Hagel pourrait-il faire la différence?

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Le sénateur républicain et anti-guerre Chuck Hagel, dont on avait envisagé un temps la candidature à la présidence, a annoncé qu’il ne se représenterait pas au Sénat en 2008 (en même temps qu’il écarte toute possibilité de candidature présidentielle). Cela signifie qu’il abandonne la politique, sans doute avec une certaine amertume, voire une amertume certaine si l’on en croit ce dialogue. Si l’on comprend bien et par simple logique contradictoire et à peine sollicitée, Hagel qualifierait la fonction de président de “malhonnête”?

«Maher asks: “Did you decide not to run for President because you just saw that a (sic) anti-war Republican could never get the nomination?”

»“No,” responds Hagel, “I was actually looking for some honest work.”»

Ce dialogue du journaliste Bill Maher et de Hagel est extrait d’une nouvelle du site RAW Story du 15 septembre. Lors d’une émission télévisée, vendredi soir, retransmise plus tard par CNN et reprise sur Huggington Post, Hagel a qualifié la politique de Bush en Irak de “dirty trick”, expression fameuse à la CIA pour désigner les opérations clandestines, et traduisible par des choses telles que “coup dégueulasse”, “saloperie”, etc. Hagel a également utilisé les termes suivants pour qualifier la politique de Bush: «malhonnête, irresponsable et dangereuse»

La fureur et l’amertume du sénateur Hagel sont un facteur politique important, d’ici son départ du Sénat en janvier 2009. Dans ses diverses déclarations avec Maher, Hagel a évoqué, à la suite d’une question sur le sujet, la question d’une éventuelle attaque contre l’Iran. Il semble dire que le Congrès devrait agir et devrait pouvoir agir pour empêcher une initiative belliciste du président.

«Maher segues into Iran: “In the speech President Bush gave last night, I noticed that he slipped Iran into the middle of it. He said ‘we have to defeat al Qaeda, counter Iran, and help the Afghan government.’”

»Citing a Times of London article that shows preliminary plans to attack over a thousand targets in Iran, Maher implores the Senator: “Please tell me that Congress does have the power to stop President Godzilla if he decides to stomp on one more country, and that he could not get away with that.”

»“As you all know we are at war in two countries, and not doing particularly well in either war, and I'm not sure the American people are about ready to go to a third war.”

»“If the President is inching toward a military confrontation with Iran, then I do think that is where the Congress of the United States draws the line.”

»The Middle East is too volatile for a purely military offensive, says Hagel. Iran is a threat, he says, but it needs to be dealt with strategically and diplomatically.»

Hagel est un parlementaire de très bonne réputation, de grande influence au Congrès, un des rares hommes intègres et capables, semble-t-il, dans un Congrès caractérisé par la couardise. Il n’a plus aucun frein politique pour l’empêcher d’agir. S’il s’engage fermement contre une attaque iranienne, il peut jouer un rôle important en rassemblant une minorité républicaine auprès des démocrates, si ceux-ci décidaient de s’opposer à la politique de Bush. Cet aspect-là de la crise n’est pas négligeable.

(Il est à noter que certains de ses partisans ne désespèrent pas de le retenir en politique par le biais d’une nomination gouvernementale. Par exemple, Steve C. Clemons estimait le 8 septembre que Hagel pourrait être secrétaire à la défense en 2009.)


Mis en ligne le 17 septembre 2007 à 12H24