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1017C’est la première fois que la menace est dite clairement, et par un parlementaire puissant, qui représente un courant important au Sénat. Il s’agit de Joe Biden, le démocrate candidat à la désignation démocrate aux présidentielles, sénateur et président de la puissante commission des relations extérieures. Biden a annoncé qu’il proposerait au Sénat une procédure de destitution contre le président si une attaque contre l’Iran était lancée sans autorisation du Congrès. L’intention n’est pas seulement formelle, ni, semble-t-il, une simple parole de campagne électorale. Biden semble avoir l’intention d’aviser officiellement Bush de son intention, ce qui formalise la démarche et rend difficile de l’oublier au moment critique.
(On parle de cette initiative dans le cas d'une attaque contre l'Iran, alors qu'il y aurait l'alternative de l'attaque contre l'Iran après demande du président au Congrès. Mais le fait est que cette demande n'aurait guère de chance d'être acceptée.)
Selon RAW Story de ce jour:
«“The President has no authority to unilaterally attack Iran and ... if he does, as foreign relations committee chairman and former chairman of judiciary, I will move to impeach him,” Biden told a crowd of about 100 potential voters at a campaign stop in New Hampshire.
»Biden said he is meeting with constitutional law experts and plans to send Bush a legal memo formally outlining his warning, according to Seacoast Online, which reported his comments.
»The senior Delaware senator told the crowd that calls for Bush's immediate impeachment were valid but may not have enough constitutional support to make them viable. He added that Bush wasn't the only White House villain who deserves to be booted.
»“If you're going to impeach George Bush, you better impeach Cheney first,” Biden said, garnering applause from the crowd.»
Ces affirmations de Biden (y compris celles contre Cheney) sont pour le moins audacieuses, et d’ailleurs assez désordonnées (pourquoi chercher la destitution de Bush seulement alors qu’on proclame que c’est Cheney qu’il faut destituer). Elles sont à mettre en parallèle avec la résolution que le démocrate Kucinich a déposé à la Chambre, également en faveur d’une procédure de destitution. Au travers d’initiatives personnelles qui sont sans coordination entre elles, les démocrates se trouvent engagés dans un tissu d’engagements, dont certains deviennent formels (comme celui de Biden) et qui commencent à les lier à leurs électorats respectifs, en pleine saison électorale.
Cela n’implique aucune manœuvre concertée, aucune poussée politique structurée avec un objectif politique assurée. D’une certaine façon, on pourrait penser, du point de vue démocrate, alors que la perspective électorale est excellente pour ce parti, qu’une procédure de destitution à quelques mois de l’élection présidentielle est un élément de désordre qui ne favoriserait pas nécessairement ce même parti démocrate. D’autre part, cette procédure serait lancée alors qu’il y aurait une attaque contre l’Iran, autre facteur de désordre incommensurable à Washington. Rien de tout cela n’est politiquement appréciable (dans un sens ou l’autre, dans le sens d’un parti ou dans le sens de tel autre). Le désordre est la marque de fabrique de l’administration GW Bush et poussera ses feux jusqu’au dernier jour de cette administration, et il touche tous les partis, toutes les factions. Tous, à Washington D.C., ils boiront GW jusqu’à la lie.
Mis en ligne le 30 novembre 2007 à 17H49