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922Au sommet de l’UE, à Bruxelles, demain, les “méchants” de service ne sont pas français, ce qui est inhabituel, mais britanniques et polonais. C’est bien connu et on en a déjà parlé. Ce qui est au moins incomplet et peut-être injuste, car on oublie les Hollandais, qui ne sont pas mal non plus.
Le Financial Times nous rappelle aujourd’hui que la Hollande a une position très fortement critique dans le débat sur le “mini-traité” remplaçant la Constitution, et les dirigeants de ce pays ne cessent de rappeler que sa population a rejeté la Constitution par un plus fort pourcentage que la France (61,5% de non le 1er juin 2005). Les objections des dirigeants hollandais au “mini-traité” sont nombreuses et ajouteront un peu d’huile sur le feu qui grondera demain à Bruxelles. Elles portent sur les attributs de la souveraineté, le droit du Parlement national de refuser des législations européennes, la protection de toute concurrence européenne de certains services importants du secteur privé. (Comble du paradoxe joyeux auquel nous sommes désormais accoutumés : ce dernier point, — «The Dutch argue that some of its private services, notably social housing agencies, perform public duties and should be safeguarded from EU competition policy» — fait peser sur la Hollande archétypique du modèle libéral et bien-pensant euro-transatlantique, l’accusation soupçonneuse de “protectionnisme”.)
Voici donc une leçon de défense de l’identité et de la souveraineté nationales “à la française” donnée par un ministre hollandais :
«While Poland and Britain are seen as the biggest obstacles to a deal on a revamped European Union constitution at a Brussels summit starting on Thursday, the Netherlands has perhaps a more compelling case for demanding changes to the original text.
(…)
»Frans Timmermans, Dutch Europe minister, told the Financial Times: “The No vote was deafening. To re-establish the confidence of the Dutch public in the European project we need to show clearly that we understood that message and acted upon it. We are hard-headed on these issues.”
»Mr Timmermans predicted there would some “very tough talks” in Brussels this week, and added: “I would warn against the impression that things are moving on smoothly.”
(…)
»Mr Timmermans said there remained considerable domestic unease about a “loss of identity”. He added: “The Dutch will not accept us coming back from Brussels with something that is more or less the constitutional treaty, perhaps in a slightly changed form.”
»Also weighing on the minds of the Dutch delegation is the question of whether a new referendum will be needed, something the Dutch left is likely to demand but which Angela Merkel, German chancellor and holder of the EU’s rotating presidency, wants to avoid at all costs.
»Everything depended on the content of a new treaty, said Mr Timmermans. “I don’t accept that simply because we had a referendum on the previous document we need a referendum on this treaty.”»
Mis en ligne le 20 jui 2007 à 07H04