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2225Jacques Sapir a publié un texte sur la France post-11/13 où il détaille ce qu’il juge être un “grand retournement” de la politique française dans les domaines essentiels : la politique étrangère (notamment dans les relations avec la Russie), la politique européenne (relations avec l’UE, l’euro), la souveraineté nationale. On observera objectivement, simplement selon la logique des différents facteurs, que ces trois têtes de chapitre n’ont pas la même valeur qualitative ni la même ontologie : c’est parce qu’il y aurait changement de politique dans les chapitres évoqués qu’il y aurait retour de la souveraineté nationale.
Il y a d’ores et déjà une observation importante à signaler, sur laquelle nous reviendrions plus loin. Selon ce qui nous semble être la logique de l’analyse, et dans tous les cas certainement selon notre jugement si l’on suit la thèse de Sapir, c’est dans le sens indiqué plus haut et non dans l’autre qu’il faut raisonner. La souveraineté nationale serait rétablie l’on dirait nécessairement et automatiquement parce qu’il y aurait ces changements de politique ; ce n’est pas le rétablissement de la souveraineté nationale qui engendrerait le changement de politique. Il n’y aurait pas une volonté de rétablissement de la souveraineté engendrant un changement de politique, comme ce fut le cas avec de Gaulle en 1958, il y aurait des évènements (les attentats de 11/13) qui forcent à des changements de politique, lesquels impliquent, pour être réalisés, le rétablissement de la souveraineté.
Que dit Sapir ? Que le choc colossal des attentats du 13-novembre a forcé à des modifications fondamentales. Nous avons identifié depuis les premiers jours ce choc comme effectivement colossal, du à un formidable déferlement de communication, et il nous paraît dès lors tout à fait concevable, en l’absence d’une narrative adéquate qui aurait permis d’opérer une déflection de la perception, que ce choc en arrive à obliger la direction-Système à un changement politique de grande importance, notamment selon des nécessités électorales pressantes. Sapir évoque donc des changements dans trois domaines :
• Celui de la politique étrangère, notamment avec un tournant de la politique française vers un rapprochement avec la Russie, qui serait décisif et bouleverserait nombre d’aspects s’il s’accomplit effectivement. Il y a lieu de penser qu’il existe beaucoup de facteurs rendant ce bouleversement effectivement opérationnel sinon structurel, – l’un des moindres n’étant pas la constance (actuelle et à venir) de la pression exercée par les supputations sur l’action de Daesh, désormais considéré comme une menace majeure. Que Daesh soit ou non cette “menace majeure”, qu’il soit manipulé de toutes les façons, tout cela n’a ici aucune importance ; seule compte la perception qu’en a la direction-Système en place en France.
• Celui de la politique européenne, que Sapir divise en “politique française vis-à-vis de l’UE” et “attitude française vis-à-vis de l’euro”. Essentiellement, il s’agit d’un changement d’orientation, de point de vue des priorités, – bref, un changement de paradigme. La remarque vaut dès lors que Hollande a annoncé ce qu’il a annoncé, avec les conséquences inévitables ; ce que Sapir résume par ce constat, avant de développer : « Le Président de la République l'a dit, lundi 16 décembre devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles: le pacte de sécurité est plus important que le pacte de stabilité. Cela signifie que la France va s'émanciper des règles imposées par l'Union européenne et par l'Eurogroupe. Mais, cette sécurité impose que nous retrouvions la route d'une forte croissance au plus vite. »
D’ores et déjà et d’une façon générale, deux observation, deux points de réflexion nous conduisent à admettre que la thèse de Sapir peut être acceptée comme valide, même si l’on n’est pas obligée de l’adopter, même si l'on peut considérer qu'elle n'est pas immédiatement valide. (Nous restons dans le domaine le plus possible objectif du jugement dans ce sens [objectif].) Le premier point de réflexion concerne la question de la souveraineté, car il n’est nullement évident qu’un pays puisse retrouver sa souveraineté, soit par simple volonté d’un dirigeant soudain éclairé, soit poussé par les évènements. (On sait que nous avons choisi sans la moindre hésitation le deuxième cas pour la France.) Pour rétablir une souveraineté, il faut avoir les moyens de cette souveraineté, c’est-à-dire des capacités structurelles, des moyens opérationnels potentiels ou effectifs et une opinion publique retrouvant naturellement son soutien pour une telle orientation.
Il se trouve que la France dispose à profusion de ces trois éléments, réalisés à certaines époques et non à d'autres mais constamment potentiels ; il s'agit du legs direct du général de Gaulle mais également, et plus vastement, de la nature même de ce pays qui est d’abord “la Grande Nation” que de Gaulle n’a fait que réactiver (il l’a lui-même précisé à de très nombreuses reprises avec son fameux « La France étant ce qu’elle est... »). L’expression de “Grande Nation” a été inventée par les Allemands [les Prussiens] au XIXème siècle, – c’est dire sa validité ! – et s’appliquait à la France selon une nuance d’hostilité extrême, de dérision ou de crainte c’est selon, en souvenir de Iéna et en attendant d’en venir à 1871-1918-1945. On peut se permettre de l’employer ici dans un sens plus noble et nullement hégémonique ou géopolitique. La France est “la Grande Nation”, comme Maistre la définissait (« Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu’elle doit remplir. La France exerce sur l’Europe une véritable magistrature, qu’il serait inutile de contester... »), parce qu’elle contient en elle-même une structure souveraine nourrissant la légitimité de son être, quelle que soit la qualité de son personnel politique et de ses élites, jusqu’à l’extrême médiocrité de ce qu’on appelle traditionnellement “le parti de l’étranger” qui est le parti de la trahison par haine des structures établissant l’ontologie de la chose ; c'est le cas aujourd’hui de notre direction-Système qui n’a jamais été autant le “parti de l’étranger” selon l’acception présentée. (“Parti de l’étranger” signifiant pour nous, à y réfléchir avec notre plume, beaucoup moins “parti” travaillant pour l’étranger, – même si c’est si souvent, si souvent le cas, – que “parti” étranger à ce qu’est ontologiquement la France.)
C’est là justement que repose le colossal paradoxe (et notre deuxième point de réflexion) du au complet effondrement de la psychologie et du caractère, surtout des élites-Système, que suscite l’énorme crise que nous subissons. Dans ce cadre, il y a un point particulier qui est d’une singulière importance, et il s’agit de celui de notre Bien-Aimé président-poire. Nous avons déjà évoqué ce cas présidentiel dans une remarque très récente, – allant d’ailleurs et par ailleurs dans le sens de ce qu’écrit Sapir, – dans un passage que nous citons en insistant, avec un caractère gras ajouté pour l’occasion, sur ce qui nous importe ici : « S’il y a une véritable évolution opérationnelle, à côté des interminables jeux de scène diplomatiques, la plus grande probabilité serait l’évolution de la France qui est en quelque sorte “contrainte” par les évènements à s’orienter vers une position plus conforme à sa tradition. (Hollande est, à cet égard, parce qu’il est selon le portrait récent qui nous en a été tracé un homme sans aucune conviction, – même pas une “conviction européenne”, – l’“homme sans conviction” idéal pour évoluer dans ce sens...) »
Effectivement, nous avons été réellement surpris par le portrait qu’on nous a tracé de Hollande, cela venant d’une source dont nous sommes absolument sûrs, qui a toute notre confiance basée sur une longue expérience et qui a la position et les contacts pour parler en connaissance directe de cause. Nous vivions dans l’idée que Hollande était un “homme de Delors”, tout entier passé d’un caractère français qu’il n’eut sans doute jamais lui-même, à ce “caractère européen” qui caractérise aujourd’hui nos élites-Système. Pour elles (ces élites), la France n’a aucune existence ontologique, non plus qu’aucune autre nation, mais l’Europe en a une sous la forme de l’UE qui n’est et ne peut être qu’une pièce, d’ailleurs essentielle, du tissu déstructurant et dissolvant développée par le Système...
C’est toujours le même paradoxe-Système d’une construction de sa surpuissance qui s’avère autodestructrice puisque le but du Système est la destruction de toutes les structures et que, pour cela, dans l’infinie stupidité de sa surpuissance déchaînée, il construit de nouvelles structures qu’il sera conduit à détruire à leur tour. (Fabriquer des structures pour déstructurer, c’est le coup du “Calife à la place du Calife” que développe l’Erdogan devenu fou dans ses derniers agissements.) Pour en finir avec le cas Hollande revu-et-corrigé, nous en venons au constat que le “caractère européen” que nous lui prêtions, qui ressemblait tout de même à un ersatz de conviction, certes molle et informe mais avec la prétention de l’être, à la situation infiniment plus claire de “l’homme sans conviction” (ou “président sans conviction”, puisque paraît-il c’est le cas, – nous parlons du fait d’être président) ; une version postmoderne d’Un roi sans divertissement de Giono. (Le titre est emprunté à Pascal : « Un roi sans divertissement est un homme plein de misères », et cela irait si parfaitement à notre “homme/président sans conviction”.)
Du coup, la thèse de Sapir s’éclaire un peu plus. Un tel personnage (le président-poire) peut très bien “virer de bord”, que les copains soient à bord ou pas, et prendre une voie que lui imposent les évènements, et qu’importe pour lui que ce soit trahison du Système et retour absolument involontaire aux vertus structurelles dans la ligne de la tradition française, elle-même legs principiel de la Tradition. Du moment que cela semble coller du point de vue de la communication et des projections statistiques des communicants, en avant toute ! Toute cette volaille de très-basse-cour s’agite sans rien comprendre à ce qu’elle fait ni même s’intéresser à tenter d’y comprendre quoi que ce soit ; ce qui nous importe, à nous, c’est qu’elle puisse éventuellement aller dans le sens qu’indique Sapir.
Au reste, et sans savoir une seconde ce que pense réellement Sapir, nous relevons dans son texte de ces remarques, qui viennent naturellement sans la plume, qu’on en réalise ou pas la portée, qui montrent qu’on se trouve de plus en plus, – toujours cette même observation chez nous, que certains jugeraient “obsessionnelle”, – dans le domaine de l’action forcée par les évènements, de l’incompréhension totale et assumée inconsciemment des sapiens-Système de ce qu’ils font, – bref, dans le domaine métahistorique qui nous importe, où parlent les grandes forces suprahumaines et les évènements qu’elles créent, et pas la volaille terrestre... Cela, lorsque Sapir écrit, et nous y ajoutons nous-mêmes le caractère en gras là où se révèle la chose : « Ce Président et ce gouvernement devront, qu'ils le veuillent ou non, en tirer les leçons », « Ceci signe l'acte de décès officiel des thèses fédéralistes, qu'il en ait conscience ou pas, que cela lui plaise ou non ».
... Les dernières nouvelles, – la rencontre de Washington d’hier où les vieilles ordures pourries (“Assad Must Go”) ont été ressorties des poubelles par les deux zombies (BHO et Hollande), – contrarient certainement le tempo de la thèse de Sapir, mais nullement son fondement. La cause en est que la Russie mène le jeu et que les USA, totalement encalminés dans leur “hyperimpuissance”, ne sont plus capables de rien qui puisse avoir quelque conséquence stratégique utilisable, – et si cette rencontre a produit un seul résultat certain, c’est celui que Washington ne fera jamais partie d’une coalition sérieuse anti-Daesh, ce qui est la meilleure chose du monde qui puisse arriver. Notre appréciation est qu’effectivement, un jour ou l’autre, demain ou dans deux mois, ce “président sans divertissement”, grâce aux qualités nouvelles qu’on lui découvre, devra bien virer sa cuti selon les observations du professeur Sapir ; et cela, parce que toutes ces observations que nous faisons, et l'interprétation que nous donnons de celles de Sapir, tablent à peine sur hommes, et essentiellement sur les évènements et les structures pérennes de la grande Histoire.
Ci-dessous on trouve le texte de Jacques Sapir. Une version originale a été publiée sur son site RusEurop le 20 novembre 2015. La version ci-dessous est la plus récente, celle du 23 novembre 2015, sur Sputnik-français.
La politique française a connu, depuis les tragiques attentats du 13 novembre, une évolution rapide. Elle produit des résultats qui sont si spectaculaires que l’on peut parler, à son propos, d’un “grand retournement”. Bien entendu, ce retournement n'est encore que partiellement assumé. Mais, on peut penser qu'il va marquer un point de rupture dans la culture politique.
Ce retournement est en train de se produire dans notre rapport avec l'Union européenne et avec l'Euro, mais aussi avec d'autres pays, comme la Russie.
Il se produit donc tout d'abord sur la politique étrangère de la France. Il faut bien dire que cette dernière est un échec. Si la priorité donnée à l'Union européenne fut désastreuse, le fait de choisir la politique américaine se révèle encore plus calamiteux. Ce choix, il est vrai, ne date pas d'hier. Ce n'est pas avec François Hollande qu'il a commencé à être affirmé. Avant lui, Nicolas Sarkozy avait déjà engagé la France dans une impasse en intervenant en Libye. Le désastre qui en a résulté a largement contribué à la déstabilisation de l'ensemble de la région du Sahel. C'est ce qui a contraint François Hollande à intervenir au Mali, au Niger mais aussi en Centrafrique. Cependant, c'est sur le dossier syrien que cet échec est les plus évident. Il a conduit à un isolement de la politique française qui s'est enferrée dans sa demande obsessionnel d'un départ de Bachar El-Assad, présenté comme un préalable à toute négociation.
Ah, certes, il fait beau voir notre Ministre des Affaires Etrangères prétendre que ce sont les autres qui ont changé quand, en réalité, c'est notre propre position, devenue aujourd'hui à tout plein intenable, qui doit être d'urgence abandonnée. Nous le voyons donc sur la Syrie et nous le constatons dans la lutte contre les organisations terroristes: il est nécessaire de se rapprocher de la Russie. Par la bouche de François Hollande parlant devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, nous avons donc entendu cet aveu que, désormais, le premier ennemi de la France, l'ennemi principal, était DAESH. Il était plus que temps, et il est tragique qu'il est fallu 130 morts pour que notre gouvernement s'en aperçoive.
Les chefs des deux armées ont donc engagé les procédures de coordination. Gageons qu'elles étaient déjà discutées sous le manteau depuis quelques jours. Au-delà du symbole, mesure-t-on ce qu'a eu d'odieux la politique des membres de ce gouvernements envers la Russie depuis trois ans? L'absence d'un représentant officiel au défilé du 9 mai, l'annulation du contrat pour les 2 BPC de la classe “Mistral”, ont été autant d'insultes aussi délibérées qu'elles étaient inutiles et contre-productives. Le fait qu'elles se soient accompagnées de gestes multiples “d'amitiés” avec des pays dont l'attitude est pour le coup bien plus ambiguë sur le soutien aux terroristes ou du moins à l'idéologie qui les inspire, n' a fait que rendre cette situation encore plus insupportable.
Ici aussi, un retournement était demandé par des voix nombreuses, tant à gauche qu'à droite. Il est en train de se produire. Gageons, encore, qu'il fera grincer bien des dents. L'important est qu'il ait lieu, et qu'il ne se limite pas au seul, mais important, domaine militaire. Il faut que ce retournement s'étende à une coopération politique avec la Russie et à une reprise (elle n'a d'ailleurs jamais complètement cessé) de la coopération économique.
Ce retournement, c'est aussi la prise en compte de l'impuissance, voire de la nocivité, des institutions de l'Union européenne. Nous avons vu, dès 2013, que dans la lutte contre les fanatiques et les terroristes la France était seule, ou peu s'en faut. La prise d'otage de Bamako ce vendredi 20 novembre confirme l'importance de cette région dans la stratégie des groupes terroristes. En même temps que Paris était ensanglanté par les attentats du vendredi 13 novembre, le groupe criminel Boko Haram et ses divers supplétifs ensanglantaient le Nigéria, comme ils le font hélas régulièrement depuis des mois. On a peu parlé de ces attentats, mais ils ne sont pas moins cruels, pas moins inacceptables que ceux qui ont endeuillés Paris. La France porte donc seule en Europe le poids de cette lutte quotidienne. Nous voyons aujourd'hui que les mêmes pays dont les dirigeants parlent si fort de fédéralisme ont refusé la mise en commun des renseignements qui, peut-être, auraient pu empêcher que les attentats du 13 novembre aient lieux.
L'Union européenne est en faillite, morale et politique. Cette évidence aujourd'hui s'impose. Mais, cette faillite est aussi économique. Au risque de me répéter il me faut rappeler que l'Euro, que l'on nous a présenté paré de toutes les vertus, garanti de la prospérité, a plongé dans la misère et la dépression de nombreux pays. Ces derniers ne sont plus cantonnés à l'Europe du Sud. La Finlande est aujourd'hui touchée. Cette misère et cette dépression nourrissent le désespoir. Mais, elles s'accompagnent aussi de politiques imbéciles qui en aggravent les effets et qui mettent en cause notre propre sécurité.
Mais il y a plus. Le Président de la République l'a dit, lundi 16 décembre devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles: le pacte de sécurité est plus important que le pacte de stabilité. Cela signifie que la France va s'émanciper des règles imposées par l'Union européenne et par l'Eurogroupe. Mais, cette sécurité impose que nous retrouvions la route d'une forte croissance au plus vite. Il n'y a pas de solution de moyen ou de long terme dans le sécuritaire. Après l'acceptation normale des mesures proposées par le gouvernement, dans trois ou six mois, ce sont des questions légitimes qui seront posées. Il faudra alors y répondre. Là, on verra de manière évidente que le problème fondamental ne peut être réglé par un accroissement, aussi justifié soit-il, des budgets du Ministère de la Défense ou de l'Intérieur. On comprendra ce qui est dès aujourd'hui évident. Le texte des traités adoptés depuis des années pour préparer puis sécuriser l'Euro est contradictoire avec la prospérité, et donc la sécurité, du pays. L'institution de la monnaie unique empêche le pays de retrouver cette prospérité.
Ce Président et ce gouvernement devront, qu'ils le veuillent ou non, en tirer les leçons. Nul ne doute que ce sera pénible. La rupture avec l'illusion dans laquelle ces dirigeants ont vécu, ce retour d'un réel déchirant les voiles de l'idéologie, est pénible pour tout individu. Mais, le chômage qui est directement ou indirectement le lot de plus de 6 millions de français, l'insécurité de l'emploi qui frappe plus de quinze millions de foyers sont bien plus pénibles que ce retour à la réalité. Il serait bon que nos gouvernants le comprennent et qu'ils en tirent les conclusions.
Enfin, ce retournement concerne la question fondamentale de la souveraineté. En décidant d'imposer l'état d'urgence, François Hollande a fait acte de souveraineté. En procédant, certes par petites touches, certes avec des sous-entendus, enfin certes à son cœur défendant, à ces divers réajustements de la politique tant extérieure qu'économique, il fait encore acte de souveraineté.
Car, en prenant indirectement ses distances avec les institutions de l'UE, en décidant de ne pas respecter le trop fameux « pacte de stabilité », notre Président reconnaît qu'il y a un « intérêt général » des français qui est distincts de celui des allemands, des italiens, et de quelques autres. Il prend acte du fait que l'UE ne peut être qu'une coalition d'Etats souverains. Ceci signe l'acte de décès officiel des thèses fédéralistes, qu'il en ait conscience ou pas, que cela lui plaise ou non.
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