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741La question de la commande de JSF par la Norvège est un débat extrêmement délicat qui a largement touché les milieux politiques et n’est plus cantonné au seul domaine militaire. C’est une source parlementaire norvégienne consultée à Bruxelles qui donne ces indications, en insistant sur deux points.
• Aujourd’hui, les partisans norvégiens du JSF sont sur la défensive, ou pire encore, «en pleine retraite». Les déboires du programme US font de son soutien une cause très impopulaire à Oslo. C'est une situation inédite, en complet contraste avec le climat qui a régné durant les premières années de la campagne de promotion du JSF, et qui a en général toujours régné en Norvège pour les commandes de matériels militaires allant le plus souvent vers un choix US.
• Un facteur qui contribue également à l’impopularité du programme JSF est, par assimilation, le scandale BAE/Yamamah, qui a un très fort écho en Norvège. Les questions de probité, la lutte anti-corruption, etc., ont une très grande importance dans le monde politique nordique. Le scandale contribue à une perte de crédit du monde anglo-saxon, notamment dans le domaine de l’armement, et cela se répercute au niveau du JSF.
Il s’agit d’éléments d’une grande importance, dans la mesure où les matériels US (anglo-saxons), et notamment le JSF, se sont toujours imposés d’abord par l’influence américaniste et anglo-saxonne. Le confinement de ces choix pro-US aux milieux militaires étaient également un facteur important, permettant un relais efficace de cette influence américaniste. C’est également une caractéristique de la situation danoise, si proche de la situation norvégienne, où la question d’une éventuelle commande du JSF est sortie du domaine militaire et touche désormais les milieux politiques, subissant un discrédit équivalent.
La source parlementaire norvégienne insiste sur le fait que l’appel du gouvernement norvégien à Eurofighter pour qu’il revienne dans la compétition (où le JSF est actuellement opposé au seul Gripen) est basé sur une approche extrêmement impartiale des conditions de la compétition. Il ne s’agit pas d’un faire-valoir pour permettre l’apparence d’une compétition rendant le choix du JSF plus “vertueux”. Il est d'ailleurs de plus en plus douteux que le JSF doive être choisi par les Norvégiens, et ce n'est certainement plus l'orientation quasi-automatique qu'on prédisait ces dernières années.
(Le paradoxe dans ce cas est que l’offre Eurofighter, effective jusqu’en décembre 2007 avant son retrait de la compétition, porte sur l’avion Typhoon qui est un des éléments du scandale BAE puisque le Typhoon est notamment produit par BAE. Mais dans le cas norvégien, – et danois, – l’offre Eurofighter est portée à 100% par les Allemands, également fabricants du Typhoon qui est un programme en coopération à quatre. Pour les pays nordiques, l’offre Eurofighter est essentiellement allemande et implique essentiellement EADS.)
Il faut noter que la même logique qui concerne Eurofighter, concerne également les Français pour le Rafale. S’il existe un mouvement vraiment sérieux de repli des pays européens impliqués du choix JSF, il apparaît évident que tous les compétiteurs européens doivent revenir dans la compétition.
Mis en ligne le 18 avril 2008 à 15H35
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