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1090L’une des caractéristiques de la situation irakienne est le désordre. Quelques fins analystes occidentaux (notamment les officiels français) affirment que c’est le but réel des US: installer le désordre en Irak pour empêcher l’Iran de dominer la région. Dans ce cas, le succès dépasse toutes les espérances puisque le désordre empêchera également les Etats-Unis de faire quoi que ce soit d'efficace... Il (le désordre) est en effet aussi fermement installé dans la direction et l’establishment washingtonien, y compris chez (entre) les chefs militaires. C’est une stratégie nouvelle et originale de dupliquer chez soi la discorde qu’on veut installer chez l’ennemi.
L’article du Washington Post de ce jour est particulièrement éclairant à cet égard. Bien qu’on y trouve la marque d’un de ses auteurs, Thomas E. Ricks, dont on ne sait s’il travaille sur le Pentagone pour le Post ou au Post pour le Pentagone, le texte donne une description saisissante du désordre washingtonien et pentagonesque. En vérité, on doute qu’il y ait tellement plus de désaccords et d’affrontements entre les milices, les groupes, les bandes, etc., en Irak, qu’entre hauts fonctionnaires, parlementaires, et surtout entre officiers généraux — notamment entre généraux et amiraux…
En effet, l’un des plats de résistance de l’article est la mésentente entre le général Petraeus et son supérieur direct, l’amiral Fallon. Cette mésentente est décrite en des termes emphatiques qui en disent long, — comme elle nous en dit long sur la structure même du désordre washingtonien, ou la structure du pouvoir à Washington en forme de désordre. Il est très révélateur que l’équipe du Pentagone impliquée dans la guerre irakienne (le secrétaire Gates, le chef de Central Command l’amiral Fallon, le chef du théâtre irakien le général Petraeus) ait été constituée dans la période fin 2006-début 2007 en théorie pour permettre une certaine unité d’action dans l’application de la nouvelle stratégie (“surge”). Il s’avère qu’ils sont tous trois d’avis différents et, pour certains (Gates), fluctuants, tandis que l’opposition entre les deux principaux chefs est féroce. Aux différences de conception connues s’ajoutent, semble-t-il, des oppositions d’individus, d’intérêts, etc. Le désordre comme “way of life”…
«For two hours, President Bush listened to contrasting visions of the U.S. future in Iraq. Gen. David H. Petraeus dominated the conversation by video link from Baghdad, making the case to keep as many troops as long as possible to cement any security progress. Adm. William J. Fallon, his superior, argued instead for accepting more risks in Iraq, officials said, in order to have enough forces available to confront other potential threats in the region.
»The polite discussion in the White House Situation Room a week ago masked a sharper clash over the U.S. venture in Iraq, one that has been building since Fallon, chief of the U.S. Central Command, which oversees Middle East operations, sent a rear admiral to Baghdad this summer to gather information. Soon afterward, officials said, Fallon began developing plans to redefine the U.S. mission and radically draw down troops.
»One of those plans, according to a Centcom officer, involved slashing U.S. combat forces in Iraq by three-quarters by 2010. In an interview, Fallon disputed that description but declined to offer details. Nonetheless, his efforts offended Petraeus's team, which saw them as unwelcome intrusion on their own long-term planning. The profoundly different views of the U.S. role in Iraq only exacerbated the schism between the two men.
»“Bad relations?” said a senior civilian official with a laugh. “That's the understatement of the century. . . . If you think Armageddon was a riot, that's one way of looking at it.”
(…)
»Fallon has made the case that Petraeus's recommendations should consider the political reality in Washington and lay out a guide to troop withdrawals, while Petraeus has resisted that, beyond a possible token pullout of a brigade early next year, according to military officials. The Joint Chiefs have been sympathetic to Fallon's view.
»In an interview Friday, Fallon said he and Petraeus have reached accommodation about tomorrow's testimony. “The most important thing is I'm very happy with what Dave has recommended,” he said. As for the earlier discussions, he begged off. “It's too politically charged right now.”»
Mis en ligne le 9 septembre 2007 à 13H18