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4641L’imagerie fonctionnelle du cerveau avait permis de mettre en évidence que la décision d’un sujet soumis à un choix (rudimentaire, binaire et sans impact émotionnel évident) était prise bien avant que le sujet n’en prenne ‘conscience’ et ne formule le résultat de sa délibération interne. Elle permet de suivre les zones cérébrales activées et les circuits neuronaux. Cette surdétermination semble correspondre à l’emprunt de chemins ayant déjà été utilisés. En effet la circulation des flux est facilitée sur des trajectoires déjà fréquentées et bien tracées. Le sujet renforce ainsi par une boucle de rétroaction positive qui il est, c’est-à-dire ses choix et prédilections antérieures, ils auraient été sélectionnés comme avantageux pour lui.
Quand l’Homme Orange à la Mèche Jaune s’attribue la paternité de la réduction des importations en provenance de la Chine, il ne fait qu’abuser de son rôle d’acteur et de bateleur. Bien autre est la réalité vécue et entreprise sur le continent asiatique.
La crise financière de 2007-2008, due aux ‘institutions financières’, terme neutre pour désigner le résultat de l’activité de brigands en col blanc qui détroussent les pauvres, était liée aux prêts octroyés à des acquéreurs de leur logement incapables d’assumer leurs traites. Ces prêts étaient rentables car les taux d’intérêts sont d’autant plus élevés que le risque de ne pas les rembourser est grand, ils ont été vendus partout dans le monde à des investisseurs, en particulier des banques trop grosses pour être sacrifiées, dans des ‘objets’ financiers mal identifiés à haut rendement.
Une récession aiguë a frappé toutes les économies interdépendantes.
Pour s’en prémunir car la Chine est fortement exportatrice, Pékin a décidé d’adopter une politique d’assouplissement du crédit, s’orientant vers une production dirigée vers une consommation intérieure avec comme moteur le développement des régions intérieures à l’écart du commerce international avec un souci particulier envers les catégories sociales les plus pauvres. La Chine avait connu un rythme de développement soutenu de 10% annuel en moyenne de 1980 à 2010, du jamais produit ailleurs depuis que le capitalisme existe. Cette particularité force à poser la question de la nature du régime politico-économique du pays : capitalisme pur profitant de l’entrée en masse d’une paysannerie dans la classe ouvrière, celle qui vend sa force de travail dans un marché du travail institué, hybride, mixte et pour certains socialisme. Le PIB s’en est trouvé multiplié par près de 30 fois dans cet intervalle, et 62 fois jusqu’en 2017, de l’inédit là aussi. Ce développement exceptionnel résulte d’une planification intelligente qui est loin d’avoir ignoré l’immense marché intérieur même si des efforts particuliers étaient apportés à l’exportation combiné à un taux d’investissement public phénoménal et soutenu : 16% versus 3% au mieux dans les pays occidentaux.
Pour que l’immense paquebot Chine ne soit pas mis à l’arrêt et au sec en 2008, il a fait une embardée qui a contourné l’échouage. Ce plan de relance a réussi, le cap de la croissance a été maintenu, ignorant superbement ce qui advenait ailleurs. Mais il a généré une contrepartie de taille.
Il a lourdement endetté les entreprises publiques mais également les privées. Si la dette globale chinoise parvient aujourd’hui au pourcentage vertigineux de 320% du PIB à comparer à celle des Usa (*), ses deux tiers sont constituées de dettes des entreprises, à la fois publiques et privées (**). Surtout, l’État a perdu la main sur un secteur de l’économie qui a échappé à sa planification. Il a largement permis la concurrence d’entreprises et de capitaux entre eux, conduisant à des surinvestissements, des surendettements et une surcapacité productive. L’un des objectifs a été atteint, l’emploi a été sauvegardé.
L’État a aussi encouragé les entreprises à investir dans des entités étrangères ce qui a contribué également à les fragiliser en les exposant à des fluctuations de la valeur des actifs et des taux d’intérêt. En 2015, la Chine devenait exportatrice nette de capitaux. Ses IDE, rachats et prises d’intérêts se sont multipliés par trois entre 2010 et 2015. Le stock d’IDE en 2016 n’atteignait que le 1/5 de la valeur du stock des Usa et était à part égale avec ceux de la France et de l’Allemagne. Ces investissements sont considérés comme irrationnels par les Occidentaux car souvent payés trop chers et peu rentables. Pour 2016, la Chine détenait pour 100 $milliards de stock aux Usa (10 fois moins que ce qu’elle détient en terme de bons du Trésor). Elle achète de l’entité productive comme Syngeta pour 43 milliards. En Europe, elle fait ‘son marché’, en 2016 elle avait un stock de $35 milliards qui a dû grossir ces deux dernières années. En revanche, en Afrique, on estime le stock investi à $190 milliards. Il est consacré pour 26% à l’exploitation minière (les Usa consacre 66% de leurs investissements en Afrique aux matières premières).
Pour l’instant, le crédit bancaire, principal pourvoyeur des dettes aux entreprises (plus de 50%) est principalement entre les mains de l’Etat via sa Banque centrale et les grandes banques nationales. L’émission d’obligations et de titres est le deuxième moyen de financement des entreprises (34% en 2017) et elle est surtout pratiquée par la Banque populaire de Chine. Le reste de la dette, 15% du total, relève du shadow banking, du gré à gré qui ne respecte aucune règle prudentielle comme un taux d’endettement de hauteur limitée et l’obligation d’un minimum de fonds propres. Même apparemment faible, cette part incontrôlée peut mettre le système en péril.
Depuis 2017, soit dix ans après le cataclysme de 2007-2008, l’État chinois met en œuvre des dispositifs de contrôle et de restriction sur la dette des entreprises.
En d’autres termes, Pékin a combattu efficacement avec des armes financières (et monétaires) la crise initiée par son principal client. Cette injection de liquidités a été bien plus efficace que la réponse de la Federal Reserve exprimée par les centaines de milliards de dollars qu’elle a propulsés et qui ne sont allés qu’à une activité purement spéculative, les firmes se sont achetées leurs propres actions et ont redressé artificiellement leurs valeurs boursières, sans effet sur l’emploi et très peu sur la croissance.
Si on adopte le point de vue assez partagé que l’économie chinoise est capitaliste (même si d’aucuns atténue cette qualification par capitalisme d’État alors qu’officiellement, on aurait affaire à ‘socialisme de marché’), elle se révèle plus efficace en terme de bien-être public : emploi, et protection sociale. Des entreprises publiques ‘zombies’ en particulier dans le secteur de l’industrie lourde, non rentables, non innovantes et endettées ont continué de fonctionner sans faire prononcer leur faillite. Leur non élimination met en lumière le contraste avec les zones où fonctionne un capitalisme libéral où elles auraient été condamnées. Ici, l’État choisit de perdre en efficacité d’allocation des ressources et déclare sa vocation en privilégiant l’intégrité du tissu social et l’emploi.
Pékin avait certes encouragé les entreprises à aller sur le marché boursier de Shanghai. Mais ce n’est pas là qu’elles puisent principalement leurs ressources de sorte que la Dette chinoise reste une ‘endodette’, relativement à l’abri des mouvements spéculatifs brutaux. Jusqu’à présent, Pékin a préservé sa monnaie d’attaques en interdisant la pénétration dans son tissu d’établissements financiers étrangers.
Le surendettement des entreprises qui semble effrayer les analystes conventionnels aux opinions largement non objectives, en somme rien d’autre que du Q E à la chinoise, les désappointe d’autant qu’il sert une économie non occidentale.
Le projet de ‘Une Ceinture Une Route’ ou ‘Nouvelle route de la soie’ (BRI) a été annoncé et initié en 2013 donc réfléchi préalablement.
Il fait partie de la réponse de la Chine à la crise systémique. Le principe consiste à multiplier ses partenaires commerciaux qui deviendront des débiteurs et à sortir de la relation d’univocité relative avec les Usa. L’initiative endosse également une ambition politique et stratégique qui n’est pas indépendante du premier objectif, l’une renforçant l’autre.
Ce seront $1000 milliards qui seront consacrés à l’architecture d’une Eurasie qui englobe une partie de l’Afrique soit 5 à 6 fois plus ce qu’avait engagé le plan Marshall pour l’Europe en 1945. Pas moins de $1000 milliards et plutôt davantage, tant les besoins en infrastructures qui n’ont suscité l’intérêt d’aucune politique de développement de la Banque Mondiale ont importants dans les pays et régions concernés. Le projet concerne 70 pays à connecter par des voies de transport et une population de 4,4 milliards.
Il s’agit de recycler l’énorme excédent commercial en édifiant non pas une muraille mais des cercles concentriques de pays redevables et stabilisés par l’acquisition d’infrastructures. C’est autant de moins investi dans des Bons du Trésor américain et plus rentable.
En Asie, à côté de la Banque asiatique pour le développement créée en 1966, c’est la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures lancée en 2014 pour concurrencer le FMI qui intervient dans la BRI puisqu’elle lui est dédiée. D’autres banques purement chinoises participent dans une proportion bien plus considérable à ce projet pharaonique. La China Development Bank, l’EXIM Bank et la New Development Bank ne sont pas tenues aux règles de gouvernance et de transparence en principe en vigueur dans les grandes institutions bancaires internationales.
Près de six ans après le lancement de cette aventure ambitieuse, la question d’un surendettement excessif des pays qui y ont adhéré est posée. Les pays occidentaux, Usa et son bras financier en tête, reprochent à la Chine d’attirer des pays dans le piège de la dette et sont sûrs de l’échec imminent de la BRI. Ces pays nécessitent pourtant près de $1 700 milliards par an d’investissements sur les dix ans à venir pour disposer d’équipements convenables.
Le Sri Lanka a dû céder par une concession pour 99 ans le port en eaux profondes de Hambantota l’effacement de $1,1 milliards de créances. Cette position offre à la Chine une position dans l’océan indien à quelques encablures de l’Inde. La Malaisie, s’estimant déjà excessivement endettée à hauteur de 250 milliards, a renoncé récemment à un nouveau prêt de $22 milliards fin 2018.
Laos, Cambodge, Birmanie et Pakistan ont largement bénéficié des largesses de Pékin.
L’UE, les Usa condamnent, fulminent mais ne proposent rien d’autres à tous ces pays que l’austérité.
Mieux, ‘Une Ceinture Une Route’ lèche les rives méridionales de l’UE. En 2016, la Grèce affamée par les intérêts versés aux banques allemandes et françaises en contrepartie d’achat d’armement à éventuellement utiliser contre un pays de l’OTAN, la Turquie, confie à la Chine l’exploitation de deux terminaux du port du Pirée. La Chine a également pris pied au Portugal alors que Malte, Chypre et l’Espagne se bousculent pour séduire les capitaux chinois. L’Italie s’est adonnée à une partie de bras de fer avec la Commission des finances de l’UE pour clôturer son dernier budget. La récente visite de Xi Ji Ping à Rome s’est révélée prometteuse en apport d’argent frais. 29 accords ont été signés par l’Italie, troisième économie européenne ce 23 mars 2019 avec la Chine. Rome s’est alors engagée à intégrer le projet de la Route de la soie. Tout ceci au grand dam d’un Macron qui s’est empressé d’inviter à ses côtés Merkel et Junker à la démarche chroniquement ébrieuse, digne d’un Boris Eltsine, pour dénoncer la vassalité des pays engagés dans la BRI.
En mettant en regard le projet ‘ Une Route Une Ceinture’ et les $4000 milliards atteints par le bilan de la Fed dès 2013 (5 ans après la crise) dans le programme de l’assouplissement quantitatif dont 1500 ont été consacrés à racheter des créances hypothécaires c’est-à-dire de la dette bancaire, le montant des prêts prévus sur dix ans pour les infrastructures semblent dérisoire. Dans le cas du QE, du dollar est créé car sans le rachat de la Fed, les faillites correspondantes l’auraient détruit et il s’impose au monde entier.
Trump a estimé qu’une taxation importante des produits importés de Chine entraînerait une baisse de leur volume et leur substitution par une fabrication locale. Le raisonnement est un peu court, il ignore que l’économie n’obéit pas à de telles décisions. D’autant que la division internationale du travail a fixé les rôles depuis quelques décennies et que ce type de mesure ne pourrait avoir d’effet dans des délais appréciables que dans le cadre d’une économie planifiée par un gouvernement dirigiste et autoritaire. Les tarifs douaniers appliqués à 200 milliards de marchandises en septembre 2018 n’ont pas été relevés en janvier ni en mars de 10% à 25% comme annoncé ‘trumpiquement’. Trump doit soutenir les agriculteurs en particulier les producteurs de soja en grande difficulté par les mesures de rétorsion appliquées par Pékin. Or cette fraction de la population est une part importante de sa base électorale. Il prétend accentuer la pression commerciale mais son adversaire commercial envisage d’annuler la commande de Boieng 737 Max après leur avoir interdit le survol du territoire.
De façon générale, l’excédent de la balance commerciale chinoise tend à se tasser en particulier en raison du renchérissement du prix du baril dû à la baisse concertée de l’extraction pétrolière par la Russie et l’OPEP. Les USA sont une exception, d’autant paradoxalement plaisante dans ce contexte de déclarations intempestives de Trump.
En 2017, le solde excédentaire en faveur de la Chine s’était encore alourdi, il s’était accru de 10% par rapport à 2016 ($276 milliards). En 2018, le déficit commercial des Usa vis-à-vis de la Chine s’est aggravé et a grimpé encore de 17% ($323 milliards).
La réduction des échanges commerciaux avec mes Usa a été pensée et amorcée par Pékin, les effets n’en seront pas immédiats. La Chine par ses IDE essaie d’acquérir des positions sur les hautes technologies là où elle le peut.
Avec une vitesse qui semble stupéfiante, la Chine s’est imposée comme l’acteur majeur du multilatéralisme. Le monde était préoccupé par les guerres et les menaces de guerres de l’Otan toutes concentrées sur le monde arabe et musulman depuis 1948. Seules la Yougoslavie et l’Ukraine ont été incluses dans ce cercle de la destruction sans en faire partie. Les USA semblent aussi désormais “rapatrier” sur leur “arrière cour” ces guerres, vers le Venezuela ou d'autres pays d’Amérique latine.
Il ne s’est pas avisé de la progression chinoise dans le domaine militaire qui a garanti et conforté ses ‘progrès’ économiques au sens occidental et écorné de sens du terme.
Elle s’est appuyée sur des moyens militaires à mesure. Le budget militaire chinois, le deuxième après celui des Usa connaîtra une croissance de 7,5%,en 2019 moins que les 8% de 2018 mais plus que la croissance du PIB tassée à 6,5%. Cependant, les USA, avec les pays de l'OTAN, Israël, la Saoudie et d'autres alliés privilégiés de Washington, c'est plus de 80% des budgets militaires du monde tout en sachant que l’ampleur des moyens financiers mis en jeu dans ce domaine ne sont pas synonymes d’efficacité.
Délibérément, la Chine ne s’épanouira pas comme puissance continentale exclusive, ce qu’elle était au 18ème siècle alors qu’elle avait le PIB le plus important au monde. Elle s’élance dans les mers et les océans. En aidant et participant à la construction de ports, c’est ce qu’elle affirme. Parfois elle ne fait qu’acquérir la gestion de ports existants.
Elle édifie depuis 2014 des petits îlots en mer du Sud équipés de terrains d’atterrissage, de capacités militaires défensives et offensives avec un système de brouillage électronique efficace destiné à la marine étasunienne. Elle constitue ainsi le premier cercle qui ceinture son continent sur mer. Elle déclare sa souveraineté sur un espace maritime jusque là en libre accès aux Usa, essentiel pour le commerce international et prometteur en hydrocarbures.
La littérature consacrée au rattrapage technologique impressionnant fait par l’Armée Populaire de Libération, toujours sous l’autorité directe du Parti communiste chinois, est abondante. L’APL acquiert la maîtrise et l’intégration de ses nouveaux équipements au cours d’entraînement aux opérations conjointes (marine et armée de l’air et de terre) avec des simulations pluriannuelles pour compenser le manque d’exercice en champ réel dont bénéficient les armées occidentales engagées dans de nombreux conflits. Une nouvelle unité, la Force de soutien stratégique, créée en 2015 est chargée des domaines de la guerre électronique et spatiale.
Russie et Chine déclarent leur intention de déployer désormais des exercices conjoints. Il s’agissait lors de ‘Vostok-2018’ d’affirmer un partenariat global Chine-Russie qui englobe les domaines militaires et sécuritaires, défi militaire qui vise sans ambiguïté la suprématie étasunienne.
De l’avis du sous-secrétaire chargé de la politique au Pentagone, les Usa ont pris du retard par rapport à la Chine et à la Russie dans la modernisation de leurs armées.
Les avantages des deux « émergents » concernent aussi bien le conventionnel que le nucléaire. L’acquisition de technologies hypersoniques, produites en série, des deux pays alliés stratégiquement a créé une faille en matière de défense difficile à combler.
La Commission de la Defense National Strategy se lamente que tant d’énergie ait été consommée à lutter contre le terrorisme, laissant filer ses rivaux loin devant dans nombre de domaines. Mr. MAGA peut gesticuler à son aise, il peinera à maintenir la suprématie du dollar par les armes.
A ce niveau de capacité destructrice, le rôle de l’armement est de rester dissuasif.
Depuis plus d’une décennie, il est question de ‘tipping point, de point de basculement en faveur de l’Asie. Le point est devenu plus qu’une immensité de plaines, de montagnes et d’océans, c’est un véritable espace truffé de satellites de surveillance, bourré d’intelligence artificielle. MAGA, l’acronyme ‘faire de nouveau que l’Amérique soit grande’ indique déjà que les moyens existants ne sont plus en mesure de servir l’ambition des Usa.
Une fois comprise et admise la tournure de l’évolution du monde avec le déclin accéléré de l’ancienne puissance hégémonique, qu’en faire ? Faut-il avec certains dénoncer la posture impérialiste chinoise ? Ce sont essentiellement des entreprises chinoise qui travaillent en Afrique et d’une certaine manière sont fiancées par le crédit infligé aux Etats demandeurs d’infrastructures. Le projet ferroviaire et autoroutier qui relie le Laos à la Chine signé en 2016 a représenté 35% du budget national laotien Il va permettre à la Chine un accès direct à l’Océan indien tout en fournissant de l’activité à la China Railway Group Ld dans le cadre de la BRI.
Faut-il plus fondamentalement récuser les choix des pays partenaires de l’expansion chinoise d’adopter un mode de développement non autocentré qui les intègre encore plus dans la division internationale du travail, ce qui ne peut être en faveur de leur indépendance ?
Faut-il consentir à ce qu’une émergence d’économies elles aussi productivistes, organisées sans l’avis éclairé de ceux qui produisent les richesses, souvent ravageuses des ressources limitées et indifférentes à la raréfaction irréversible de la biodiversité et des cultures dominées se produise pour contraindre la puissance encore dominante à disparaître ?
Faut-il accepter qu’on enterre à ce prix l’anglo-saxonisme pourvoyeur de guerres depuis plus de deux siècles ? Et au contraire s’aider de cette opportunité offerte par la naissance de ce nouvel ordre mondial pour se construire différemment. L’équation posée est des plus triviales. C’est en quelque sorte le dollar non retourné dans la Dette du Trésor américain et qui servait jusque là à financer le Pentagone qui est investi dans le port de Djibouti à côté des autres installations aéroportuaires et militaires occidentales.
Jusqu’à quel point les choix des nations face à ces questions seront-ils surdéterminés et alors par quels chemins mnésiques ?
‘Non ridere non lugere neque detestari sed intellegere’
(*) La dette totale de la Chine a atteint 168.480 milliards de yuans (près de yuans (près de €23.000 milliards) à fin 2015, avait estimé l'Académie chinoise des sciences sociales. La dette totales des Usa a été estimé récemment à $72 000 milliards en 2018.
(**) La Dette publique et la dette des ménages sont plutôt inférieures à leurs homologues dans les sociétés « avancées » économiquement.
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