Backfire russes en Iran : messages en plus des bombes

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Backfire russes en Iran : messages en plus des bombes

Pendant des années, à partir du début des années 1970, le Backfire figura parmi les principales chroniques de l’OTAN et du Pentagone face à la “Menace” (the Threat), mot désignant dans le jargon otanien la puissance militaire soviétique. Backfire était (et reste) le nom-code donné par l’OTAN au bombardier Tupolev Tu-22 apparu à cet époque, dont on se demandait si l’autonomie ne le classait pas dans les limites de matériels stratégiques établies par les accords SALT et START. Depuis, le Tu-22 a évolué dans de nouvelles versions qui l’ont considérablement transformé et il reste aujourd’hui, avec les vieux Tu-95 et le Tu-160, l’un des avions de l’aviation stratégique russe. C’est donc un avion auréolé d’une longue lignée de polémique stratégique qui a pris ses quartiers d’été sur la base iranienne de Hamadan, à l’Ouest de l’Iran, d’où il a effectué hier ses premières frappes contre Daesh et Al-Nusra (ou ex-Al-Nusra, il faut suivre...).

L’avantage est que le Tu-22 a 700 kilomètres à effectuer à partir d’Hamadan pour sa mission en Syrie, au lieu des 2.000 kilomètres à partir de ses bases du Sud de la Russie. La sensation est qu’il s’agit de la première nouvelle effectivement sensationnelle de la coopération militaire opérationnelle directe entre la Russie et l’Iran, et qu’elle est achalandée d’un nombre impressionnant de photos et de nombreux détails par le ministère russe de la défense. La Russie veut faire savoir les choses, et l’épisode s’inscrit évidemment dans le cadre des développements concernant la base russe en Syrie de Khmeimim. (Parmi les projets russes, il y a celui d’allonger la piste d’envol de cette base pour permettre à des bombardiers stratégiques type Tu-22 d’y stationner : tout comme le déploiement à Hamadan, il s’agit de rapprocher les bombardiers toujours plus de leurs objectifs, essentiellement pour pouvoir frapper rapidement avec leurs charges massives par rapport à l’évolution de la situation en Syrie.)

De nombreux textes sont publiés simultanément sur l’événement. Il y a ceux de RT, en français et en anglais, ainsi que des diverses sources du bloc-BAO. Pour notre part, nous jugeons qu’on peut s’arrêter à celui de ZeroHedge.com, qui reprend de nombreuses sources pour présenter l’événement... Dans tous ces textes, on retrouve la même collection généreuse de documents photographiques. Quoi qu’il en soit, le point le plus remarquable est bien cet aspect de la communication, – que Moscou entend faire savoir qu’il a désormais un allié stratégique actif et “opérationnel” de plus au Moyen-Orient. De leur côté, les Iraniens ne sont pas mécontents qu’on le sache, et qu’on sache bien entendu qu’une attaque contre l’Iran (certains y pensent toujours) a toutes les chances d’emmener vers un conflit généralisé. Bref, outre les aspect opérationnels, le saga des Backfire en Iran (avec d’autres modèles d’avions russes, dont les tout nouveaux Su-34) a des allures d’avertissement.

« While Obama is campaigning on behalf of Hillary Clinton, Vladimir Putin is making friends.

» Russian strategic bombers with full payloads delivered their first airstrikes on terrorist targets in Syria operating from an Iranian airbase, the Russian Defence Ministry said, after Moscow deployed Russian aircraft to an Iranian air force base to widen its campaign in Syria. The ministry said the strikes, by Tupolev-22M3 long-range bombers and Sukhoi-34 fighter bombers, were launched from Iran's Hamadan air base.

» Russia's state-backed Rossiya 24 channel earlier on Tuesday broadcast uncaptioned images of at least three bombers and a Russian military transport plane apparently inside Iran, but said it was unclear how many Russian bombers had arrived there. This was the first time that Russia has struck targets inside Syria from Iran since it launched a bombing campaign to support Syrian President Bashar al-Assad in September last year.

» Moscow and Tehran signed a military agreement allowing Russian aircraft to station at Hamadan Airport in western Iran, and according to Iran's Natioanl Security Council the cooperation between the two countries in Syria is “strategic." Tehran has agreed to share its military facilities and capacities with Moscow, confirming dedication to strategic cooperation in fighting against terrorism in Syria, Iran’s Secretary of Supreme National Security Council Ali Shamkhani told Islamic Republic News Agency (IRNA) in an interview on Tuesday.

» Russian media said the Tupolev-22M3 bombers, which had already conducted many strikes on militants in Syria from their home bases in southern Russia, were too large to be accommodated at Russia's air base inside Syria. According to RT, the main benefit for the Russian Air Force is a drastic reduction in flying time to terrorist targets in Syria. Russian long-range bombers delivered airstrikes in Syria from a base in Mozdok, Russia, and had to cover a distance of about 2,000km to get to Syrian airspace. Now that distance is reduced to some 700km, so time-sensitive airstrikes can be delivered immediately and more cheaply.

» As Reuters notes, the move shows Russia is expanding its role and presence in the Middle East and comes amid Russian media reports Moscow has asked Iran and Iraq for permission to fire cruise missiles at Syrian targets across their territory from the Caspian Sea. The ministry said Tuesday's strikes had targeted Islamic State and militants previously known as the Nusra Front in the Aleppo, Idlib and Deir al Zour provinces. The bombers had been protected by fighters based at Russia's Hmeymim air base in Syria's Latakia Province, it said.

» Meanwhile, military cooperation between Iran and Russia is developing rapidly. In January this year, Moscow and Tehran signed military cooperation deal that implies wider collaboration in personnel training and counter-terrorism activities. Russia’s Defense Minister Sergey Shoigu and his Iranian counterpart Brigadier General Hossein Dehghan signed the document during a visit by Russia’s top brass to the Iranian capital.

» The Kremlin won't stop there: on Monday, Interfax reported that Moscow has once again requested Iran and Iraq to allow cruise missiles to fly through their respective airspace to deliver strikes on terrorist targets in Syria. Also on Monday, Russia launched tactical naval drills in the Mediterranean and Caspian Seas. The warships taking part in the exercise are to engage in live artillery and missile fire “under simulated battlefield conditions.” The Mediterranean force includes two fast attack guided missile craft, both armed with Kalibr-NK cruise missile complexes equipped with eight missiles each... »

 

Mis en ligne le 16 août 2016 à 14H14