De Russiagate à Obamagate

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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De Russiagate à Obamagate

12 mai 2020 – Ne comptez pas sur moi pour vous expliquer l’extraordinaire imbroglio juridico-espionneur menant de Russiagateà Obamagate. Sachez seulement qu’hier soir Trump a tweeté dans son langage codifié un jubilant « OBAMAGATE ! », que Tucker Carlson a présenté un formidable dossier, que vous en avez tous les éléments dans cet article kilométrique et d’une folle complexité, quasiment intraduisible et dans tous les cas inextricable pour mon compte, que nous donne en jubilant également et sans rien nous dissimuler  ZeroHedge.com, et prétendant nous expliquer « pourquoi l’ancien président devrait être en train de paniquer ».

(Pour le coup, ZeroHedge.com, loin de son  obsession antichinoise, redevient une source convenable... Ainsi va la balançoire Système-antiSystème. Il faut suivre.)

On doit admettre l’importance de l’événement en précisant que si “D.C.-la-folle” est parcourue par un courant de haine hystérique, le sentiment qui domine les “rapports” Trump-Obama se concentre dans une écrasante densité de haine pure, à la fois symbole flamboyant et formidable énergie destructrice réciproque. On doit l’admettre et juger parallèlement que les détails du labyrinthe qui traverse l’imbroglio pour aboutir à l’énigme en forme de simulacre explosant comme un acte nucléaire de communication, vraiment ces détails ne sont pas ce qui compte pour nous, pour moi enfin et qu’on me pardonne.

Disons pour faire court que le moment du basculement a été la décision du DoJ (ministère de la justice) d’abandonner les poursuites contre le général Flynn, premier et très-éphémère conseiller pour la sécurité nationale (directeur du NSC) du président Trump, démissionnaire en  février 2017 après une chasse à courre et aux sorcières remarquable d’ardeur, menée tambour battant par l’Intelligence Community (alias DeepState), cornaquée par le parti démocrate et, en sous-main vertueuse, par le redoutable montreur de marionnettes qu’est l’ancien président Obama.

Quelques lignes du début de l’article de  ZeroHedge.com, où l’on notera que l’acronyme CYA est argotique, signifiant “Covert-You-Ass” (traduit lestement ou poliment, c’est selon, par “Fais gaffe à ton cul“ ou “Couvrez vos arrières”), et où l’on mesurera l’intensité du propos et la volatilité des accusations qui viennent au grand jour..., 

« Pourquoi l'ancien président Obama fait-il appel à toutes ses ressources défensives maintenant ?  Pourquoi l’ancienne conseillère d’Obama à la sécurité nationale Susan Rice a-t-elle écrit son  e-mail type-CYA ?  Pourquoi les républicains au Congrès n’ont-ils pas voulu enquêter sur les véritables origines de la surveillance politique ? Quelle est la raison de tant de colère, de désespoir et d'opposition de la part de divers intérêts ?
» En un seul mot dans un seul tweet [hier]soir, le président Trump l'a parfaitement expliqué, – avec l’aide des révélations détaillées de Tucker Carlson sur Fox News : “OBAMAGATE !”... »

... Puis, après visionnage du clip montrant l’intervention de Carlson :

» Vers les 2’15” dans le clip ci-dessus, Carlson explique que le président des États-Unis de l'époque, Barack Obama, s'est tourné vers le directeur du FBI, – le plus puissant organisme légal d’investigation aux USA, – et lui a dit : “Continuez à enquêter secrètement sur mon principal rival politique afin que je puisse agir contre lui.”
» La réponse de Comey ? “Oui, monsieur.” »

Le blanchiment de Flynn d’une accusation qui était effectivement un complet montage du FBI, les révélations de Carlson évidemment dispensées par tout ce que l’équipe Trump compte de “fuiteurs”-“lanceurs d’alerte” (selon la vertu que vous leur prêtez) à la Maison-Blanche et au DoJ, rouvrent dans un coup de tonnerre tout l’infâme dossier Russiagate. Il s’agit de ce montageà partir duquel tout le système de la communication US de la presseSystème, mais aussi toute la communication officielle du bloc-BAO, ont développé le simulacre, le Fake-complot russe global et cosmique, connu sous le nom désopilant de nouveauté de FakeNewsisme (“fausses nouvelles”, quelle nouveauté !).

C’est sur ce montage de simulacre qu’a été développée une politique-simulacre massive, engageant un certain nombre de pays très puissants, de services de renseignement très huppés, de “journaux de référence”, d’organisation comme l’OTAN, etc., dans une campagne antirussiste qui a été l’un des fondements de notre “Grande politique étrangère” des cinq dernières années... En vérité, nous avons bien mérité de faire trembler toute notre civilisation devant un minuscule virus nommé Codiv19, c’est tout ce que nous méritons, et tout cela enfanté par Russiagate, dans notre marche  affectiviste imposée par le  déterminisme-narrativiste. Quelle fierté et quelle grandeur exsudent de tous ces constats gigantesques !

Il n’empêche, un nouvel épisode sanglant s’ouvre à “D.C.-la-folle”, avec inversion des rôles dans le balancement Système-antiSystème. Honni par les temps qui courent dans la crise Covid19, Trump devient à nouveau un “cocktail-Molotov humain”, un gentil antiSystème de circonstance pour notre compte, et les démocrates retombent dans leur ornière haineuse de USA2016. Ce n’est rien, ces prises de position de notre part, à ma grande joie après tout ; ça va-ça vient, au gré de ces personnages (Trump, Obama, etc.) qui sont nécessairement réduits à peu de chose du fait de la force des événements puisqu’ils ont voulu y figurer, que je soutiens ou que je dénonce selon mon gré, conformément aux susdits événements dont le but suprême (“Delenda Est Systemum”) est le mien naturellement.

Ceci pour nous bien comprendre, de Joseph de Maistre dans son livre fameux de 1795 sur la Révolution : « On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes ne la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse... [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments ; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement. »

En bref, cela signifie qu’un élément nouveau, – chronologiquement nouveau bien qu’ancien et gardé au frigo depuis 2016, – est lancé dans le chaos washingtonien, pour l’accentuer encore si possible. Tout s’empile, avec Covid19, la folie antichinoise de Trump, la « dépression à la tronçonneuse », le gâtisme vertigineux du serial-peloteur Joe Biden, pour cingler vers Le plus grand chapiteau du monde (beau film de ma jeunesse, pour les jeunes de 7 ans à 7 ans-et-demi) où se déploie le cirque de USA2020, – The Greatest Show on Earth.

On peut compter sur Trump pour utiliser à mort cet atout, grâce auquel, il va, – enfin ! – pouvoir mettre Obama directement en cause. Sa haine de son prédécesseur est telle qu’il lui fera peut-être jouer, impromptu, le rôle des Chinois, et qu’il nous révélera que c’est le diabolique BHO qui a concocté le virus dans le labo de la cave de sa splendide maison des faubourgs huppés de “D.C.-la-folle”. La haine de Trump est telle chez les démocrates et chez Obama qu’elle va relancer l’hyper crise de nerfs des années 2016-2017, – ou plutôt la faire monter d’un cran parce qu’elle n’a jamais cessé, – et en rajouter des tonnes sur le jugement méprisant d'Obama (« la gestion du virus par Trump est un désastre chaotique absolu »).

La nouvelle flamme de l’incendie sans fin de leur haine commune va-t-elle complètement liquider le “canard” de la  candidature de Michelle, ou bien va-t-elle lui donner des ailes ? On peut toujours croire que l’affaire a été lancée, également, pour bloquer toute candidature de Michelle Obama, ou penser que c’est un impair qui va mettre les démocrates en folie et forcer Michelle Obama à être candidate... La politique à “D.C.-la-folle”, c’est un asile d’aliénés qui aurait été déployé dans un zoo pour y faire son  Grand Cirque, ce duel dément comme un dogfight dans les airs, entre deux présidents des restes et des ruines des États-Unis.