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802L’ancien chancelier allemand Schröder, qui s’était abstenu d’interventions politiques marquantes depuis son départ de la vie politique, a rompu avec fracas cette ligne de conduite. En cause : les BMD (anti-missiles) américains. Son intervention, rapportée par Reuters hier, est extrêmement ferme. Son argumentation est impeccable et implacable.
«U.S. plans to build a high-tech missile shield in Poland and the Czech Republic are dangerous and absurd, former German Chancellor Gerhard Schroeder said on Sunday.
»“The missile defense system planned by the United States and which is to be installed in eastern Europe is politically extremely dangerous,” Schroeder said in a speech in Dresden.
»“It is viewed, rightly, in Russia, and not only there, as an attempt to establish an absurd encirclement policy, a policy which is everything but in the interest of Europe,” he said.
(…)
»Schroeder said the missile shield plan was pushing Russia further away from the West at a time when the European Union should be trying to strengthen ties with Moscow.
»“What we need instead is the exact opposite. Out of our own interest we must align Russia as closely as possible to Europe and European structures,” he said.»
Cette prise de position a une certaine importance. Schröder garde une certaine influence dans son parti et son point de vue reste écouté. Mais, surtout, on notera au travers de certains aspects de sa déclaration, qu’il est manifeste que Schröder ne fait pas seulement une déclaration destinée à influencer ; sa déclaration est aussi un message informel relayant certaines forces opposées au système, en Russie en dans d’autres pays (en Allemagne notamment, lorsqu’il dit : «It is viewed, rightly, in Russia, and not only there, as an attempt to establish an absurd encirclement policy»)
Dans ce contexte interprétatif, on observera que les véritables positions hostiles au BMD, dans certains milieux dont Schröder se fait l’écho, sont extrêmement radicales dans leur opposition au projet américain et, par conséquent, à la position de la Pologne et des pays de l’UE et de l’OTAN qui sont de ce même parti. La divergence d’analyse qui se précise est absolument radicale.
Mis en ligne le 12 mars 2007 à 19H44