BAE divise l’administration Bush : State versus Justice

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Le scandale BAE/Yamamah continue son aventure, de rebondissements en rebondissements. Cette fois, après l’épisode juridique londonien, on revient à Washington avec le Financial Times de ce jour. Le quotidien londonien nous apprend que le département de la Justice (DoJ) s’oppose à la position du département d’Etat qui veut autoriser BAE et le gouvernement britannique à exporter les technologies US qui se trouvent dans le chasseur Typhoon. Il s’agit de l’énorme marché entre BAE et l’Arabie Saoudite portant sur 72 Typhoon et un volume de £20 milliards.

«BAE, the British defence company, is the prime contractor to the UK government on the deal. The state department wants to approve it but has encountered resistance from the justice department, according to a senior administration official.

»Another US official said the justice department had concerns that approval could hamper an investigation into whether BAE violated US laws by allegedly bribing Saudi officials over a previous arms deal known as Al-Yamamah. BAE has denied any wrongdoing.»

Comme l’on voit, le cas est complexe. Le DoJ n’a rien en particulier contre le transfert des technologies US contenues dans le Typhoon, dont l'autorisation devrait être une formalité pour le Typhoon et les Britanniques. Mais il veut disposer d’un levier de pression sur BAE, dans le cadre de l'enquête qu'il mène surcette société depuis juin 2007, et sur le gouvernement britannique. Jusqu’ici le DoJ a rencontré beaucoup de réticences britanniques dans son enquête.

«The senior administration official said that because the US justice department’s investigation was continuing, the justice department did not want the state department to say it was “unaware” that BAE had broken any laws. Another official said the case was also complicated because the British government, not BAE, was the applicant. The US administration official and a third official said the justice department was annoyed at the lack of co-operation from Britain.

»David Manning, former British ambassador to Washington, told the Financial Times in a September interview that Britain would “fulfil our obligations” to co-operate over the probe. The senior administration official said Washington was hoping Britain would step up its co-operation following the High Court decision.»

Le Financial Times signale que le Congrès suit également l’affaire, avec une lettre envoyée en février au DoJ par président et le chef de l’opposition de la commission des relations extérieures du Sénat, le démocrate Biden et le républicain Lugar. La lettre insiste pour qu’il n’y ait aucune interférence de l’approbation du transfert de technologies sur l’enquête en cours.

Du côté officiel US, on reste muet. Du côté officiel britannique, on dit que tout se passe bien. Du côté de BAE, on n’a rien à dire. Le seul constat qu’on peut faire concerne la complexité toujours grandissante du cas BAE, avec toutes les connexions et éventuels intérêts contraires entre USA et UK, et l’Arabie Saoudite en arrière-plan. L’extrême difficulté pour le gouvernement britannique de stopper définitivement cette affaire constitue sans aucun doute un cas très nouveau dans le monde anglo-saxon des armements. D’ores et déjà, les dégâts sont palpables, notamment en termes d’influence et de réputation, comme on peut le voir dans le cas norvégien vis-à-vis du JSF.


Mis en ligne le 18 avril 2008 à 16H51