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851Le président GW Bush verra sans aucun doute l’exaucement de son voeu secret (il en a un, il nous l’a dit) de rester dans l’Histoire. A tous les points de vue, GW termine son mandat d’une façon historique par son caractère exceptionnel. Nul n’a jamais fait comme lui avant lui et l’on se demande si quelqu’un pourra faire mieux (c’est-à-dire pire, mais à quoi cela sert-il d’insister?).
• D’abord, les sondages qui défilent et le fixent effectivement dans l’Histoire. GW bat tous les records de l’histoire statistique des USA par les opinions négatives. Un nouveau sondage (CNN/Opinion Research Corp. du 2 mai) nous le confirme: «Bush Disapproval Rating Makes History». Ce qui est remarquable, ce sont effectivement les opinions négatives qui battent tous les records (alors que les opinions positives restent meilleures que ses deux concurrents en impoptlarité, Harry Truman et Richard Nixon).
«A CNN/Opinion Research Corp. survey released Thursday indicates that 71 percent of the American public disapprove of how Bush is handling his job as president. “No president has ever had a higher disapproval rating in any CNN or Gallup Poll; in fact, this is the first time that any president's disapproval rating has cracked the 70 percent mark,” said Keating Holland, CNN's polling director.
»“Bush's approval rating, which stands at 28 percent in our new poll, remains better than the all-time lows set by Harry Truman and Richard Nixon [22 percent and 24 percent, respectively], but even those two presidents never got a disapproval rating in the 70s,” Holland said. “The previous all-time record in CNN or Gallup polling was set by Truman, 67 percent disapproval in January 1952.”
»While Gallup polling goes back to the 1930s, it wasn't until the Truman years that they began surveying monthly approval ratings.
»CNN Senior Political Analyst Bill Schneider adds, “He is more unpopular than Richard Nixon was just before he resigned from the presidency in August 1974.” President Nixon's disapproval rating in August 1974 stood at 66 percent.»
• On ajoutera un autre résultat (du même sondage), confirmant le précédent, notamment dans la mesure où la rareté du cas de GW est qu’il soulève plus l’opinion contre lui qu’il n’est abandonné par ses rares soutiens. Il s’agit de l’opinion sur la guerre en Irak, malgré les efforts méritoires de ces 16 derniers mois et le montage du “surge” du complaisant général Petraeus: «The poll also indicates that support for the war in Iraq has never been lower. Thirty percent of those questioned favored the war, while 68 percent opposed it. “Americans are growing more pessimistic about the war,” Holland said. “In January, nearly half believed that things were going well for the U.S. in Iraq; now that figure has dropped to 39 percent.”»
• Un autre aspect fait sortir définitivement GW Bush des séries pour nous convaincre qu’il y a chez lui quelque chose d’unique: sa roborative certitude d’avoir raison et son intention de poursuivre jusqu’au dernier jour sa bataille, notamment contre le Congrès, dans divers domaines où il n’a absolument aucune chance d’imposer quoi que ce soit. Il y a sans aucun doute quelque chose d’admirable chez lui, un entêtement d’une puissance inouïe, une formidable assurance, dont l'effet est de ne cesser d'accentuer la destruction et la puissance du système. Il s’agit d’un somnambule extraordinairement actif, entreprenant, on dirait presque: joyeux…
Même le digne et conformiste, et notoirement aligné Washington Post ne peut dissimuler, entre les lignes, une certaine stupéfaction, voire même de la fascination devant un animal aussi rare, d’une espèce dont on ne croyait pas qu'elle pût exister. Tout cela se trouve dans un article du Post de ce jour:
«After U.S. gasoline prices surged to a record high this week, President Bush strode into the Rose Garden to unveil his plans for coping with skyrocketing energy costs: drill for oil in Alaska, add U.S. refineries and build more nuclear plants. Even the White House conceded that the ideas did not have a chance. Democrats howled, Republicans shrugged and Washington moved on.
»Ignoring the conventions of a lame-duck presidency, Bush is forging ahead with proposals that appear to have little chance of passage during his last nine months, relying on sharp rhetoric and strong-arm tactics in an attempt to influence the Democratic Congress. His plan for housing reform has languished since August, his push for a free trade pact with Colombia has been crushed, his climate-warming initiative has been largely ignored and he has yet to persuade the House to pass terrorist-surveillance legislation he deems vital to protecting the country.
»Presidential aides characterize Bush as intent on pursuing matters of principle, regardless of the polls. Democrats accuse him of needless stubbornness at the expense of improving a battered economy and addressing other problems.
»“I believe they're letting the American people down,” Bush said of Congress during his Tuesday news conference in the Rose Garden. He added a moment later: “I'm perplexed, I guess is the best way to describe it, about why there's no action – inactivity on big issues.”
L’affaire est si étonnante que même des commentateurs qu’on classerait parmi ses adversaires ne peuvent s’empêcher d’une certaine admiration. (Certes c’est cela ou bien c'est reconnaître qu’un système qui permet une telle situation, comme le fait le système de l’américanisme, est quelque chose qui signe son propre arrêt de mort.)… «Patrick J. Griffin, a White House legislative affairs chief during the Clinton administration, said Bush appears unconcerned with major legislation in his final year and is focused instead on long-range conservative goals. “They're at a moment where their concern about a legacy is much bigger than how much legislation they pass,” Griffin said. “He's defining himself as a man of principle and obviously not caring about the polls, not caring about what's politically expedient. Based on those criteria, then he's doing it just right.”»
Il est certain qu’au fil du temps, lorsqu’il s’avère que les choses ne varient pas, lorsque le personnage tient ferme sur ses positions à ce point, on ne peut se défendre d’une certaine estime. C’est une sorte de “chapeau l’artiste”. GW Bush a développé d’une façon presque uniforme, sans un pli, d’une façon presque parfaite en un sens, une seule et unique politique, dont la caractéristique centrale est bien entendu la nullité absolue avec un caractère absolument destructeur. Ecartons cette caractéristique centrale de la nullité sans la moindre hésitation et apprécions la rectitude de l’entêtement. La puissance de sa psychologie, dans cette bataille pour maintenir droit le cap d’une politique nulle jusqu’au dernier souffle de sa présidence, est de l’ordre de l’exception. D’un autre côté et parce que les voies du Seigneur sont impénétrables, si GW a eu comme mission de détruire la puissance américaniste, ce qui prouverait qu’effectivement il reste en rapport constant avec le Seigneur, on ne pourrait alors que s’exclamer à propos de sa dimension historique. Jamais aucun homme n’aurait pu et ne pourrait faire mieux, et il s’agit d’un personnage historique. Nanti de cette certitude, il est assuré que GW Bush ira jusqu’au bout.
Mis en ligne le 3 mai 2008 à 18H00
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