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2646Les Russes commencent à s’agiter dans l’affaire de la “drôle de crise” iranienne, qui semblerait nous ramener dix ans en arrière, comme si rien ne s’était passé entretemps, sous le prétexte absurde et absolument sans le moindre fondement que l’Iran est le “plus gros producteur de terrorisme” islamiste. Quand on a sous la main d’aussi excellents amis que l’Arabie, le Qatar & Cie, sans compter la CIA, comme l’ont les présidents et les parlementaires US successifs, l’actuelle “crise“ déclenchée par les seuls USA apparaît absolument irréelle et surréaliste. Il faudra d’ailleurs s’habituer à cette espèce d’irréalité et cette sorte de surréalisme également trumpistes, dans nombre d’actions du président Trump ; lequel fait ainsi payer ses actes fondamentalement antiSystème qu’il pose par ailleurs de la façon la plus éclatante.
(Tous les commentateurs antiSystème sont et seront obligés à la pratique de cette gymnastique entre l’approbation extrême et la critique très ferme, comme nous-mêmes d’ailleurs [voir le 7 février et le même 7 février], sans qu’il y faille voir en aucun cas un changement de l’opinion sinon de l'humeur, ou une incertitude du jugement : il suffit d’aligner et de comparer les deux chroniques successives de Justin Raimondi, du 6 février 2017 [applaudissements enthousiastes] et du 8 février 2017 [appréciation très critique].)
Pour l’Iran, donc, les Russes montrent directement et avec des actes qu’il est très loin le temps où les USA parviendront à éloigner la Russie et de l’Iran. Il s’agit non seulement de mots et d’actes concrets, dans le domaine le plus sensible : d’une part, la possible livraison de chasseurs Soukhoi Su-27 à l’Iran, d’autre part, — et là, beaucoup plus important, – l’évocation précise de la possibilité de l’utilisation d’une base aérienne iranienne par les forces aériennes russes. C’est en revenir à la formule étrennée en août 2016 (voir les 16 et 18 août 2016), avec le déploiement temporaire de bombardiers stratégiques Tu-22 russes sur la base d’Hamadan. Ce stationnement avait d’abord été annoncé comme permanent, puis réduit à un simple déploiement de quelques jours, le temps d’une mission stratégique sur la Syrie.
Le pouvoir civil iranien avait du reculer sous la pression des militaires et de ses propres extrêmes, au nom de la protection de la sécurité nationale, et avait abandonné la formule initiale du stationnement permanent. Aujourd’hui que le danger US réapparaît, cet argument n’a plus guère de poids puisqu’un stationnement d’avions russes à Hamadan ou ailleurs en Iran représente une formidable garantie pour l’Iran, du fait que la moindre agression US contre l’Iran toucherait directement la Russie et impliquerait cette puissance dans le conflit. L’excellent businessman qu’est The-Donald va devoir apprendre qu’il a en face de lui de rudes joueurs d’échec, et qu’il faut en tenir compte s’il les veut à ses côtés. (Ci-dessous, extraits du texte d’Alexander Mercouris sur ce sujet, le 9 février dans TheDuran.com.)
« Levan Dzhagaryan, Russia’s ambassador to Iran, has today suddenly floated what looks like the possibility of the Russian air force once again using Shahid Nojed airbase near Hamadan in Iran.
» The Russian air force briefly used this air base to launch strikes against ISIS in eastern Syria back in August. Following complaints in the Iranian parliament the Russians abruptly pulled out, either because they chose to go or because the Iranians asked them to. Dzhagaryan now seems to be raising the possibility of the Russian air force returning there, and even of Russia selling advanced SU27 fighters to Iran. Here is how the official Russian news agency TASS is reporting his comments
» “If the leadership of the two countries will consider it necessary to use the Iranian military infrastructure to combat terrorism in Syria or elsewhere, such steps will be taken. Last year, Russia finished completely the fulfilment of its obligations for the delivery of S-300 air defense systems to Iran. Cooperation between Russia and Iran proceeds in many fields, including the military-technical sphere. The two countries’ defense ministries are currently in talks at different levels on many projects of interest to Iran. It is common knowledge that the Russian aerobatic demonstration team Russian Knights (flying Sukhoi-27 jets) participated in the Iran Airshow-2016 on Kish island last November. Hossein Dehghan (Iran’s Defence Minister – AM) also visited a static exhibition of Sukhoi-27 fighter jets.”
» It is difficult to see these comments as anything other than a veiled warning by the Russians to the new Trump administration that Russia will stand by Iran in any renewed confrontation with the US. The talk of the Russian air force returning to Iran to conduct operations from there seems more intended to deter any attacks the US might be considering against Iran rather than to fight ISIS... »
Mis en ligne le 9 février 2017 à 11H03