Clinton, la deuxième, l’encore candidate

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Clinton, la deuxième, l’encore candidate

Pas d’obsolescence pour des Chefs politiques ventriloques

Une allergie saisonnière qui fait tousser depuis janvier mériterait d’être nommée perannuelle.

Une pneumonie diagnostiquée et mise sous antibiotiques depuis 3  jours ne fait pas perdre l’usage de ses jambes à une hypothyroïdienne sous opothérapie qui assiste depuis une heure et demi à une cérémonie par une température extérieure plutôt clémente de 26°.

Ou alors, la candidate du parti démocrate à la Présidence des Us(a) est entre les mains de piètres médecins.

Si la séquence toux allergique puis greffe infectieuse sur l’hyperréactivité bronchique est plausible, une pneumonie bactérienne à son début est asthéniante et la remise en forme en deux heures de repos est peu vraisemblable.

A l’occasion de ses pertes de mémoire et de sa tendance à chuter, on nous apprend que la future POTUS est polymédicamentée. Antihistaminiques dont un bon nombre a un effet hypnogène, anticoagulants qui exposent à des accidents hémorragiques (le long coma de Sharon) et hormones thyroïdiennes qui compensent un déficit hormonal mais imparfaitement en raison de la perte des régulations subtiles auxquelles est soumise la production de cette glande endocrine. La liste des médicaments pris régulièrement par la candidate livrée au public n’est pas forcément exhaustive.

Après tout, il ne s’agit là que de l’illustration qu’une fraction de la population des pays industrialisés vit de plus en plus longtemps mais pas forcément en bonne santé.

D’ailleurs, quel besoin aurait-on qu’un chef d’Etat soit en bonne santé apparente pour être porté au pouvoir ? Bouteflika absent médiatiquement pendant la dernière élection présidentielle hormis quelques furtives apparitions en fauteuil roulant a été élu démocratiquement avec des navires de guerre battant pavillon français dans la baie d’Alger. Cela vaut dispense pour tous les prétendants à venir.

De même, pourquoi demander à la plus célèbre des femmes cocufiées publiquement de notre ère, plutôt qu’à la  future première Chef d’Etat de sexe féminin (Indira Gandhi et Margaret Thatcher) d’être d’une probité exemplaire  alors qu’ailleurs, avoir été condamné par la Justice de son pays n’invalide pas la participation à la course pour les Présidentielles (Juppé) ?

Retours sur investissements

« Tout Présidentiable étasunien et donc ultérieurement tout Président est actionné par des lobbies »  est une des adages majeurs du système étasunien faisant office de Loi électorale implicite.

L’une des tâches les plus urgentes dont s’est acquittée l’administration Obama a été de récompenser les donateurs de sa campagne électorale qui avait coûté pas moins de 5 milliards de dollars. Le premier métis a été installé à la Maison Blanche avec l’aide de la main bienveillante et bien visible de Wall Street.

L’arrivée de BHO n’a pas été l’occasion d’un renouvellement du personnel politique, au point que les Républicains se sont gaussés de la remise en place des anciens de l’équipe Clinton (le mari),  ceux-là même qui avaient mis en place la dérégulation financière conduisant à l’hypertrophie du secteur du crédit et de la titrisation à outrance des prêts toxiques.

Dès septembre 2008, les deux candidats de l’époque avaient convenu de leur accord pour la stratégie de sauvetage des banques exposées aux risques de faillite encourus par AIG établie par Paulson, secrétaire au Trésor de Bush assisté par Geithner, président de la Fed de New York, futur secrétaire au Trésor d’Obama. 700 milliards d’argent public allaient être alloués à la recapitalisation des banques pendant que la Fed allait racheter leurs créances douteuses.(4) Le plus gros casse du millénaire avait commencé en faveur de la Firme, Goldman Sachs socialisait ses pertes pour empocher dès 2009 des bénéfices chiffrés à plusieurs dizaines de milliards de dollars redistribués en dividendes, salaires et bonus. Les années de la Présidence d’Obama  ont réalisé une consolidation relative des banques privées en ponctionnant le contribuable qui ne peut pratiquer l’évasion fiscale. Elles se présentent au guichet de la Fed qui leur accorde de quoi spéculer avec des taux négatifs. Les Us(a) ont connu après une belle récession un peu de croissance sans création d’emploi ou plus exactement sans augmentation du nombre d’heures travaillées même si le chômage a par ailleurs baissé par la multiplication d’emplois précaires à temps partiels dans le secteur tertiaire. Bien sûr, ce mode d’involution du capitalisme tardif est généralisé à l’ensemble du monde anciennement industrialisé.

D’une manière tragiquement caricaturale, les banques françaises et allemandes ne peuvent renoncer aux profits tirés d’un peuple grec victime d’une dette odieuse, exsangue et de surcroît confronté aux vagues migratoires mises en place par la déstabilisation de la Syrie.

La forme primaire du bellicisme

Il sera difficile à Clinton (Madame Killary) de faire mieux dans le domaine financier.

Là où sa promesse se fait plus virile c’est dans l’annonce d’une guerre moins feutrée contre la Russie.

Les fabricants d’armes et toute la filière qui bénéficie des largesses incontrôlées du Pentagone, le chiffre de milliers de milliards de dollars dépensés et non justifiés par le bureau de la comptabilité du Département de la Défense surclasse toutes les républiques dites bananières, se veulent plus directement impliqués. Les guerres par procuration ne semblent plus les satisfaire. Les acheteurs étrangers, ceux qui font retourner les pétrodollars à leur site d’émission, sont désorientés de devoir engager leurs propres armées au Yémen. Killary  qui ne semble pas être bien renseignée sur l’état de vétusté de la machinerie maritime et volante des armées Us prétend avoir la velléité de remédier à cet état de choses.

Killary, dans son délire belliciste démultiplié par l’afflux des néoconservateurs sionistes venus grossir ses rangs,  est prise au sérieux par la direction politique iranienne. Le prêt momentané de la base de Hamadan à la Russie par un pays jaloux de son indépendance est une mesure de l’appréciation de ce risque.

D’autant que la désinsertion probable, même lente et progressive, de la Turquie de l’OTAN accroît le péril nucléaire sur la région.

La soupape du Système

Une réelle pression de l’intérieur du Système produit les fuites sur la légèreté avec laquelle l’ancienne Secrétaire d’Etat a traité la confidentialité des emails classifiés et sa responsabilité dans l’assassinat de l’ambassadeur à Benghazi.

Quand le pouvoir échoue entre les mains d’un très petit nombre de familles qui finissent par former de véritables dynasties, par temps de crise prolongée où toute mobilité sociale est interdite, des éléments du rouage nécessaires à la machinerie bureaucratique dénoncent les mensonges grossiers qu’ils sont censés couvrir. Le régime de la fausse démocratie représentative ne fonctionne plus si toutes les issues pour les 99,99% d’en bas sont verrouillées et qu’aucune illusion de promotion sociale n’est possible.

Les néoconservateurs ont par le passé accompli un certain nombre de prouesses.

Faire élire Bush le deuxième par la Cour Suprême.

Etablir un lien entre Al Qaida et Saddam Hussein.

Clinton la Killary prêtera-t-elle serment sur la Bible dans une civière ?

Badia Benjelloun