Après “28-Pages”, voici “Document-17

Bloc-Notes

   Forum

Il y a 2 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 1807

Après “28-Pages”, voici “Document-17

Dans notre Ouverture libre du 19 avril nous annonçant que le roi est “quasi-nu”, deux textes suivaient notre commentaire, dont un de Brian McGlinchey, l’animateur du site 28Pages.org qui joue un rôle essentiel dans la bataille de l’officialisation, sinon de l’institutionnalisation du rôle que l’Arabie Saoudite en-tant-que-telle a joué dans l’attaque du 11 septembre 2001. Ce texte, du 18 avril, annonçait l’apparition d’un nouveau document, dit “Document-17”, déclassifié “discrètement” en juillet 2015 et contenant des indications extrêmement importantes sur le rôle de l’Arabie. (Nous mettrons Document-17 en italiques, McGlinchey lui-même indiquant qu’il donne ce nom d’une façon arbitraire, pour s’y reconnaître dans le détail : « ...we’ll refer to it as “Document 17.” ») Les indications concernant la déclassification sont très intéressantes et significatives, du point de vue des procédures de déclassification et de la bureaucratisation de la communication et de la politique à Washington, au royaume du Système :

« [...A] far lesser-known document from the files of the 9/11 Commission – written by the same principal authors as the 28 pages and declassified last summer without publicity and without media analysis... [...] Declassified in July 2015 under the authority of the Interagency Security Classification Appeals Panel (ISCAP) pursuant to a Mandatory Declassification Review (MDR) appeal, the document is the seventeenth of 29 released under ISCAP appeal 2012-48, which focuses on FBI files related to 9/11. One of two documents in the series identified as “Saudi Notes,” we’ll refer to it as “Document 17.”

» Dated June 6, 2003, Document 17 was written by Lesemann and Jacobson in their capacity as staff investigators for the 9/11 Commission, and was addressed to 9/11 Commission Executive Director Philip Zelikow, Deputy Executive Director Chris Kojm and General Counsel Dan Marcus. »

Le 19 avril, McGlinchey publiait un nouveau texte pratiquement similaire au texte du 18 avril, mais avec un élément de plus, cela indiquant que McGlinchey étant en train de lire Document-17 et de découvrir à mesure les éléments importants... Dans ce cas, le titre et le sous-titre suffisait à nous instruire à ce propos, c’est-à-dire la possession d’une licence de pilote obtenu aux USA par un membre d’al Qaïda impliqué dans l’attaque, qui se trouvait conservé dans une enveloppe à en-tête de l’ambassade de l’Arabie à Washington D.C. : « EXCLUSIVE- A Buried Envelope & Buried Questions: Your First Look Inside Declassified Document 17 – 9/11 Commission Work Plan Reveals FBI Found al Qaeda Member’s U.S. Pilot Certificate Inside Envelope of Saudi Embassy in D.C. »

Ces divers éléments, sous réserve d’autres à venir, font désormais de Document-17 un document que ZeroHedge.com juge quasiment équivalent en importance, en version résumée, aux 28-pages classifiées, et qui prouve sans aucune équivoque possible l’implication de l’Arabie dans l’attaque : « Think of “Document 17” as a mini version of the “28 pages” whose content has yet to be revealed. The document was written by two US investigators examining the possible roles of foreign governments in the attacks... »

L’article de ZeroHedge.com, du  20 avril, reprend toute l’affaire et affirme hautement, 1) qu’il est désormais quasiment démontré et admis à Washington que l’Arabie Saoudite, en tant que telle, a été la principale instigatrice de l’attaque 9/11 ; 2) que tous les candidats à la présidence ont annoncé, soit qu’ils allaient déclassifier les documents “28-Pages”, soit revoir de fond en comble les relations américano-saoudiennes ; 3) qu’on se demande dans ces conditions pourquoi Obama continue à se battre comme un chien pour que rien ne soit dit ni fait institutionnellement dans cette affaire, alors qu’il est reçu comme un chien à Ryad où il est actuellement en balade.

« With the topic of Saudi Arabia’s involvement in the Sept 11 attack on everyone’s lips, if certainly not those of president Obama who is currently in Riyadh where he is meeting with members of Saudi royalty in what may be his last trip to the Saudi nation as US president... [...]

» ...So perhaps it is time to get a president who will ask the question: Hillary Clinton and Bernie Sanders, the Democratic presidential candidates, backed the bill, which Mr Obama has signaled he will veto. Donald Trump and Ted Cruz, the leading Republicans in the race, have warned Saudi Arabia that its relationship with the US must change. “Friends do not fund jihadists that are seeking to murder us,” Mr Cruz said. So even as all of Obama's potential replacements have at least promised to investigate further, we wonder: just why is Obama so terrified of the US public getting access to the truth?

» If he is so worried about the Saudi liquidation threat, he shouldn't be: after all the Fed would be deliriously happy at the opportunity to monetize another $750 billion in assets and inject three-quarters of a trillion in fresh “reserves” aka liquidity into the system.

» Meanwhile, Obama has other problems: the US president also faces calls to release a redacted 28-page portion of a joint congressional report on the 9/11 attacks, produced in 2002 and thought to link senior Saudi figures to the plot. He suggested on Monday that a decision was imminent. We are confident his "decision" in this matter will be to likewise prevent the truth from emerging, because as Congressman Thomas Massie, a Republican from Kentucky, said: “I had to stop every couple of pages ... to rearrange my understanding of history.” No further comment necessary.

» Bob Graham, a former chairman of the US senate intelligence committee, has alleged that Saudi Arabia was the principal financier of 9/11. “The effect of withholding [the pages] has been to embolden Saudi Arabia to be a continuing source of financial and human terror resources,” he said. Document 17, written by Dana Lesemann and Michael Jacobson, will deepen suspicions. Ms Lesemann is said to have been sacked from the 9/11 commission after she circumvented her boss to access the 28 pages. Mr Jacobson was the principal author of the 28 pages, and document 17 hints at his suspicions. “How aggressively has the US government investigated possible ties between the Saudi government and/or royal family and the September 11th attacks?” it asks.

» The answer: not at all. It's about time the American people asked why not. »

Comme l’écrit ZeroHedge.com, l’implication de l’Arabie dans l’attaque 9/11 est sur toutes les lèvres (“on everyone’s lips”) à Washington. Infowars.com fait un article (le 20 avril) sur cet aspect de l’affaire, qui est sa publicité et son installation dans le système de la communication, avec la presse-Système suivant désormais le courant, et la seule personne à n’en pas parler étant effectivement le président Obama. Il s’agit d’un phénomène remarquable et extrêmement intéressant, qui acte de la vulnérabilité du Système, notamment du fait de ses déchirements et de ses divisions internes.

La question importante, bien entendu, n’est pas ici de savoir s’il s’agit de la vérité-vraie sur 9/11, si cette vérité-vraie sera un jour connue, ni de savoir si les relations entre les USA et l’Arabie seront affectées, et de quelle façon ; toutes ces choses sont aimables et vertueuses mais n’affectent pas l’essentiel ; l’essentiel, c’est-à-dire la question importante, la seule en vérité, est de constater les dégâts ainsi causés au Système, à l’intérieur de lui-même, par sa propre action, ses propres règles, ses inconséquences et contradictions. En effet, le seul fait essentiel dans notre époque concerne la cohésion et la puissance du Système, et c’est cela qui est en cause avec l’évolution de cette affaire.

Le climat est idéal pour une telle évolution : une tension maximale dans le cadre de présidentielles sans précédent où personne, et d’abord les manipulateurs-Système, n’est sûr de rien, donc où personne ne peut se permettre de faire l’impasse sur un sujet de cette importance. La démagogie full-speed, qui peut donc avoir des effets vertueux évidemment, ne le permet pas ; puisque l’affaire est “on everyone’s lips”, la presse-Système en parle, et aussi les candidats, et tout le monde washingtonien, – et la chose devient un événement de communication massif. A côté de cela, les habiletés sinueuses d’Obama à Ryad n’intéresse plus personne, dans le chef d’un président en fin de mandat qui n’a jamais été aussi out-of-touch par rapport aux évènements courants.

Un dernier point à mettre en évidence dans ce contexte politique, qu’on a signalé plus haut, concerne Document-17, comme le nomme McGlinchey. Comme on l’a vu, ce document se trouve dans des masses de documents déclassifiés automatiquement par des mécanismes bureaucratiques, et disponibles depuis neuf mois. Plus qu'une manoeuvre obscure de telle ou telle force mystérieuse, cela indique combien la bureaucratisation du Système est devenu un aspect absolument monstrueux de la chose, aussi bien incontrôlé qu’incontrôlable, qui fonctionne dans tous les sens, dont certains sont absolument favorables à la cause antiSystème.

On veut bien prêter une oreille favorable aussi bien aux théories complotistes qu’à ceux qui dénoncent les théories complotistes, mais il nous semble qu’il est d’abord question de bordel, ou disons plus modérément de chaos complet ; les complots se greffent là-dessus et ne changent rien à la situation chaotique du Système. Cela signifie que le Système dans toute sa surpuissance ne se contrôle plus lui-même et ressemble de plus en plus à un monstre incontinent dont on peut, si l’on arrive à s’y retrouver dans les labyrinthes bureaucratiques, extraire de ses divers excréments quelques précieuses pépites, dites vérités-de-situation, qui mettent le dit-Système cul-par-dessus-tête. Plus le processus se renouvélera, mieux nous nous porterons.

Cela ne signifie pas que quelque chose soit décisivement ou marche, ni d’ailleurs que quelque chose ne soit pas décisivement en marche. On verra... Cela signifie qu’il y a un constat à faire, une vérité-de-situation à relever, et qu’elle est aujourd’hui que le tout-Washington ne parle plus que d’une attaque 9/11 réalisée sous la maîtrise des amis Saoudiens, et que la narrative officielle (“les terroristes organisés et aidés par des apports extérieurs ont pourtant agi seuls, si si”) n’intéresse plus personne. Désormais, il est devenu “tendance” de considérer la responsabilité de l’Arabie comme une évidence, et l’on pourra arguer tant que l’on veut sur le fait que cela ne détruit pas le Système pour autant, il sera difficile de nous convaincre qu’il (le Système) va sortir de cette affaire triomphant, renforcé, plus efficace que jamais et d’autant plus invincible qu’il ne cesse de prendre des coups qui lui laissent de très vilaines bosses. Bientôt, nous aurons l’étrange paradoxe que l’argument de la puissance (surpuissance) du Système ne sera plus soutenu que par une frange d’antiSystème dont la raison d’être semble bien être que le Système est indestructible, – ce qui est une façon paradoxale de se confirmer à soi-même sa propre raison d’être.

 

Mis en ligne le 21 avril 2016 à 11H34