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933C’est effectivement les 29 et 30 mai que le gratin neocon de Washington se retrouvera à l’hôtel Our Lucaya Resort, dans l’île de Grand Bahama, dans les Bahamas, pour un super-séminaire où l’on préparera activement l’indispensable attaque contre l’Iran sans laquelle le monde ne se couchera pas en paix avec lui-même, sans laquelle le mandat de GW Bush semblera misérablement incomplet. La “fiesta” neocon se poursuit, nous explique Jim Lobe, dans un texte qu’il publie sur son site le 22 mai
Le séminaire est un étincelant amoncellement de tout ce que l’hémisphère occidental et ses colonies comptent d’experts neocons et proches. Nous sommes épuisés rien qu’à la lecture de tant de noms. Jim Lobe, remarquablement informé, poursuit implacablement son pointage et ne nous épargne rien. Donnons-en un extrait, juste pour le plaisir, notamment, de retrouver l’ami Gerard Baker, excellent gentleman du Times.
«Invited “experts” include several journalists, as well, notably from the predictably neo-conservative editorial board of the Wall Street Journal, including Bret Stephens, a former editor of the Jerusalem Post who now writes a weekly column for the Journal; and Matt Kaminski, who serves a similar function for the Journal’s European edition. Gerard Baker, U.S. editor of the Murdoch-owned Times of London, has also been asked to attend, as has Amir Taheri, an Iranian-born, London-based journalist who has been published frequently by the Journal and who gained considerable notoriety last year by falsely reporting that the Iran’s Majlis would soon pass legislation requiring Jews, Christians, and Zoroastrians to wear distinctly-colored ribbons on their clothes and, more recently, by quoting Olmert in a German magazine as saying in an off-the-record briefing at which Lubrani was also present, “It would take about ten days and 1,000 Tomahawk missiles to severely damage the [Iranian nuclear] program.” Khalilzad beware.
»Invitees will have all their expenses paid and receive a $1,000 honorarium.»
C’est tout de même une formidable époque, où l’on vous annonce un des orateurs-vedettes avec la présentation suivante, avec ce lien délicieux fait entre “considérable notoriété” et “affirmation fausse” : «…who gained considerable notoriety last year by falsely reporting that the Iran’s Majlis…» Il y a une sorte de jubilation chez ces gens dans la façon dont ils affichent leur réussite à faire passer, non à imposer tel ou tel mensonge, la façon dont ils répètent leurs erreurs avec enthousiasme, la façon dont ils proclament leur absolu mépris pour la réalité. Il y a une sorte de surréalisme à réaliser que tous ces gens continuent à tenir le haut du pavé à Washington (et à Paris), qu’ils sont interviewés, cités, interrogés, écoutés, commentés. Regardez le regard brouillé d’émotion d’un Alexandre Adler ou d’un Jean-Marie Colombani citant un Richard Perle ou un Michael Leeven… C’est une époque formidable, — à $1.000 par intervention, tous frais payés.
Ainsi soient-ils, avec leur “rapport décomplexé à la réalité”.
Mis en ligne le 26 mai 2007 à 15H13