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932L’un des points fondamentaux de l’actuelle crise des anti-missiles est la question de l’identification des accords proposés aux pays hôtes, essentiellement à la Pologne. Une position fondamentale a été réaffirmée du côté polonais, en des termes précis qui renforcent le cas, par le ministre de la défense (selon l’AFP relayée par Defense News).
«Polish Defense Minister Aleksander Szczyglo insisted March 23 that Poland would only host a defensive missile system under a bilateral agreement with the U.S., not as a NATO project.
»“If Poland accepts the American proposal, it will be in the framework of bilateral relations,” Szczyglo said on TVN24 news television station.
»“The proposal [to house missiles] was put to us by the United States, not NATO.”»
Cette déclaration, faite de façon si catégorique, est importante parce qu’elle vient du nouveau ministre de la défense Aleksander Szczyglo, qui est un homme très proche des jumeaux Kaczynski (le Premier ministre et le Président de la république). Elle accentue la divergence formelle essentielle entre la Pologne et l’Allemagne principalement. Elle a été faite alors que l’assistant du secrétaire d’Etat pour les affaires européennes Daniel Fried se trouvait en visite en Pologne et semble ainsi refléter une position polonaise, probablement commune avec les USA, qui vient d’être réaffirmée après confirmation de l’accord US.
Dès lors que le principe du déploiement des anti-missiles est envisagé et semble accepté par la Pologne, le point de vue polonais est logique et compréhensible. Les Polonais ne veulent pas dépendre, pour le contrôle d’un armement qui les met dans une position potentiellement antagoniste avec les Russes, d’une décision collective (celle de l’OTAN) extrêmement incertaine, — notamment avec la présence de pays comme l’Allemagne qui se montre très réticente, voire opposée pour le cas du SPD, à ce déploiement.
Ce point de vue logique entraîne d’autre part un renforcement de l’idée que les Polonais perçoivent le déploiement des anti-missiles comme une garantie US contre la Russie. Cette idée est évidemment le nœud de la crise actuelle, dont la principale caractéristique est de réintroduire une situation de tension stratégique en Europe, avec une composante nucléaire. Du point de vue de la perception de pays comme l’Allemagne, c’est une sorte de “re-nucléarisation” d’une Europe qui aurait été “dénucléarisée” avec le traité INF. (Cela, en observant combien cette perception initiale était fallacieuse par rapport à la réalité.)
Mis en ligne le 27 mars 2007 à 04H53