Le KC-45 est-il une vilaine casserolle pour McCain?

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Un signal montre que que l’affaire du choix de EADS-Airbus (Norhrop Grumman) pour le programme KC-45 de l’USAF pourrait être un grave sujet de controverse contre John McCain, candidat républicain à la présidence. Une information diffusée par ABC.News et diverses interventions de démocrates signale cette possible évolution, principalement à partir de la révélation que l’équipe de campagne électorale de McCain compte trois anciens lobbystes washingtoniens qui ont travaillé pour EADS/Northrop Grummand dans l’affaire KC-45.

RAW Story a publié ces précisions, hier:

«Republican presidential candidate John McCain might be glad that he hasn't received a whole lot of attention since he officially locked up his party's nomination earlier this month, because most eyes are on the still-ongoing Democratic race.

»But critics of the Arizona senator are starting to make waves about the Arizona senator's relationships with lobbyists with a European company, by charging that the results cost Americans jobs, according to ABC News.

(...)

»...McCain pushed for EADS to get the contract, and his campaign employs three former EADS lobbyists, although there is no specific evidence of impropriety, according to ABC.

»“Mr. Clean has a bunch of lobbyists that work for a company that won that contract,” House Democratic Caucus chairman Rep. Rahm Emanuel, D-Ill., told the network. “Some people claim the way the specs were written, it was all but certain that the company that his campaign lobbyists worked for couldn't but get that contract.”

McCain se défend avec divers arguments: les lobbyistes qu’il emploie, s’ils ont travaillé pour EADS, ne l’ont pas personnellement contacté lorsqu’ils travaillaient dans le cadre du programme KC-45; en empêchant d’attribuer le contrat précédant à Boeing, sans concurrence, il a mis à jour des scandales et fait économiser des sommes considérables au trésor US. Mais ces arguments rationnels, juste ou pas c’est à voir, ont peu de poids face à l’effet produit par la nouvelle, que ABC.News résume de la sorte: «“What Senator McCain said he has tried to do is make the process for bidding more open, transparent and competitive,” explained ABC's Jake Tapper explained in a segment on the network. “In making that argument, McCain has benefited this consortium run largely by Airbus. It has benefited that company without question. Was Senator McCain trying to benefit that company? That’s an open question but Boeing seems to think so. A lot of the Democrats in Congress seem to think that the deck was stacked against Boeing.”»

Ces diverses remarques semblent montrer que les démocrates sont bien décidés à utliser l’affaire KC-45 contre McCain, une fois qu’ils seront quittes de la désignation de leur candidat. Ils auront l’avantage de pouvoir faire coïncider ces attaques éventuelles avec des actions au Congrès contre le choix de l’USAF, puisqu’ils contrôlent les commissions quI peuvent agir dans ce sens. D’autre part, il y a l’affaire de la plainte de Boeing devant le GAO. Le GAO a cent jours pour statuer sur une plainte et cet organisme a l’habitude d’utiliser tout son délai légal pour se décider; cela implique qu’il y aura un autre point de relance de l’intérêt polémique également dans les trois mois qui viennent, qui sera lui aussi utilisé par les démocrates pour intensifier leurs attaques contre McCain.

La question de la présence de ces trois anciens lobbyistes de EADS dans l’équipe de McCain, même si elle n’implique en rien une conduite critiquable du candidat républicain, ouvre la voie à des types nouveaux d’attaque. Il est probable que les démocrates vont lancer des campagnes de rumeurs qui ne porteront plus sur la fausseté ou l’erreur du choix de McCain (en empêchant Boeing d’avoir primitivement le contrat) mais sur son honnêteté dans ce choix, cela sur une question fondamentale de sécurité nationale.


Mis en ligne le 14 mars 2008 à 15H35