Connards co(s)miques

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Connards co(s)miques

11 août 2018 – Par quel bout voulez-vous prendre ce “petit tas de secrets” connus de tous que constitue la crisette d'origine bruxelloise DesinfoLab, comme l’affaire Russiagate, comme l’antirussisme qui déferle sur le “Monde libre”, comme « La guerre contre l’Occident est une guerre contre la Vérité » [Defending Democracy] ? Avec la crisette DesinfoLab en prime promotionnelle du “Benallagate”, qui est l’objet grandguignolesque de cette chronique, on est vraiment placé devant l’alternative sublime, que je résume par le titre : “connards comiques” ou “connards cosmiques” ? Les deux, mon super-Général à cinq étoiles... Sauf que, – “comiques”, “cosmiques”, je ne sais plus tant cette gigantesque tartarinade qu’est la représentation hollywoodienne sur la “guerre hybride” que la Russie impitoyable mène contre nous depuis des années finit par épuiser mon stock de qualificatifs.

Quand je pense qu’un lecteur disait, fort justement d’ailleurs puisque je m’en étais fait moi-même la remarque en écrivant la chose, « Comme vous y allez » à propos de l’expression « connards maladroits » que j’avais employée dans le commentaire sur la censure exercée par les petits coquins-zombie de Silicon Valley, où ils essuyèrent en pleine poire un retour de service à vous balayer un McEnroe quand Borg était au sommet de sa magie ; enchaînant, le lecteur, justement à propos de la crisette DisinfoLab dont il nous signalait l’existence, – « Mais vous avez raison... »... Quand je pense à tout cela, je vois un gouffre s’ouvrir devant moi, quelque chose comme « le silence de ces espaces infinis m’effraie » adapté à l’esprit du temps, tant,  – ran-tan-plan, – leurs babillages boursouflés, leurs simulacres grimés à la hâte, leurs bouffonneries criardes s’effacent l’instant d’après, dans un espace de temps infiniment rapide, pour qu’il n’en reste rien. Ils ne sont donc capables que de déféquer du rien, – du rien et rien d’autres, même dans le domaine de l’excrément !

Ce ne sont pas des menteurs et ils ne disent pas des mensonges, car dire cela serait leur faire tellement bien trop d’honneur. Des bouffons, certes, mais avec tant de façon de se prendre au sérieux, la bouche en cul de poule et les yeux exorbités d’horreur sentancieuse, qu’on ne peut parler que de bouffons-simulacres et de zombies-bouffe comme l’on dit “tragédie-bouffe” multiplié par mille et par mille dans le domaine du bouffe.

Je veux bien vous présenter (ci-dessous) un texte sur la crisette DesinfoLab, pour prendre date, comme s’il y avait la nécessité de retenir la date, alors que vous savez tous ce dont il retourne. (Je le prends chez RT, avec notamment cet extra de Berruyer également sur RT, au moins qu’on ne se trompe pas, je veux dire de savoir de quelle soupe se nourrit dedefensa.org.) Vous verrez que tout le monde est là, The Atlantic Council, Soros, l’UE, Twitter, des euros par dizaines de milliers et des dollars par centaines de milliers, et que le résultat c’est cette espèce de mare boueuse et pourtant sans aucune consistance, comme une soupe infâme et sans goût où flottent des vermicelles aventureux, avec une bulle de temps en temps, comme un petit pet d’un tout petit cul... 

...Je veux bien disais-je, mais le véritable problème n’est pas résolu, car il est finalement, chez moi, de plus en plus vertigineux et pressant : comment faire un commentaire à propos de tels amoncellements de conneries, toujours les mêmes, répétées par des comiques troupiers habillés dernier cri, qui semblent enfermés dans l’éternelle répétition de la même ferblanterie dialectique, incapables de voir les conneries qu’ils font, pour au moins tenter de faire mieux, d’améliorer quoi ! Vous comprenez, moi, quand je vois de tels assauts lancés contre le clan des résistants antiSystème dont je suis, cela finit par me vexer puis par m’angoisser : sommes-nous nous-mêmes de tels connards, à ce point qu’ils nous défèquent de telles sornettes roulées en crottes de bique en prétendant à leurs commanditaires que cela suffira pour nous atteindre mortellement ? Mais quel Diable les a piqués pour être si bas dans les abysses ? A commenter sans péril on démontre sans gloire dirais-je à la façon que nous disait l’ancêtre et “Le tumulte silencieux de ces conneries infinies m’effraie” comme n’aurait même pas songé à dire le pauvre Pascal, lui d’un autre monde, d’une autres espèce, d’une autre essence, d'une autre mémoire des Temps oubliés...

Ce qui me fascine, c’est 1) qu’ils continuent avec un sérieux impayable, comme je l’ai déjà laissé entendre, et sur cette durée en plus, et dans le mode répétitif, sans cesse et sans cesse ; et 2) qu’ils ont l’air d’y croire vraiment, notamment à la permanence de l’attentat de la Russie prédatrice contre nos virginités précieuses et déjà outragées. Cela est fascinant parce qu’il y a là une énigme absolument fondamentale, qui tient le grand Mystère de notre temps. Je n’aurais pas un instant l’outrecuidance de croire qu’ils sont tous des imbéciles à ce niveau de bassesse où leurs pitoyables actions font croire qu’ils sont. Donc, il faut que quelque chose, une pression mystérieuse dans le champ cérébral par le biais de leurs psychologies, s’exerce avec assez de force pour transformer leur comportement incroyablement néantisé en une conviction exposée avec passion, emportement, comme s’ils défendaient l’honneur de leur famille et le sens de leur vie ; une telle conviction, même bien rémunérée, nécessite effectivement une pression à mesure pour transmuter le jugement, et cette pression elle-même productrice d’un dessein de complet simulacre puisque la conviction s’exerce à cet égard.

Je vous dis, moi, que nous vivons des temps métahistorique, vers le haut comme vers le bas, et il faut de plus en plus affuter son jugement aux vieux récits sacrés de nos antiques sagesses pour espérer embrasser cette époque étrange, pour la dénouer, pour mettre à nu son mécanisme. Une telle production de puissance pour accoucher d’une telle impuissance, cela signale un événement cosmique (cette fois, pas d’hésitation). Cela étant bien compris, je nous donnerais, à nous tous, le conseil de nous apprêter à en voir d'encore plus colossales produites à des vitesses hypersoniques (c’est à la mode) pour s’empiler avant de disparaître dans le rien infini.

Pour nous mettre dans l’ambiance de cet extrait du texte publié par RT-France le 9 août 2018 sur la crisette DisinfoLab qui s’avère être en vérité une des premières productions de l’intelligente machine de “guerre de la communication” de l’UE contre la Russie, voici un twitte de l’infâme Mélenchon, répertorié et immatriculé dans les “russophiles” sinon comme agent direct de cette peste, du 9 août 2018 également, et qu’on retrouve dans un texte qui témoigne de l’effet produit par la chose chez les divers utilisateurs et victimes de la chose : 

« Eh stupide barbouze ! Je ne suis pas un bot russe. C'est juste moi, Mélenchon, qui tweete contre toi ! Si t’as besoin de me ficher pour t’en rappeler, c’est que tu es encore plus bête que tu en as l’air. Signé matricule 14452. »

PhG

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Qui est EU DisinfoLab... ?

Une étude d'une ONG aux méthodes suspectes a fait grand bruit dans les médias, accusant la Russie, via ses soutiens, d'avoir amplifié la portée de l'affaire Benalla sur Twitter. Olivier Berruyer a enquêté sur l'organisation et ses fondateurs.

Benalla ? Encore un coup des Russes évidemment ! Comment n'y avait-on pas pensé plus tôt ? Heureusement, l’“ONG” EU DisinfoLab veille au grain. Prétendant lutter contre la désinformation, l'organisation a publié une étude, reprise abondamment dans les médias, qui “démontre” que près de la moitié des tweets sur l'affaire Benalla ont émané de comptes Twitter “pro-Mélenchon”, “pro-Rassemblement national” et bien sûr, last but not least, “russophiles”, dont certains seraient des comptes automatisés.

Après avoir annoncé le chiffre fantaisiste de 11 millions, ce serait finalement pas moins de 4 millions de tweets publiés par quelque 250 000 personnes qui auraient fait résonner l'affaire Benalla sur le réseau social, selon EU DisinfoLab et son co-fondateur Nicolas Vanderbiest. Sur ces 4 millions, 1,8 million de tweets proviendraient de 2 600 comptes. 1% de ces comptes auraient donc publié 44% du contenu concernant cette affaire. 

Le 8 août, l'ONG a finalement publié les dernières conclusions de son étude, plus nuancées que ce qu'avait d'abord annoncé Nicolas Vanderbiest le 30 juillet dernier, ne faisant plus état d'une quelconque influence russe.

Le blog Les Crises, spécialisé dans l'économie et la géopolitique et animé par Olivier Berruyera néanmoins publié un décryptage complet en deux parties ces 7 et 9 août, dans lequel il a largement enquêté sur l'identité de EU DisinfoLab. D'emblée, l'auteur rappelle que ces chiffres annoncés par l'ONG ne sont pas si surprenants quand on connaît le fonctionnement de Twitter. En effet, plus de 80% des utilisateurs ne twitteraient quasiment pas. Olivier Berruyer rappelle qu'en France, « selon les chiffres Médiamétrie de mai 2017, Twitter comptabilise 21,8 millions d’utilisateurs mensuels et 4,3 millions d’utilisateurs par jour. Ainsi, 4 millions de tweets sur l’affaire Benalla pour 4 millions d’utilisateurs quotidiens, cela semble raisonnable vu l’ampleur du scandale qui s’affichait à la une de tous les médias ».

Être russophile, c'est mal, etc. 

Cette “étude” tombant à pic, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s'était empressé de déclarer lors du compte-rendu du Conseil des ministres du 3 août « se réjouir que toute la transparence soit faite sur la diffusion de ce type de messages ». Il a également jugé positive une initiative du groupe de centre-droit Agir, qui a demandé à Philippe Bas, le président de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla, de faire en sorte que la commission se saisisse de « la manipulation attribuée aux comptes russophiles sur Twitter pour déstabiliser l'exécutif français ». Que signifie le terme russophile dans l'entendement de ces accusateurs ? De quoi se demander en quoi être russophile serait répréhensible. Imaginons le terme francophile ainsi galvaudé et la réaction qu'aurait la France...

Commentant les résultats de cette “étude”, l'économiste Jacques Sapir s'interroge sur l'usage qui en est fait par le porte-parole du gouvernement afin « de déconsidérer tous ceux qui s’interrogent à juste titre sur l’affaire Benalla ». Il rappelle également que la résonance de l'affaire ne s'est pas seulement fait sentir sur Twitter mais également dans les médias traditionnels comme les chaînes de télévision, qui ont enregistré des pics d'audience du 19 juillet au 1er août.

Une “ONG” aux partenaires éloquents

Ainsi, le blog Les Crises démontre que EU DisinfoLab, ONG basée à Bruxelles, est clairement liée aux structures de l'Union européenne (UE) et brasse un certain nombre de conflits d'intérêts avec des entreprises privées liées à ses fondateurs. L'un d'entre eux, Nicolas Vanderbiest se présente souvent comme « doctorant ». Or, si l'on consulte le site officiel de l'Université catholique de Louvain on se rend compte assez rapidement que l'homme est en réalité titulaire d'un Master en communication obtenu en 2013, et donne des cours de Media training.

En outre, l'ONG qui compte l'UE parmi ses partenaires envisage de lui demander des financements pour les années à venir comme cela est mentionné dans un article documenté d'Arrêt sur Images. Mais ce n'est pas tout. L'ONG EU DisinfoLab ne cache pas l'identité de ses puissants partenaires parmi lesquels figure le célèbre et influent Think tank Atlantic Council.

Atlantic Council est l'un des organes d'influence américains les plus puissants dans le monde. La liste des membres honoraires de son conseil d’administration publiée par Les Crises est édifiante. On y retrouve pas moins de neufs anciens ministres américains, des hauts gradés de l'armée US, un ancien directeur de la CIA et un ancien directeur du FBI.

La guerre contre la Vérité

En outre, Olivier Berruyer rappelle que le 17 mai, EU DisinfoLab était partenaire d’une conférence organisée par la fondation Open Society de George Soros. Autre partenaire notoire de EU DisinfoLab, Defending Democracy dont la profession de foi est d'une éloquence déconcertante. « La Russie de Vladimir Poutine a lancé une guerre hybride contre l’Occident », n'hésite pas à alerter l'organisation qui précise qu'il s'agirait d'une « guerre contre la Démocratie, l’État de droit et notre mode de vie ». Sur un ton apocalyptique digne d'un scénario hollywoodien, le texte poursuit : « L’ennemi veut perturber notre société, discréditer nos institutions et miner notre confiance pour que nous nous retournions contre nous-mêmes. » Avant de conclure sur une phrase surréaliste : « La guerre contre l’Occident est une guerre contre la Vérité ». [...]

RT