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1214Le mouvement en cours dans les institutions européennes est jugé comme irrésistible. C’est un mouvement dit de “Fair Trade” à la place de “Free Trade”. “Fair Trade” est l’expression empruntée aux Américains (au Congrès) pour désigner le néo-protectionnisme, — plus sélectif, plus souple mais tout aussi ferme que le protectionnisme classique. Le document que EUObserver de ce jour présente est une initiative dans ce sens. Cette intiative a de fortes chances d’être suivie. L’esprit est aujourd’hui résolument tourné vers cette orientation.
Le document est présenté dans ces termes:
«Just weeks after the European Commission revealed its plans to prevent foreign companies from uncontrolled access to the EU's energy sector, Brussels is set to reiterate that in a global economy “openness is not a one-way street.”
»“The EU has a key stake in using its clout in global negotiations to ensure that openness is not a one-way street: the political case for openness can only be sustained if others reciprocate in a positive manner”, a paper on globalisation drafted by the EU's executive body says.
»The paper argues that the 27-nation bloc “needs to ensure that third countries offer comparable levels of openness to EU exporters and investors”.
»At the same time, it underlines that foreign companies wishing to do business in EU territory “will not be allowed to by-pass the rules applied in the [union's] internal market”.
»The 9-page document is the commission's contribution to an EU leader's informal summit on 18-19 October - a meeting primarily designed to put a full stop behind the union's years-long journey towards a new treaty.»
C’est un tournant profond auquel nous assistons aujourd’hui, qui est la mort pour notre temps du libre-échange classique, c’est-à-dire du principe essentiel de la libéralisation et de la globalisation. La constitution de la géoéconomie en blocs régionaux protégés est aujourd’hui en route, avec des conséquences évidemment fondamentales.
Des sources européennes estiment que l’évolution actuelle marque le glas des grands accords commerciaux multilatéraux. Désormais, des législations néo-protectionnistes vont être mises en place. Le mouvement semble complètement irréversible, ailleurs comme en Europe. Il va modifier les situations et les rapports politiques dans le sens des affirmations nationales et régionales.
Il est indiscutable que l’activisme français depuis l'arrivée de Sarkozy, suivi par un certain soutien allemand, a joué un rôle fondamental pour lancer et accélérer cette évolution. Il est incontestable que l’évolution va, du point de vue européen, dans le sens de structure plus propres au concept d’“Europe-puissance” qu’au concept de l’“Europe-grand marché” qui était l’orientation jusqu’alors privilégié. Le tournant est un renversement.
L’intérêt est d’observer l’irruption de ce principe dans certains domaines sensibles. On pense à la défense. Dans ce cadre nouveau des idées jusqu’alors sacrilèges comme “la préférence européenne” acquièrent une nouvelle cohérence, voire une réelle logique. Il ne serait pas impossible que la France, qui veut faire des choses importantes en matière de défense lors de sa présidence de l’UE de juillet-décembre 2008, introduise la proposition de concepts de cette sorte, notamment cette “préférence européenne”, auprès des membres de l’UE.
Mis en ligne l9 octobre 2007 à 16H03
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