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1336La connaissance des intentions US vis-à-vis de l’Iran, — si elles existent d’une façon précise, — dépend plus que jamais du recueil et de la confrontation d’informations diverses. Il est intéressant, après notre nouvelle d’hier dans cette rubrique, de voir les remarques qu’on y trouvait sur l’attitude de l’U.S. Navy renforcées par une dépêche d’AFP (relayée par RAW Story). Il s’agit de quelques notes d’un reportage du correspondant d’AFP à bord du porte-avions USS John C. Stennis, le deuxième grand porte-avions d’attaque (classe Nimitz, 90.000 tonnes) arrivé avec son groupe d’attaque dans le Golfe Persique, après le groupe du USS Dwight D. Eisenhower. (La dépêche précise que le groupe Stennis, — Carrier Strike Group Three, — est arrivé dans le Golfe d’Oman le 19 février, qu’il mouille à 200 kilomètres au large des côtes du Pakistan, avec cette précision supplémentaire et significative : «in what the US Navy says is a mission to provide support for ground forces operating in Afghanistan and Iraq»)
Cette dépêche est étonnante en ce sens qu’elle ne cesse de citer les officiers qui dirigent l’unité (le capitaine de vaisseau Bradley E. Johanson, qui commande le porte-avions, et le contre-amiral Kevin M. Quinn, qui commande le groupe d’attaque Carrier Strike Group Three) dans le sens très apaisant de l’affirmation d’aucune intention agressive à l’encontre de l’Iran. C’est une dialectique quasiment contraire à celle des dirigeants politiques («all the options are on the table») mais par contre accordée à celle du secrétaire à la défense Gates (pas question d’attaquer l’Iran), — auquel un des officiers se réfère nommément et d’une manière entendue, contrastant sans doute avec ce qu’il aurait pu dire d’un Rumsfeld dans cette circonstance. On y trouve effectivement confirmation des remarques publiées hier sur l’attitude de l’U.S. Navy.
Ce qui est remarquable, c’est l’insistance des officiers à mettre en évidence que la mission de ce groupe d’attaque est le soutien des forces en Irak et en Afghanistan (jusqu'à évoquer le détail implicite des instructions reçues de l'amirauté: «We have received very explicit guidance that we will not assume any sort of escalatory posture with Iran», selon le commandant du porte-avions; «There was no word in my tasking to come over here that had anything to do with Iran», selon le contre-amiral commandant le groupe). Ce qui est encore plus remarquable est l’accès donné aux journalistes sur une unité dans un segment de sa mission aussi sensible, politiquement et médiatiquement. Il n’y a aucun doute qu’il y a là une intention politique d’affirmer effectivement une position spécifique de l’U.S. Navy (dans les forces armées US, les contacts directs avec la presse dans ces circonstances sont très précisément contrôlés par la force elle-même, selon une politique délibérée ; on est donc fondé dans ce cas à y “lire” un message politique).
Voici quelques extraits significatifs de cette dépêche :
«To the deafening roar of war planes taking off from the nuclear-powered US aircraft carrier USS John C. Stennis, US military commanders insist that intimidating Iran is not part of their mission in the region.
(…)
»But the carrier's commanding officer Captain Bradley E. Johanson said the vessel was in the region to reassure Washington's key oil-rich Arab allies in the Gulf Cooperation Council.
»“We have received very explicit guidance that we will not assume any sort of escalatory posture with Iran,” Johanson told AFP as an F/A-18F Super Hornet took off heading north in the direction of Pakistan and Afghanistan.
»On the flight deck, which is over 300 metres (yards) long, dozens of sailors worked non-stop to prepare for the take-off of the next fighter jet whose engine was roaring in anticipation.
»“No sort of escalatory posture at all with Iran,” Johanson reiterated. “Our mission is not to go and intimidate Iran. Our mission is to go and make the GCC partner-nations comfortable with the security situation.”
(…)
»“The nice thing about my position is I don't have to explain what the Secretary of Defence said,” said Rear Admiral Kevin M. Quinn, commander of Carrier Strike Group Three, formed by the Stennis and its battle group.
»“There was no word in my tasking to come over here that had anything to do with Iran,” he told AFP.
(…)
»Quinn said his mission was to support coalition operations in Afghanistan, where the Super Hornets made their first sorties on Friday following a series of exercises.
»Stennis has about 3,000 sailors, plus 1,800 servicemen deployed exclusively in air operations.
»Quinn however acknowledged that Washington's decision to dispatch a second carrier sent a message to the Gulf countries that stressed “the commitment that the US has to the security and stability of this entire region.”
»“When you have this level of naval force, you are showing resolve and you are showing commitment, and... (that) your country can be counted on,” he added.»
Mis en ligne le 26 février 2007 à 05H31