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24505 mai 2017 – Observons en préliminaire qu’en employant cette expression apparemment confuse de “MicMac”, abrégé de “MicMacron”, voire de Micron-Macron comme on dit Dupont-Dupond, j’amorce dans cette page du Journal le retour à la normalité grammaticale et postmoderne. Le “a” de mon clavier a finalement capitulé et a engagé le processus de reprendre sa place, c’est-à-dire l’abandon de l’identification de “Micron” pour le retour à l’étrange normalité de ce candidat sous sa réelle identité de “Macron”. (Cela se fera par étapes.) Je n’ai rien à dévoiler là-dessus : s’il gagne dimanche, ce qui est la certitude du sens commun ennemi du sens comme le cultivent tous les déconstructeurs, il faudra bien, et fort loyalement, lui rendre son identité de Macron. (S’il perd, ce qui improbable sinon impensable selon ce sens commun “ennemi du sens”, il rentrera dans la normalité des avatars de la vue politique et perdra cette exceptionnalité du “rien” qui lui valut dans ces colonnes l’hostilité du “a”, et il lui sera restitué également sa véritable identité de Macron. Le lecteur n’aura donc plus à subir très longtemps ce caprice du clavier qui avait marqué les récents textes à son sujet.)
Or, il se trouve, pour revenir aux affaires courantes, que nous devons dire un mot de BHO, qui ne s’est jamais trompé sur l’orthographe du nom ; autrement dit Obama dont on doit se demander s’il est bien “ancien-président” ou s’il n’est pas le véritable président placé au-dessus de l’actuel qui baguenaude en prime time, comme une étoile noire puisque sans lumière nécessaire, pour le simulacre et l’habile dissimulation, restée en tant qu’étoile inspiratrice de la destinée des choses au moins américanistes, et peut-être même de la contre-civilisation et de ses globalistes. En effet, il se trouve qu’Obama a rallié et soutenu de façon officielle et solennelle la candidature MicMac, comme un vulgaire Mayrou, ou comme la doublette des champs dévastés, Fillon et Hamon, si prompts à se soumettre. (Je ne parle pas du reste de la horde, on connaît.) ... Bref, comme si Obama était un vulgaire homme politique français, ce qu’il n’est pas.
Par son aspect formel, officiel, etc., cette démarche est assez remarquable, sinon inédite, pour être notée comme importante et solliciter une interprétation. Obama avait téléphoné au candidat de son cœur un peu avant le premier tour, et il s’agissait d’une démarche informelle qu’on pouvait juger comme d’une signification politique réelle mais pas essentielle. Il ne devait pas faire plus, avait-on laissé entendre ; il a fait plus, beaucoup plus...
The Daily Caller, avec une vidéo accompagnant le texte : « Barack Obama has endorsed Emmanuel Macron over Marine Le Pen in the French presidential election. Though the former president’s spokesman Kevin Lewis said he would not endorse anyone in the election, he did just that in a video posted to Twitter Thursday where he encourages voters to pick the center-left candidate Emmanuel Macron in the upcoming election.
» “President Obama appreciated the opportunity to hear from Mr. Macron about his campaign and the important upcoming presidential election in France, a country that President Obama remains deeply committed to as a close ally of the United States, and as a leader on behalf of liberal values in Europe and around the world,” Lewis said in a statement. »
Je n’envisage pas une seconde la question de l’importance ou pas du soutien officiel d’Obama du point de vue opérationnel, son effet positif ou négatif sur les électeurs, etc., alors que la situation officielle nous faut comprendre qu’il est acquis pour le Système que McMacron (américanisons la chose) est d’ores et déjà président, – et la même prévision, bien entendu, chez Obama. Cette intervention bouscule toutes les règles de la non-ingérence dans les affaires électorales cruciales d’un pays étranger, type-Russiagate pour USA-2016 mais cette fois sans prendre de pincettes. Je pense qu’elle a donc une signification fondamentale parce qu’on ne décide pas d’un tel acte, d’ailleurs nullement nécessaire au vu de la situation électorale, sans des raisons fondamentales.
J’écarte absolument comme complètement dépassée l’idée habituelle de l’hégémonie US qui fait ce qu’elle veut où elle veut, en intervenant dans les affaires des autres comme chez soi. Obama agit en tant que super-président en réserve, au-dessus des lois électorales et de l’actuel président (Trump), et en constante opposition au susdit actuel président qu’il méprise et qu’il hait, et qui, lui, représente la politique des USA, toute chaotique qu’elle soit. D’une façon très différente, Obama agit, toujours selon mon appréciation sinon mon intuition, également avec cette légitimité irréfragable de membre honorable de la direction-Système globalisée intervenant auprès d’un de ses pairs sur le point d’être adoué, et l’adoubant lui-même, presque comme on passe un relais. Il faut dire précisément ceci, pour clarifier mon propos, que tout se passe comme si, pour Obama, le frais et tout neuf McMacron apparaît comme le leader le plus prometteur de la direction-Système globalisée (Merkel étant usée, incertaine et de moins en moins excitante) ; qu’il l’exhorterait éventuellement, lui Obama, à s’opposer à Trump pour lui dénier un leadership que le même Trump, avec ses idées impies (même s’il est devenu Trump 2.0, la rancune d’Obama n’a pas de limite) n’a strictement aucune légimité à exercer. (La dernière phrase du porte-parole officialise de Saint-Obama confirme effectivement ce jugement de l’importance effectivement globalisante du McMacron en faisant la différence décisive entre la pouvoir politique, dépendant du dérisoire et dépassé vote populaire, et la marche irrésistible des “valeurs” [liberal, c’est-à-dire sociétales-progressistes], mettant effectivement l’admirable candidat-déjà-élu français en position de “leader en Europe et dans le monde entier” : « and as a leader on behalf of liberal values in Europe and around the world ».)
Ce parallèle avec les élections USA-2016 et l’affrontement Hillary-Trump est également fait par Adam Gurrie, dans TheDuran.com d’hier soir. Gurrie, au contraire d’Obama, est bien sûr antiSystème, mais lui aussi comprend fort bien combien les questions de nationalités, hégémonie de telle nation sur telle autre, sont dépassées, pour en venir effectivement à la bataille des globalistes contre les souverainistes-populistes. Il le fait à l’occasion d’un discours de McMacron hier, particulièrement virulent, non pas tant contre Le Pen que contre ses électeurs où il n’y a pas que des lepénistes, ce qui le met dans la catégorie d’une Hillary lorsqu’elle nous parla des Deplorables (les électeurs de Trump, à jeter à la poubelle des camps de concentration-extermination prévus pour eux)... L’interprétation de Gurrie, plus audacieuse que celles des sympathiques et conformistes commentateurs officiels français, implique une violence potentielle extrême, grosse de guerre civile de quelque sorte que ce soit.
« Did the French Presidential front-runner just have a 'basket of deplorables' moment?
» Today, Macron said of Marine Le Pen supporters, “It’s they who are our true enemies”.
» He continued, “You pass them in the streets, in the countryside or on the web, most often well hidden. As hateful as they are cowardly. You know them. The party of the agents of the disaster, the fear-mongers. The French far-right. It’s here”.
» He then dubbed Le Pen’s part as ‘anti-France’. [...]
» Does this remind you of anything? [Video Hillary/Deplorable]
» If Macron keeps imitating Hillary Clinton he may well follow her into losing an election he is ‘supposed’ to win. »
De tout cela, je retire l’impression, si l’élection attendue se fait effectivement dans le sens attendue mais contrairement aux appréciations générales de climat (Le Pen/désordre, McMacron/stabilité), qu’une présidence du favori impliquerait une bataille à mort en vue, une attaque impitoyable lancée contre “l’anti-France” selon leur catéchisme à eux, à ces gens de haute culture. Une présidence McMacron ne serait alors pas du tout un verrouillage post-Hollande, une position consolidée du Système pour poursuivre une gestion-simulacre de la dynamique de déstructuration mais, de façon bien différente et bien plus offensive, une base d’attaque contre la résistance, qui concernerait tous ceux qui ont rechigné à bien voter dans ces présidentielles françaises. Mon impression est alors, 1) que nous entrerions dans une zone de tempête bien plus décisive que si Le Pen était élue ; et 2) que les Insoumis de la Méluche, autre catégorie entrant dans le “panier des Deplorables” à la française, seraient cette fois bien obligés d’envisager l’alliance avec leurs vis-à-vis de l’autre extrême, – impossible d’y échapper, car question de vie ou de mort...
Je crois que le Système, au sommet de sa surpuissance et donc pas loin de l’autodestruction, comme la Roche Tarpéienne est proche du Capitole, a décidé que l’on passe aux choses sérieuses. Alea Jacta Est.