Nouvel objectif de la civilisation américaniste de l’armement: l’Inde, — une autre sorte de bourbier

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Les Américains sont confiants d’emporter l’essentiel des $30 milliards que les Indiens s’apprêtent à dépenser dans les 5 années à venir pour de nouveaux armements. Les Américains ne sont jamais plus à l’aise que lorsqu’il s’agit de vendre des armes. Cela paraît être devenu la principale marque de leur puissance.

Sur ATimes.com, le journaliste indien Siddharth Srivastava fait le point, le 27 juillet, sur cette nouvelle “offensive” US, pleine de projections optimistes et de projets enthousiastes. Un exemple des grandes manœuvres US pour investir l’Inde est donné concernant un contrat portant sur 197 hélicoptères légers, qui semblait verrouillé avec EADS (Eurocopter) et qui est remis en cause par les habituelles méthodes US:

«In what is being seen as an example of Washington managing to exercise pressure over Indian defense purchases, it appears that the contract for the supply of 197 light helicopters for US$600 million is still wide open as decisions already made have been put on hold.

»The Ministry of Defense had said this year that it had short-listed Europe's Eurocopter, a consortium of French, German and Spanish companies, for the deal, over its only contender, the US-based Bell. At that time, a parliamentary committee castigated the government for delays in the helicopter contract, which pushed New Delhi for a final decision.

»However, this month, Defense Minister A K Antony said “it is under process” when asked about reports that the Eurocopter AS 550 C3 Fennec had gotten the nod ahead of the Bell-407.

»In May, US officials and Bell are said to have met with India's ambassador in Washington, Ronen Sen, to express their reservations about the deal going to Eurocopter.»

Divers projets sont détaillés, dans différentes circonstances, qui sont tous marqués, à la réflexion, par la complication et l’absence de clarté. Comme le note Srivastava, «[t]here have always been questions and nebulous areas in the way Indian defense deals are struck». Face à cette situation, les Américains, qui ont l’habitude de foncer comme un éléphant dans un magasin de porcelaines, peuvent se heurter à des situations caractéristiques de l’imbroglio indien de choix et de commande d’armements, — une sorte de bourbier différent de celui qu’ils connaissent en Irak, mais avec ses caractères très pesants.

Les méthodes US sont elles-mêmes marquées, en plus de l’impétuosité, par un certain désordre. C’est le cas pour le marché considérable (proche des $10 milliards, dont 10% en commission pour les intermédiaires indiens) pour 126 avions de combat. Les USA y sont impliqués depuis deux ans avec le Boeing F/A-18E/F Super Hornet face à divers autres concurrents. Mais, impatients devant les délais qu’imposent les Indiens, ils semblent vouloir introduire un nouveau concurrent, sans qu’on sache exactement lequel : «This month, the Indian Air Force (IAF) was given a demonstration of the prowess of the next-generation US Joint Strike Fighter, the F-35. Observers view this as an attempt to buttress Lockheed Martin's F-16's chances of winning the multi-role combat aircraft (MRCA) deal.» D’autres observateurs, plus sceptiques et incrédules devant l’idée de vendre le F-16 en faisant l’apologie du F-35, se demandent quel avion les USA veulent effectivement vendre à l’Inde : le Super Horet, déjà en course? Le F-16, que l’Inde avait écarté une première fois? Ou bien le JSF, l’inévitable star que personne ne peut se permettre de ne pas commander? Il est possible qu’à l’imbroglio indien s’ajoute désormais le désordre washingtonien dans le marché des armements indiens, — puisqu’il apparaît que cette récente initiative pour le F-16 et/ou le F-35 relève surtout d’une querelle interne au Pentagone sur les priorités de l’exportation.


Mis en ligne le 29 juillet 2007 à 12H02