They rejoiced and called a press conference. “A man with a conviction is a hard man to change,” wrote Festinger in his book on the cult, When Prophecy Fails. “Tell him you disagree and he turns away. Show him facts and figures and he questions your sources. Appeal to logic and he fails to see your point.”
»George Bush is a man of conviction and clearly a hard man to change. When reality confronts his plans he does not alter them but instead alters his understanding of reality. Like Keech and her crew, he stands with a tight band of followers, both deluded and determined, understanding each setback not as a sign to change course but as further proof that they must redouble their efforts to the original goal.»
Cette thèse de la psychologie malade du président est également implicite dans la longue chronique de Tom Engelhardt, sur son site
«Let me make an argument about Bush administration Iran policy — about the possibility that a regime-change-style, shock-and-awe air assault might someday be launched on Iranian nuclear facilities and associated targets — based on no insider knowledge, just the logic of George-and-Dick's Thelma-and-Louise-style imperialism.»
Bien sûr, le fait que la rubrique d'Engelhardt soit reprise dans la grande presse dix jours après sa mise en ligne montre que cette thèse de l'extrémisme de GW explicable éventuellement par une pathologie de la psychologie, et conduisant à cause de cela à des décisions radicales, acquiert un certain crédit. Il faut admettre d'autre part que les événements poussent à cette prise en considération.
Mis en ligne le 19 février 2007 à 05H22
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