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302622 mars 2016 – L’Europe est en chute libre, en vrille, tombant comme une pierre et pourtant pleine de mollesse, secouée dans tous les sens au gré de cette trajectoire incertaine bien qu’elle semblerait et devrait être si droite. Les attentats de Bruxelles mesurent son impuissance, comme un ricanement sinistre suivant l’arrestation de Salah Abdeslam et l’échange d’aménités entre Français et Belges sur les capacités antiterroristes des uns et des autres. Ils accompagnent, au nom des migrants, la parfaite capitulation européenne devant la Turquie, par ailleurs excellente et efficace fournisseuse de tout le nécessaire devant permettre aux terroristes de Daesh & Cie de réaliser leur programme d’action, à Bruxelles notamment. La boucle fiévreuse est piteusement bouclée, à laquelle on peut ajouter les épisodes grecs, la politique des sanctions antirusses et la rupture des liens avec la Russie notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste, les traités secrets type TTIP qui doivent unifier tout ce beau paysage, les attaques contre l’un ou l’autre pays arabe pour remettre quelque vigueur dans la feuille de route antieuropéenne des terroristes.
Nous allons donc avoir droit à nouveau aux notaires de service, les Hollande, Valls, Michel-de-Belgique, etc., se réunir solennellement pour verser des larmes sur ces horreurs qu’ils jugeront “inqualifiables”, rendre visite aux familles des victimes, promettre une riposte foudroyante, garder l’œil sur les sondages. Leurs efforts pour faire une tragédie de cet immense désordre stupide et sanglant que nous subissons sont pathétiques. Jamais il n’y a eu aussi peu à dire sur des évènements qui sont pourtant le terrible effet d’enchaînements si complexes, de politiques secrètes et absurdes menées depuis des décennies, de manœuvres vicieuses et de fabrication de faux terroristes qui deviennent vrais, de corruptions gigantesques, d’abdication des principes essentiels qui font la force des collectivités.
Il y a des attentats en Europe mais l’Europe a disparu. Elle s’est dissoute en coulant à pic et sans la moindre vigueur, défaite, absurde, clamant ses prétentions civilisatrices en approuvant tous les bombardements possibles et imaginables, en se proclamant héraut de la liberté qui lui permet de s’aligner sur les politiques les plus erratiques du modèle en perdition qui continue de lui servir de mythe de l’Occident du monde.
Il y a des attentats à Bruxelles, au cœur de l’Europe, mais il n’y a rien à dire, ni de Bruxelles ni de l’Europe. La civilisation est menacée par les barbares ? Certes, mais de quelle civilisation parlent-ils ? Et les autres, qui les a fait barbares ? Il ne leur reste plus qu’à proclamer l’union nationale des nations pulvérisées et à décréter la mobilisation générale. Ils mesureront alors le chemin parcouru vers “notre-Europe en paix”, un siècle plus tard, depuis la Grande Guerre.
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