Privatisation toujours… Le renseignement US, cette fois

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Puisqu’effectivement la privatisation des services de sécurité nationale aux USA est à l’ordre du jour, notamment avec l’article du Guardian que nous commentons deux fois, signalons également un très intéressant article de The Nation repris sur Alternet.org le 31 juillet. Il porte sur le renseignement américain : «…what is not generally known is that the secret side of the Iraq War and the larger ''war on terror'' is also conducted by private corporations, fielding private spies. The reach of these corporations has extended into the Oval Office. Corporations are heavily involved in creating the analytical products that underlie the nation's most important and most sensitive national security document, the President's Daily Brief (PDB).»

L’article rapporte les faits suivants :

• Le Bureau du Directeur National du Renseignement (DNI) a révélé que 70% du budget du renseignement aux USA (entre $48 et $60 milliards selon les sources) vont à des contractants privés.

• 70% du personnel de la nouvelle agence de renseignement anti-terroriste du Pentagone (CIFA, pour Counterintelligence Field Activity) sont des employés de sociétés privés sous contrat.

• En mai dernier, des avocats de la Defense Intelligence Agency ont révélé que 51% du personnel de la DIA sont également des employés de sociétés privés sous contrat.

• 50 à 60% des employés du National Clandestine Service (NCS), le principal service contrôlant les sources humaines de la CIA, sont également des employés du privé sous contrat. De même une part importante de nombreuses activités de la CIA (opérations clandestines, recrutement d’agent, renseignement pur, analyse, etc.) est sous-traitée auprès d’organismes privés.

• Les “services de renseignement” de grandes entreprises telles que Lockheed Martin, Raytheon, Booz Allen Hamilton, SAIC, etc., participent directement aux analyses de la CIA destinées au DNI, qui élabore notamment le President Daily Digest et les rapports annuels du renseignement.

Le plus important à retenir dans cette nouvelle situation est que l’apport du privé est tellement important, et organisé de telle façon qu’il en es devenu incontrôlable. On ne peut plus distinguer les renseignement venant de ce domaine ni les nuancer selon le point de vue des agences.

R.J. Hillhouse, l’auteur de l’article, remarque :

«Knowledgeable members of the intelligence community tell me that corporations have so penetrated the intelligence community that it's impossible to distinguish their work from the government's.

»Although the President's Daily Brief has the seal of the ODNI, it is misleading. To be accurate, the PDB would look more like NASCAR with corporate logos plastered all over it.

»Concerned members of the intelligence community have told me that if a corporation wanted to insert items favorable to itself or its clients into the PDB to influence the US national security agenda, at this time it would be virtually undetectable. These companies have analysts and often intelligence collectors spread throughout the system and have the access to introduce intelligence into the system.

»To take an extreme example, a company frustrated with a government that's hampering its business or the business of one of its clients could introduce or spin intelligence on that government's suspected collaboration with terrorists in order to get the White House's attention and potentially shape national policy.

»Or, more subtly, a private firm could introduce concerns about a particular government to put heat on that government to shape its energy policy in a favorable direction.»


Mis en ligne le 1er août 2007