“C’est aux Iraniens à prouver que ce que je dis de leurs intentions est faux…”, — maxime fameuse de GW

Nous avions déjà rapporté l’intérêt manifesté par des fonctonnaires des services de communication de l’OTAN, accompagnant le secrétaire général de l’Organisation lors de sa visite, au printemps, au président GW Bush dans son ranch du Texas. Ces fonctionnaires avaient pu comparer leur technique avec celle des services de communication de la Maison-Blanche. Une source otanienne nous disait alors que la délégation de l’OTAN avait été notablement impressionnée par la façon de procéder des Américains : «Ils ont renoncé à contrôler le président, ou à tenter de lui faire confronter ses déclarations avec la réalité avant qu’il ne les fasse. Bush dit à peu près ce qu’il veut et les services de communication s’alignent automatiquement sur ses déclarations, auxquelles ils tentent de faire correspondre la réalité.»

On a un exemple de cette “technique” avec une déclaration que vient de faire GW, “rappelant” que les Iraniens ont déclaré qu’ils voulaient produire des armes nucléaires. Cette affirmation est totalement mensongère, — mais sans doute par inadvertance, alors peut-être faut-il dire “erronée”, — et, d’ailleurs, quelle importance au fond? Ne suffit-il pas de parler pour que cela soit?

(Rappel de la déclaration, in illo tempore, d’un officiel de la Maison Blanche à Ron Suskind concernant la “faith-based community”, définition également du virtualisme et, dans ce cas, explication sémantique prémonitoire de la déclaration de GW Bush sur l'Iran, — il suffit de remplacer “we act” par “we speak” : «We're an empire now, and when we act, we create our own reality. And while you're studying that reality — judiciously, as you will — we'll act again, creating other new realities, which you can study too, and that's how things will sort out. We're history's actors . . . and you, all of you, will be left to just study what we do.»)

Enfin, venons-en à l’incident, rapporté par AFP (relayée par “SpaceWar.com”), où l’affirmation de GW Bush est retranscrite avec une présentation particulièrement tranchante de l’AFP, puis la réaction de la même AFP auprès de la Maison-Blanche, puis les services de communication de la Maison-Blanche expliquant que ce qu’avait dit GW Bush correspond à une transcription en plus clair et plus net du comportement et de certaines attitudes raniennes.

«US President George W. Bush charged Monday that Iran has openly declared that it seeks nuclear weapons — an inaccurate accusation at a time of sharp tensions between Washington and Tehran. “It's up to Iran to prove to the world that they're a stabilizing force as opposed to a destabilizing force. After all, this is a government that has proclaimed its desire to build a nuclear weapon,” he said during a joint press conference with Afghan President Hamid Karzai.

»But Iran has repeatedly said that its nuclear program, which is widely believed in the West to be cover for an effort to develop atomic weapons, is for civilian purposes.

»Asked to provide examples of Tehran openly declaring that it seeks atomic weapons, White House officials contacted by AFP said that Bush was referring to Iran's defiance of international calls to freeze sensitive nuclear work.

»They explained that he was referring to Tehran's uranium enrichment — a process that can yield nuclear bomb material — and resulting worries by the UN nuclear watchdog, the International Atomic Energy Agency (IAEA).

»“After keeping their nuclear program secret for a decade, the Iranian government has refused the offers of the international community to provide nuclear energy and continues to flout the inspectors of the IAEA,” said national security spokesman Gordon Johndroe.

»“Unfortunately, their intentions seem clear,” Johndroe said.»

… D’autre part, il faut comprendre GW, un peu agacé par ses entretiens avec l’Afghan Karzaï, mis en place à Kaboul pour dire “oui, oui” et qui semble plutôt dire “oui mais” ou bien “pas vraiment”. Karzaï ne semble pas du tout partager les appréciations de GW Bush sur l’Iran : «A notable split also opened up between Mr Bush and Mr Karzai over the alleged role of Iran in Afghanistan. The US administration claims that Iran has been arming the Taliban but Mr Karzai, in an interview on US television on Sunday, described Iran as a “helper” to his country.»

Ce même article du Guardian que nous citons reproduit l’affirmation de Bush selon laquelle l’Iran a affirmé vouloir produire des armes ncléaires sans vraiment s’en inquiéter. Le président US à la Maison-Blanche ou dans son ranch au Texas est devenu un tel clown en liberté accélérée qu’on ne sait plus très bien quoi critiquer de lui et s’il importe encore de le critiquer.

Mis en ligne le 7 août 2007 à 14H42