CNN-Pravda+ en mode nucléaire

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CNN-Pravda+ en mode nucléaire

... En fait, peut-on parler de Pravda à propos de CNN, – le réseau était pris comme symbole et emblème de l’incroyable position que prend la presseSystème dans le simulacre installé à Washington D.C. ? Sans doute est-ce injuste pour la Pravda, qui n’en demandait pas tant et qui n’en fit jamais autant. Le texte ci-dessous, du directeur du site The Federalist, nous fait sentir par les détails et l’atmosphère qu’il restitue en analysant le “travail” de la chaîne autour de l’audition de Comey devant le Sénat, qu’il y a chez CNN (dans la presseSystème) une sorte d’autonomie complète dans l’action de simulacre ; qu’il y a une sorte de liberté diffamatoire et déconstructrice complète des journalistes par rapport à ce que disent et écrivent les gens dont ils ont à rendre compte des paroles et des écrits. Pour synthétiser cette sorte de sentiment né de la perception générale du phénomène, nous dirions que nous sommes conduits à penser qu’il y a, chez les journalistes eux-mêmes, une croyance, une foi dans l’orientation qu’ils ont prise, qui dispenseraient complètement une éventuelle direction idéologique d’exercer quelque pression que ce soit.

Autrement dit, le texte ci-dessous, ajouté à l’expérience de près de deux ans désormais (depuis le dépôt de la candidature-Trump en juin 2015) que nous avons du phénomène abordé, renforcé par l’impression générale que nous éprouvons devant cette pente catastrophique dans le simulacre, nous conduisent à penser que cette presseSystème US, un peu comme le Pentagone dans son domaine mais d’une façon beaucoup plus bruyante puisque par définition en contact constant avec le public, est quasiment hors de contrôle (et éventuellement, hors de contrôle de sa propre raison). Sans grand effort intellectuel ou penchant à dramatiser la situation, on en vient effectivement à se demander si les grands patrons de cette presseSystème, les “oligarques” du contrôle des esprits à-la-Chomsky, ne sont pas eux-mêmes dépassés. (La direction de CNN est obligée de sanctionner certains de ses journalistes qui vont vraiment trop loin, parce qu’il faut bien paraître respecter les règles de censure de l’usage du langage ordurier dans l’exercice de la diffamation permanente des plus hautes autorités.)

On justifie la question (“peut-on parler de Pravda à propos de CNN?”) par cette réponse à peine audacieuse : la presseSystème US a dépassé la Pravda, comme une Pravda qui aurait été au-delà de la “ligne du Parti”, ou bien pour faire plus classique absolument “plus royaliste que le Roi”, à force d’en faire trop avec un entrain extraordinaire, une espèce de joie diabolique née d’une certitude de sa propre vertu qui ne l’est pas moins (diabolique).

Cette impression qu’on éprouve sur la durée et instruit par l’habitude constitue l’un des aspects les plus remarquables de cette crise qui semble destinée à n’avoir pas de fin qui ne soit absolument catastrophique. On comprend par conséquent que nous parlions à propos de CNN, de Pravda+, ce qui rassurera en partie les mannes de notre bonne vieille Pravda. Nous sommes, avec la presseSystème US, dans un domaine infiniment plus large, plus profond, plus étendu dans un domaine qui n’a plus rien à voir avec la propagande et les consignes tatillonnes et étroites du Parti ou les choses de ce genre, mais qui est entièrement un simulacre plein de dynamisme et d’imagination, instituant une réalité propre et complètement spécifique, étrangère au reste, répondant d’une vérité qui ne l’est pas moins.

(Mentionnons aussitôt, pour nous rassurer, que nos “confrères” journalistes-parisiens suivent la consigne avec un zèle qui ne laisse, là aussi, de nous stupéfier par sa constance et son constant renforcement. Organiser un débat, comme ce fut le cas hier à 19H00 sur France-24, sur le thème de “L’ancien chef du FBI accable le président Trump”, et comparer cela avec ce que fut cette audition de Comey en vérité [on veut dire : à l’oreille], ce qui fut écrit, etc., est tout simplement super-surréaliste. C’était la même chose sur LCI deux jours plus tôt, etc. De ce point de vue, certes, “nous sommes tous américanisés” comme l’on dirait “nous sommes tous contaminés”, mais à la sauce “CNN-Pravda+” dont on voit qu’elle est si corsée que tout cela pourrait déboucher sur d’étranges situations.)

Il faut donc traiter ce cas de la presseSystème à part, comme un phénomène spécifique, nous dirions presque comme “un simulacre à l’intérieur du simulacre”, dans une ambiance générale extraordinairement exacerbée. Ainsi, par référence à ce qui précède, devrait-on observer que parler de l’“américanisation” de notre presseSystème française (comme de notre culture et de notre société en général d’ailleurs) ne suffit plus, parce qu’il y a vraiment une spécificité de la presseSystème aux USA, comme l’on dirait d’une sur-américanisation, ou d’une “américanisation dans l’américanisation” (pendant du “simulacre à l’intérieur du simulacre”). Dans ce cas, le terme “américanisation” n’a plus rien à voir avec ce qu’il signifie à l’origine : il n’est plus au profit d’un pays, d’une idéologie, d’une culture, mais au profit de quelque chose d’autre qui dépasse toutes les définitions connues.

Ce phénomène spécifique de la presseSystème tend à se séparer du Système en général, pour le “déborder sur sa gauche” (ou bien “le déborder sur son extrême”, pour ne parler que de la dynamique sans nécessairement l’idéologiser). Ce phénomène accompagne ou s’accompagne c’est selon, de l’hyper-radicalisation culturelle et sociétale de certains milieux culturels et universitaires, et d’autre part Africains-Américains, lorsque des théories “à l’extrême de l’extrême” sont développées sans soulever des protestations quelconques. (On y trouve notamment des propositions ou des thèses extraordinaires, comme les réunions interdites aux Blancs, les propositions de re-ségrégation venues de groupes idéologiques Africains-Américains ou d’extrémistes sociétaux extrêmes, voire de thèses évoquées ici et là selon lesquelles la solution de tous les problèmes actuels se trouve dans l’élimination de la “race blanche” [“White Genocide”], etc.)

Il faut traiter ce cas également à part pour ses effets sur les psychologies, aussi bien des acteurs que des auditeurs, en se disant que nous ne sommes plus très loin, dans certains cas, d’obtenir des “effets-blowback” très fâcheux, et qu’il est même probable que nous en obtenons déjà dans la mesure où cette action de communication emprisonne le monde politique dans l’hyper-radicalisation constante de la crise dont l’effet devient évidemment autodestructeur. (Les fractions plus modérées chez les démocrates, qui voudraient freiner la crise pour ne pas endommager sans retour le pouvoir de l’américanisme, sont totalement impuissantes à cet égard.) Il y a une façon chez ces journalistes d’écraser de leur mépris les vérités-de-situation, de les défier, de les nier, qui les rapproche d’une sorte de négationnisme militant tout à fait remarquable. (Et nous employons ce mot de “négationnisme” avec l’intention de lui donner toute la charge négative dont le Système l’accable : mais il s’agirait alors du point de vue de ses producteurs d’un négationnisme vertueux, considéré d’une façon invertie.)

Il s’agit d’un phénomène d’une puissance colossale, dont le Russiagate et Trump en général constituent une occasion unique pour lui de s’exprimer. Nous voulons dire par là que cette action anti-Trump d’une chaîne comme CNN et des autres selon des degrés variés de puissance et d’impudence, ne constitue que l’occasion de la mise à jour et du développement accéléré d’une dynamique déstructurante et dissolvante qui n’attendait qu'une occasion créatrice pour s’activer. Cette dynamique n’est pas conjoncturelle (anti-Trump) mais structurelle et concerne bien entendu la crise générale du Système, l’éclatement générale des structures, la transformation de toute cette activité de communication en autant de simulacres niant toute légitimité à une réalité d’ores et déjà pulvérisée, et entrant en conflit direct avec ce que nous nommons les vérité-de-situation. Il s’agit du conflit suprême, qui supplante tous les autres parce qu’il va au cœur de la crise qu’est notre contre-civilisation, et par conséquent au cœur de la crise du Système, accélérant l’effondrement du Système.

Voici donc le texte de Ben Domenech, éditeur et directeur du site The Federalist, en date du 9 juin 2017.

dedefensa.org

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CNN’s War On Trump Is Going Swimmingly

Back in February, I was riding on the New York to DC shuttle and CNN’s own Jeff Zucker was seated in the row behind me with a woman I took to be a colleague or personal assistant. She was yelling loudly into her phone, loudly enough that the other passengers took note of it, at one point escalating her voice to say: “If they want war with CNN, they got it.” When we landed, I noted the likely inspiration for the call: the administration had offered Mike Pence to every network except for CNN.

Since the new administration arrived in Washington, CNN has continued this war at a fever pitch. Daily they roll out eight-person panels where not one person defending the administration is represented. They have offered the most biased coverage of the Trump administration by far, to the point that Republicans on Capitol Hill openly mock their lack of balance. A network that once strove to be centrist in their approach is now openly antagonistic, and will run with the thinnest of scoops for hours at a time in order to make their case against President Trump.

This has led them to be sloppier journalists than we’ve ever seen before. Consider their worst performance this week: CNN didn’t get anywhere near enough flack for their ridiculous story that ran on Tuesday night, which they talked about for hours, saying that James Comey would refute Trump’s claim that he was cleared three times. The four-person byline included a major host and commentator: Gloria Borger, Eric Lichtblau, Jake Tapper, and Brian Rokus. They have since changed the headline on the piece from “Comey expected to refute Trump” to “Comey unlikely to judge on obstruction.”

For the entire evening, CNN ran with this story as their main discussion point.  They told viewers over and over again that Comey was set to utterly undermine what Trump had claimed, and that he would do it in front of Congress and the people, based on two anonymous sources who turned out to be totally wrong.

On air, Borger doubled down on the story she helped report:  “On CNN’s air, analyst Gloria Borger put matters more starkly, saying, ‘Comey is going to dispute the president on this point if he’s asked about it by senators, and we have to assume that he will be. He will say he never assured Donald Trump that he was not under investigation, that that would have been improper for him to do so.’”

Of course, none of that happened. In fact, Comey testified that he volunteered that information, and that contrary to Borger’s claims, he saw nothing inappropriate in doing so.  The correction and update CNN ran doesn’t come anywhere near what they should’ve done, which was a total retraction: “CORRECTION AND UPDATE: This article was published before Comey released his prepared opening statement. The article and headline have been corrected to reflect that Comey does not directly dispute that Trump was told multiple times he was not under investigation in his prepared testimony released after this story was published.”

“Does not directly dispute” should be read as “utterly and totally confirms.” At some point, CNN is going to have to decide what they are willing to do in this war on the president and his administration, and whether they are willing to sacrifice even a semblance of balance and centrism in their quest against him, transforming themselves from a news network to an agenda-driven propaganda unit, complete with their useful idiots, their organs of the past administration, and their collection of invented sources who pass along useful lies.

Ben Domenech