Suite des contradictions allemandes avec, en ligne de mire, la perspective du Kosovo

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Il s’agit un peu d’une saison allemande, d’un inventaire de politique extérieure, qui nous vaut de poursuivre le tableau des contradictions paralysantes de la politique extérieure de l’Allemagne. En plus de l’Afghanistan et de la paralysie de sa politique russe, l’Allemagne dispose d’autres domaines marqués des mêmes caractères consternants.

• La question des anti-missiles abordée par les USA et la Russie il y a trois jours ne cesse d’embarrasser les Allemands. Alors qu’ils voient leur politique russe bloquée, et la “solidarité occidentale” basée sur la moralisation du type droits de l’homme les obliger à suivre en général les vagues consignes washingtoniennes, ils se trouvent en désaccord et plutôt du côté russe dans cette affaire (on l’a vu récemment encore avec les déclarations du CSU Stoiber en visite à Moscou). Merkel a réaffirmé que l’Allemagne voulait que cette question des anti-missiles soit intégrée dans la problématique générale de l’OTAN, pour disposer d’un droit de veto à cet égard. Les Américains (et les Polonais, et les Tchèques) sont en désaccord.

• Sur l’Iran, comme dans le cas précédent, les Allemands sont plus du côté russe que du côté des “durs” occidentaux (France, UK, USA). Dans ces deux crises essentielles, d’ailleurs liées entre elles, les Allemands se trouvent en contradiction, non seulement avec leurs alliés ou certains de leurs alliés, mais aussi en contradiction avec leur propre politique russe.

• Un dossier a également de bonnes chances de prendre place dans les domaines explosifs de la politique allemande : le Kosovo. On sait que la question du Kosovo doit passer sous la juridiction européenne, quittant la juridiction ONU, à la fin de l’année (décembre). C’est à cette occasion qu’on s’attend à une déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, que les USA soutiennent en sous-main. Les Allemands disent peu, de crainte d’aggraver l’inquiétude générale, qu’il leur deviendra très difficile, sinon impossible de maintenir leurs 6.000 soldats au Kosovo. La représentation parlementaire allemande est catégorique à cet égard: le déploiement de forces allemandes doit se faire sous l’aval de l’ONU et rien d’autre. A l'OTAN, on juge que cet aspect de la crise du Kosovo est extrêmement préoccupant. Ainsi avons-nous une autre sévère crise potentielle en Allemagne, à prévoir pour la fin de l’année, et d’autant plus intense bien sûr que la situation au Kosovo risque de devenir explosive au moment de la déclaration unilatérale d’indépendance. On signale d’ores et déjà la reconstitution de milices kosovars dans le pays, qui retrouveraient leurs activités de la fin du siècle dernier, lors de la guerre civile.


Mis en ligne le 15 octobre 2007 à 12H41