Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
5440D’une part, on en est encore à observer dans quelle mesure Trump va parvenir à enfin s’installer comme président à part entière à la Maison-Blanche, hors des manipulations, des accusations, des chausse-trappes, des embuscades avec ses tweets comme arme principale d’investissement du centre du pouvoir ; d’autre part, après l’installation du nouveau Congrès et d’une Chambre à majorité démocrate bloquant toute coopération avec Trump, et ne cessant de se radicaliser dans tous les sens, on est déjà en 2020 pour les présidentielles.
Depuis le début de l’année, les annonces de candidature pleuvent, nouvelles ou confirmées, exclusivement du côté des démocrates. Tout se passe comme si les tentatives jusqu’ici sans succès de mises en accusation du président laissaient place dans le spectacle de “D.C.-la-folle” à une sorte d’accélération du Temps, pour ce qui devient la seule possibilité pour les démocrates de s’en débarrasser : le battre en 2020 selon l’ hypothèse évidente pour tous que Trump se représentera. Une autre caractéristique extraordinaire, c’est l’avalanche de candidatures de femmes, avec des programmes radicaux, progressistes mais aussi antiguerres, et une forte présence des “minorités”... Quel Progrès ! Quelle postmodernité !
Dans le texte ci-dessous, James Howard Kunstler choisit un scénario qui permet à son sarcasme et à son mépris du désordre et de la corruption de mieux s’exprimer, – dans le sens désormais habituel chez lui, contre sa cible préférée que constituent “les démocrates d’après les démocrates”. Kunstler est un “libéral” US (progressiste), un démocrate selon les traditions perdues, les démocrates d’avant les démocrates, un démocrate-devenu-dissident... Comme nous le présentions d’ores et déjà :
« Après tout, il serait plutôt “de gauche” et plutôt “progressiste”, Kunstler, s’il fallait le classer selon le catéchisme en vigueur dans le vaste camp de concentration de la modernité ; aussi est-il anti-Trump et sa cible préférée est-elle le parti démocrate et tout ce qui se rapporte au simulacre que la pensée progressiste enchaînée a édifié pour complaire à la fois au Système et à sa “bonne conscience”. Kunstler est donc un joyeux dissident, pourtant fidèle à ses idées dans un temps où les idées sont devenues “chez eux” autant de simulacres s’intégrant parfaitement dans le Grand Simulacre du Système. »
Kunstler ne nous présente pas “le” scénario de 2020, il le sait bien, mais un scénario qui constituerait le plus extraordinaire cul-par-dessus-tête qu’on puisse imaginer : le retour des bolchéviques, du Kremlin de Lénine à “D.C.-la-folle”, au sein d’une cohorte de dames déchaînées et furieuses. Ainsi cite-t-il les trois candidates déclarées, – Kamala Harris, Elizabeth Warren, Kirsten Gillibrand, – toutes progressistes, que ce soit de cœur ou de circonstance (pour la troisième), qu’il assaisonne avec le piment de l’élection à la Chambre, en janvier 2021 pour être précis, d’Alexandria Ocasio-Cortez (on dit désormais “AOC”, ce qui mesure son impact médiatique) à la fonction essentielle de Speaker.
Ainsi Kunstler nous met-il en scène une sorte de “1933 – le retour”, Trump jouant dans l’imaginaire progressiste-sociétal le rôle du mauvais à la puissance 1000, c’est-à-dire celui d’un Herbert Hoover mille fois plus néfaste que le vrai. Trump-Hoover aurait présidé à l’effondrement de l’économie US en une Grande Dépression 2.0 et il en paierait le prix, à la fois incendiaire et bouc-émissaire mille fois haï, tandis qu’une dame s’installerait à la Maison-Blanche ; et que cette dame, bien entendu, féministe-LGTBQ et radicale jusqu’au bout des ongles, déclencherait une vague de nationalisations qui laisserait pantois FDR dans sa tombe (et ravirait secrètement son épouse Eleanor, sagement rangée à ses côtés), et qui ferait se retourner et mourir (enfin) de rire Lénine, dans son ex-mausolée, – et ricanant sardoniquement, on l’entend déjà : “Les Un-Pour-Cent nous vendront la corde pour les pendre !”.
« ...La nouvelle “Eleanor” [Roosevelt] dépassera Franklin Roosevelt en matière de politique économique “innovante”. Mais cette fois, nous n’aurons pas le spectacle joyeux de corps musclés de chômeurs embrigadés et marchant avec des pioches et des pelles pour travailler dans les parcs nationaux. Ce sera une orgie de collectivisation, dirigée par une armée de commissaires politiques dans une sorte de remake américain du grand classique “Le Cuirassé Potemkine”. Madame la Présidente nationalisera tout ce qui n’est pas solidement garanti par des fixations boursières et industrielles à toutes épreuve. Ensuite commenceront les procès publics, à commencer par ceux des “Un-pour-Cent” détestés conduits devant les pelotons d'exécution, puis passant rapidement à ceux des ennemis de la “justice intersectionnelle” [justice selon les principes et les quotas LGTBQ].
» Rien de tout cela ne fera des États-Unis un meilleur pays. Imaginez à quel point la Russie et la Chine vont être énervées lorsque Madame la Présidente lancera sa politique d’exportation du nouveau bolchevisme vers d’autres pays (parce que cela fonctionne si bien chez nous). Vous, vous vous mettez là et vous faites ceci, leur dira-t-on. Peut-être devront-ils nous faire la guerre et nous écraser pour nous faire comprendre leur irritation. »
Bien, répétons-le... On prendra ce texte pour ce qu’il est, – plus une caricature, un scénario-bouffe qu’un véritable travail de prospective. La perspective de la prospective nous réserve d’autres surprises, avec la candidature, dans un tout autre sens, de Tulsi Gabbard, qui affole les foules neocon et interventionnistes, d’autant qu'elle a confirmé qu’elle ne regrettait en rien sa rencontre avec Assad et son voyage en Syrie, et les ferait à nouveau si nécessaire. (Curiosité des genres : deux femmes, Gabbard et Harris, liées par des liens différents à la descendance ou à la culture de l’Inde.)
... Non, ce qu’il nous faut retenir, c’est bien que ce scénario-bouffe, cette caricature, n’ont pourtant rien de complètement étranger à la vérité-de-situation. C’est-à-dire que le “socialisme”, le “bolchévisme”, sont, peu ou prou, à la sauce postmoderne ou LGTBQ, des possibilités extrêmement sérieuses à “D.C.-la-folle”. “L’Empire” danse sur sa tête, Kunstler ricane et applaudit, sardonique et persifleur. D’une certaine façon et quand on ajoute à cette tambouille le parcours de Trump qui n’a pas dit son dernier mot, cela vaut bien, dans le sens du bouleversement et du désordre, nos Gilets-Jaunes. Eh bien, tout cela se complète car qui se ressemble s'assemble, – dans la finalité antiSystème, voulue ou pas qu'importe...
Autant pour la géniale globalisation et tous nos souhaits au DeepState. Pour notre compte, il serait bien que nous nous apercevions de cette situation américaniste et de ses perspectives, nous autres les importants, en Europe, au lieu de recopier fidèlement, et d’y croire encore, le New York Times et le Washington Post.
Quoi qu’il en soit, voici Kunstler et ses “Coming Attractions”, texte mis en ligne sur son site, dans sa section (blog) Clusterfuck Nation, le 21 janvier 2019.
_______________________
“Last night I had a dream. You were in it and I was in it with you….”
— Randy Newman
As in this age of Hollywood sequels and prequels, America prefers to recycle old ideas rather than entertain new ones, so you can see exactly how the 2020 presidential election is shaping up to be a replay of the Great Depression, with Roosevelt-to-rescue! — only this time it’ll be with somebody in the role of Eleanor Roosevelt as chief executive. Donald Trump, of course, being the designated bag-holder for all the financial blunders of the past decade, gets to be Herbert Hoover. As was the case in the original, economic depression will segue into war, with maybe not such a happy ending for us as World War Two was.
There should be no doubt that the money part of the story is on a slow boat to oblivion. The world has been running on loans to such a grotesque degree that it’s managed the impressive feat of bankrupting the future. The collateral for all that debt was the conviction that there were ample amounts of future “growth” up ahead to service that debt. That conviction is now evaporating as car sales plummet, and real estate goes south, and nations twang each other over trade, and global supply lines wither. Globalism is unwinding — and not for the first time, either.
As in the standard Hollywood screenplay format, expect an “all is lost” moment when the “hero” (the USA) faces the existential dread of realizing that there is no more borrowing with the collateral gone. Translation: when the Federal Reserve discovers it can’t cue up yet another round of “Quantitative Easing” (QE) and ZIRP without destroying the value of the dollar — which it might do anyway, since monetary inflation is a great benefit to those who can’t pay back their debts, and the USA is the biggest deadbeat of all. An inflationary depression won’t be the same as the deflationary depression of the 1930s, but remember (cliché alert): history doesn’t exactly repeat, it rhymes. Financialization, it’ll turn out, was just money with its value removed. Imagine how pissed off the voters will be.
Note: the growth predicament is hugely misunderstood in this land, because the shale oil “miracle” was such a dazzling stunt. America is now producing above 12 million barrels of oil a day, two million higher than what was thought to be the all-time peak of 10 million a day in 1970. That is extraordinary indeed. We are the world’s leader in oil production now, ahead of Saudi Arabia and the wicked Russian bear. What most Americans don’t know is that this stunning feat was accomplished with hundreds of billions of dollars in borrowed money (debt) that will never be paid back.
The collateral for all that money was the conviction that there was a lot of money to be made in shale oil. But the shale oil industry has had a negative cash flow since it started around 2005. So, we’ve demonstrated that you can produce a lot of something at a big loss for a while, until you can’t. And the moment is approaching when there will be no more loans for the shale oil industry and then, voila, no more shale oil. And the USA will have a whole lot less of its primary energy “input” to the economy. We’ll be back to 2008. The turnaround will be fast and shocking and the American public will feel swindled. And having been already swindled out of all the other comforts and conveniences of what used to be modern life — a job, a home, a car — they will be even more supremely pissed off.
Enter stage left, the first woman president. Take your pick: Kamala Harris, Elizabeth Warren, Kirsten Gillibrand— with AOCas Speaker of the House! The new “Eleanor” will out-do Franklin Roosevelt in “innovative” economic policy. Only this time it won’t be jolly corps of brawny men marching off with pick-axes and shovels to carve trails through the national parks. It will be an orgy of collectivization, led by a gender-fluid army of commissars in an American sequel to the classic film Battleship Potemkin. Madam President will nationalize everything that’s not fastened down with square-head decking screws. Then the show trials will commence, first with the hated One Percenters going to the firing squads and then briskly moving to all the enemies of “intersectional justice.”
None of that will make the USA a better country. And then imagine how pissed off Russia and China will be when Madam President takes up her policy of exporting the New Bolshevism to other lands (because it works so well). Been there, done that, they’ll say. And maybe they’ll have to smack us down to get the point across.