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984Cette campagne présidentielle de 2008 aux USA n’a effectivement aucune chance d’être une campagne “comme les autres”. Les signes, les analyses, les déclarations s’accumulent, avant même la première “primaire” de l’Iowa, qui le prouvent à suffisance. On a déjà vu l’initiative en développement d’une éventuelle candidature indépendante de Michael Bloomberg, comme une tentative née de l’establishment, contre les règles des deux partis de l’establishment. Steve C. Clemons, dont on sait qu’il est une voix écoutée à Washington, fait un long commentaire le 31 décembre 2007 sur son site à propos de cette initiative. (La longueur et la profusion des réactions de ses lecteurs à cette longue note est un autre signe de la sensibilité explosive à l’élection présidentielle de 2008.)
Clemons est particulièrement concerné par l’affaire dans la mesure où il est un chaud partisan du sénateur républicain Chuck Hagel. On retrouve Hagel parmi les soutiens d’une possible candidature Bloomberg; certains le désignent même comme un possible co-listier de Bloomberg. C’est manifestement ce qui irrite Clemons.
Parlant d’abord du rassemblement qui se forme, avec réunion le 7 janvier, pour un soutien à une possible candidature Bloomberg, Clemons écrit: «But the organizers of this meeting are deluding themselves if they think that getting Republicans and Democrats behind a non-specific agenda is the real challenge for the nation – or is even worth all of this effort. Unprincipled, unfocused bipartisanship is bland, stale politics. And as Matt Stoller notes, bipartisanship too frequently is called on to anoint bad decisions to give both sides freedom from accountability.»
Pour Clemons, la recherche de l’“unité nationale ” (“bipartisanship”) n’est pas en soi une panacée. Cela peut même être une excuse. Il faut que cette recherche soit justifiée par un projet politique, des ambitions, des buts, et non pas qu’elle soit utilisée comme une feuille de vigne posée sur l’échec du système.
«I don't believe that bipartisanship solves the challenges ahead. New policies might help restore some balance and the beginnings of a positive direction. But what is needed now are rebels.
»I think Hagel is that kind of rebel, though he is disgusted with Washington and both parties (perhaps a good thing) – and I think Michael Bloomberg is a hard core pragmatist. Neither of them is perfect, but they are a possible alternative to the less than compelling choices currently on the table.
»Some believe that Bloomberg's tough manhandling of protesters in New York disqualify him. Many progressives who like Hagel's leadership in trying to bring the Iraq War to an end fear his social conservatism.
»My only fear is that Sam Nunn (who may be auditioning for the VP slot himself with Bloomberg), David Boren, former Defense Secretary William Cohen and others concocting this January fest next week are more about getting Dems and Republicans to pal around together – not rebelling on the basis of policy that outrages them.
»The sad but real truth today is that the Bush administration came in to office in 2001 under suspect circumstances but roared and behaved as if it had won an 80% mandate. The Democrats folded and gave Bush all the room to run he wanted. There is mutual responsibility and complicity in the results we have today.
»I don't want more bipartisanship for its own sake. I want dissident Republicans and dissident Democrats to make this government work in the way it is supposed to work – and to deliver on the policies that the public expects.»
On devra retenir la force des termes qui sont employés ici. Clemons loue Hagel parce qu’il est un “rebelle”. Il ne pense pas que l’unité nationale soit une panacée mais que l’essentiel est bien une “dissidence” du système, – pour sauver le système de ses travers, de ses perversions et de ses horreurs. Ce sont des termes, – “ rebelle”, “dissidents”, qu’on est plus habitué à entendre chez ces commentateurs complètement hors du système pour mieux le critiquer, – un Raimundo, un Paul Craig Robert, – que chez un Clemons qui reste une voix d’influence modérée au sein de l’establishment washingtonien. Les prises de position de Clemons, son appel à la dissidence et à la rébellion (il est évident que Clemons serait particulièremet satisfait si Hagel se présentait comme indépendant), constituent un phénomène remarquable de la tension et du caractère déstabilisant qui, aujourd’hui, sont en train d’imprégner la situation aux USA, – non plus seulement contre le système mais même et surtout à l’intérieur du système.
Mis en ligne le 2 janvier 2008 à 04H58
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