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975C’est un article plein de bonnes vieilles vérités, à commencer par celle-ci, qui montre bien ce qu’il faut penser de la folle politique US, dans son déchaînement aveugle : «If we really wished America ill we would urge it to carry on with its adventurist policies!» La remarque concerne la question des antimissiles US (BMD) en Europe. L’article est du président de la commission des affaires étrangères de la Douma, Konstantin Kosachev, et, bien qu’il soit publié dans l’International Herald Tribune (le 6 avril), on sent bien qu’il s’adresse en priorité aux Européens.
La critique de Kosachev reprend toutes les lignes d’un argumentaire désormais connu, sous une forme convaincante, avec ce constat qui est finalement l’essentiel : toute mise en place d’un tel système avec les buts qu’il affiche (contre des missiles de mauvaise réputation, nord-coréens et iraniens) sans la coopération avec la Russie, sera nécessairement perçue comme anti-russe, — simplement parce qu’un tel système, avec les buts qu’il affiche, n’a de sens que s’il englobe la Russie pour des raisons techniques, stratégiques et géographiques.
Au-delà, l’article de Kosachev a un intérêt certain en ce sens qu’il explicite de façon plus précise qu’il n’a été fait jusqu’ici un point essentiel. Outre l’opposition qu’on peut éventuellement montrer au système US, il existe également une possibilité alternative. En d’autres termes, le Russe dit aux Européens : si vous estimez qu’il faut un système de cette sorte, alors faisons un système Europe-Russie.
Cet article fixe bien les enjeux de cette crise, évidemment ignorée du grand public et des médias autorisés.
»As for the military aspects of the missile defense plans, we have not tired of pointing out that the system is useless against missiles from Iran or North Korea for the simple reason that these countries do not possess such long-range arsenals — and even the most dictatorial regime would not think of firing a rocket across Europe at the United States.
»As far as Russia is concerned, it will find an asymmetrical response capable of overcoming the antimissile defenses. This is an appeal, first of all, to the Europeans who are directly affected by this, and also to the American taxpayers, whose cash will be poured into expensive and pointless schemes.
»But this is not the main thing. Even if one were to imagine hypothetically that North Korean missiles might one day be fired at targets in Europe, one doesn't have to be an expert in geography to realize that the greater part of their trajectory would be over Russia. Does anyone suppose that Russians want nuclear warheads flying over their heads — particularly carried by missiles of dubious quality?
»Russia has every reason to be interested in close cooperation in creating Eurasian missile-defense systems. And any attempt to build them without Russia (which is not only an interested party but also geographically and technically the most suitable place for an effective antimissile defense) automatically means they are being built against Russia.
»The news that the United States may want to extend the antimissile arc to Ukraine and Georgia (and so on around Russia's perimeter) merely confirms the true object of America's missile-defense system in Eurasia.»
Mis en ligne le 7 avril 2007 à 19H36
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