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18509 janvier 2004 — ... Mots de bon sens, sans aucun doute, qui nous rappellent les véritables menaces et dangers, à côté de la comédie à l’échelle évidemment de la planète qui nous est jouée avec le terrorisme. « In my view, climate change is the most severe problem that we are facing today, more serious even than the threat of terrorism. »
Encore doit-on considérer que cette phrase est prudente, parce qu’elle est publique et que celui qui la prononce est dans une position officielle qui lui impose des contraintes ; encore plus, lorsqu’on sait qu’il va plus loin puisqu’il met en cause l’administration GW Bush et les États-Unis en général :
« The Bush administration was wrong to pull out of the Kyoto protocol, the international effort to limit the emission of greenhouse gases, and wrong to imply the protocol could adversely affect the US economy, Sir David says. “As the world’s only remaining superpower, the United States is accustomed to leading internationally co-ordinated action. But the US government is failing to take up the challenge of global warming.
”The Bush administration’s strategy relies largely on market-based incentives and voluntary action ... But the market cannot decide that mitigation is necessary, nor can it establish the basic international framework in which all actors can take their place.” »
Sir David c'est David King, le conseiller principal du gouvernement britannique, directement aux côtés du Premier ministre Tony Blair. Ces considérations sont publiées dans le journal Nature, des extraits étant rendus publics aujourd’hui et commentés ici et là, notamment dans The Independent.
La déclaration, extraite d’un article général sur cette question du réchauffement climatique, est importante pour deux choses :
• La première doit apparaître évidente : David King est conseiller de Blair alors que sa déclaration est aussi une attaque visant directement les États-Unis dont on sait la proximité du même Blair et le rôle essentiel qu’ils tiennent dans la politique britannique. Question politique : King a-t-il écrit avec ou sans l’assentiment de Blair ? La réponse serait intéressante à connaître. Elle nous donnerait une appréciation de cette politique pro-américaine de Blair dans d’autres domaines que la seule crise irakienne qui est à la fois une référence confuse et un piège qui ne permettent certainement pas d’avoir une vision précise.
• La seconde est fondamentale, dans tous les cas. C’est, à notre connaissance, la première fois qu’une personnalité scientifique ayant des responsabilités dont on ne peut nier une dimension politique, et tout cela à un très haut niveau, met la crise du changement climatique dans la perspective politique qui importe, essentiellement en la comparant désavantageusement en termes de gravité à la menace du terrorisme. En clair, et compte tenu de la retenue britannique et politique, on peut admettre que cet homme dénonce toutes les évaluations faites aujourd’hui autour du caractère fondamental, apocalyptique, du terrorisme, présenté comme principale, voire seule menace contre la civilisation. Et cela s’adresse directement à GW Bush et à l’Amérique, tenus pour responsables de cet état de choses. (Le titre de l’article résume bien l’affaire avec la formule suivante : « US climate policy bigger threat to world than terrorism. »)