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233916 avril 2017 – L’extraordinaire et épatante transmutation de Trump 1.0 en Trump 2.0, telle que nous l’explique dedefensa.org dans ses aspects les plus étonnants (avec d’autres qui commencent à développer cette analyse, comme nous le signale le 15 avril 2017 notre lecteur Vieux Rebelle en citant Adam Gurrie de TheDuran.com), ne cesse de semer un immense désarroi et une considérable confusion dans les deux camps qui s’opposent. Ainsi faudrait-il expliquer aux étudiants de Berkeley que, désormais, Trump n’est plus cette sordide ordure-facho-qui-pue qu’il eut coutume d’être pendant un an et demi, mais au contraire un brillant président-commandant-en-chef qui en a bien plus qu’Obama là où il faut puisqu’il ordonne de taper contre Assad et couvre le président syrien d’un nombre respectable d’insultes... Trump est devenu une référence également respectable sinon impérative pour les journalistes de la presseSystème, comme on le voit et l’entend avec cette question infiniment subtile et immensément délicate de Margaret Brennan, de NBC, à l’intention du ministre russe Lavrov, à Moscou, lors de la conférence de presse Lavrov-Tillerson :
« At minute 48:14 Brennan said: “President Trump has called Bashar al-Assad an animal. This is the leader your government continues to back. Can you tell us how long Russia will be willing to risk the lives of its soldiers and spend its money to protect him?” »
Je ne vais pas trop m’attarder au parti-Système, à lui de se débrouiller avec son problème d’ajustement et d’adaptation ; entre ceux qui s’alignent automatiquement sur la nouvelle ligne parce qu’ils ont la colonne vertébrale du type-éclair au chocolat (comme le président Theodore Roosevelt disait fameusement de son président McKinley) et ceux qui ont quelques difficultés à effectuer le “demi-tour droite !” réclamé par les derniers événements. Je m’intéresse surtout aux américanistes et anglo-saxons en général parce qu’ils sont les mieux informés et les plus concernés, donc les intéressants en l’occurrence. Les autres, notamment les Français, ont exprimé sur le moment des réactions directes et parfois abruptes, d’ailleurs révélatrices, avant de revenir à leurs préoccupations nationales et considérables (électorales essentiellement).
(Avant de poursuivre, je reviens sur un détail déjà vu, qui mérite d’être répété, sinon enrichi, parce que, bien que français, il montre si bien comment les pensées, même de ceux qui prétendent parfois n’être pas tout à fait pro-Système parce que “pas de gauche” [argument poussif, dans tous les sens de droite et de gauche], sont extrêmement automatisées jusqu’à la nudité de la surprise du “roi est nu”, complètement soumises à ces fameuses “forces obscures” dont nous parlons et dont nous savons bien, sans la moindre hésitation possible, y compris de l’esprit et de la raison, qu’elles sont d’origine diabolique. Soudain, les voilà réveillés en sursaut, les yeux ronds, incrédules, et c’est l’aventure qui est arrivée à Alexis Brezet : « Il fallait entendre cette remarque singulière d’inversion d’Alexis Brezet, du Figaro, ce matin sur LCI : “Tout le monde a été pris de court, à contre-pied ... On était tous sûrs que Trump était un fou-furieux, et voilà qu’il ne l’est pas du tout puisqu’il frappe la Syrie et Assad” ; ainsi, aujourd’hui, pour montrer patte-blanche et prouver que vous n’êtes pas un “fou-furieux”, il importe de taper illégalement sur un pays souverain, donc de commettre un acte d’illégalité et d’agression internationale ; ainsi, aujourd’hui, qui n’épouse pas la narrative de l’attaque à tout prix n’est rien d’autre qu’un “fou-furieux”. Dont acte, en hommage au langage automatisé des zombies-Système... » Brave Alexis Brezet, pas méchant pour un ni deux sous, qui dit ça machinalement, sans conscience de l’énormité de la chose qu’il a dite, comme exemple somnambulique, halluciné, effrayant et écrasant de souffrance psychologique, du monde atroce d’inversion imposé par le Système et, pour le temps courant, du désarroi et de la confusion qu’y sèment les multiples contorsions du The-Donald.)
Alors, je m’attache plutôt aux antiSystème, dont nous-mêmes d’ailleurs, qui semblons au premier abord placés tous devant les mêmes difficultés mais en sens inverse. Mais cela se nuance. Il y a eu dès le 6-7 avril des retournements sans aucune hésitation, sinon avec une sorte de soulagement, comme chez la plupart des libertariens de LewRockwell.com qui n’ont jamais soutenu Trump que du bout de la plume, à cause de ses options “statistes” (rôle important de l’État). (Parmi les libertariens ou paléo-conservateurs, on trouve tout de même des cas moins nets, comme celui de Raimondo ou de Buchanan, qui voudraient parfois continuer à espérer que Trump 2.0 retrouve sa ligne 1.0, mais sans y croire vraiment : ils sont fort proches de verser complètement dans le néo-antitrumpisme.) Un autre exemple d’un tournant aisément négocié en fonction du tournant de Trump, c’est celui des sites anglophones nés au moment de la crise ukrainiennes, comme Russie Insider et TheDurant.com, qui n’ont jamais fait que soutenir une politique et ont donc épousé la cause de Trump sous condition de cette politique, lorsqu’il fut parfaitement Trump 1.0. Dans les deux cas, ce qui comptait surtout, c’était l’adversaire de Trump (Hillary, le War Party, les démocrates, les antirussistes), et Trump était bon à prendre dans la mesure d’abord où il s’opposait à tout cela (“les ennemis de vos ennemis sont vos amis”, – tant qu’ils restent “ennemis de vos ennemis”, ou encore mieux, la thèse de l’“Ennemi principal”). ZeroHedge.com n’a également aucune difficulté à faire passer Trump 2.0 sous les feux de sa critique et de son sarcasme. Toute cette catégorie de critiques joue franc-jeu ; ils ne manquent pas de souligner le tournant de Trump et, éventuellement, en analysent les causes. Ils mettent en évidence les réactions de plus en plus furieuses de la base trumpiste originelle, jusqu’à la création de groupes anti-Trump 2.0 :
« Earlier this week, Tania Vojvodic even went so far as to launch a Facebook group called, “The concerned support base of President Trump,” which quickly drew several dozen sign-ups. She also changed the banner on her Facebook page to a picture of Bannon accompanied by the declaration: “Mr. President: I stand with Steve Bannon.” »
Les pro-Trump 1.0 les plus mal à l’aise sont les sites populistes qui ont participé les plus directement et les plus massivement à la campagne trumpiste, spécialement par exemple mais exemples massifs tous deux, Breitbart.News et Infowars.com. Le premier se trouve pris par un engagement implicite tant que Bannon est à la Maison-Blanche, et par les pressions répétées de Trump 2.0, répercutant les exigences de son gendre Kushner se plaignant des quelques critiques de Breitbart.News contre lui, justement apprécié commun globaliste affirmé. Le cas le plus malheureux, ou disons le plus pathétique, est celui de Infowars.com et des sites ultra-populistes de cette catégorie. Eux sont vraiment attachés à la personne de Trump et ne parviennent pas à s’en détacher complètement. Pour cela, ils ressortent les vieilles rengaines poussiéreuses de l’anticommunisme, ce qui permet d’applaudir aux pressions de Trump 2.0 contre la Corée du Nord, à son attitude vis-à-vis de la Chine, etc. Il y également quelques tentatives pour affirmer que Trump continue à se battre contre l’establishment (« Exclusive: Roger Stone dishes on latest white house power struggle – Political insider reveals details on the Deep State battle against Trump »)... Il faut mesurer la fureur de la plupart des commentaires d’un tel texte pour comprendre qu’Alex Jones ne pourra pas tenir longtemps cette position s’il veut conserver toute sa puissance à son site.
Pour ma part personnelle du commentaire et après une décade de chambardement depuis l’événement du 6 avril, je constate finalement qu’à part l’extraordinaire gymnastique intellectuelle (bel exercice) devant la stupéfiante rapidité du tournant à 180° de la “trahison” qui n’a certainement aucun précédent à ce niveau et dans ces conditions, et qui a provoqué évidemment une grande surprise dans de telles conditions, la transmutation de Trump 1.0 en Trump 2.0 par un coup de grosse ficelle de magie noire ne me préoccupe pas précisément sur le terme et si l’on parle de choses profondes. Je ne dis pas, ni qu’il ne m’a pas déçu, ni qu’il ne m’a pas surpris, mais je veux essentiellement dire qu’il ne m’affaiblit en rien ni n’altère ma volonté, – j’irais jusqu’à dire : bien au contraire ! Si l’on place la séquence dans la perspective longue, je suis bien solidement d’avis que Trump a fait ce qu’on attendait de lui. Il a introduit le désordre dans le Système, et comme on pourrait bien s’en apercevoir, Trump 2.0 pourrait bien être encore plus performant à cet égard que Trump 1.0. L’essentiel dans cet immense affrontement, c’est mon Étoile du Nord, si vous voulez ma Polaris que toutes les civilisations ont toujours célébrée comme l’axe du monde parce qu’avec sa position confondue avec l’axe de notre Terre et toutes les autres étoiles qui semblent tourner autour d’elle alors qu’elle-même ne se couche jamais dans notre hémisphère Nord, peut-être se constituant souverainement comme le symbole de la représentation cosmique du Principe Unique, de la Source et la Fécondité originelles de notre univers ; ma Polaris à moi, comme représentation symbolique de l’axe fondamental de ma lutte et de la Résistance : Delenda Est Systemum.
Trump a été une surprise cosmique, un fantastique trublion, avec l’effet à mesure ; maintenant, s’il s’avère qu’il ne fut qu’un “idiot utile”, eh bien soit, et d’ailleurs avec l’espoir que l’“idiot utile” rentré dans le rang fasse des dégâts d’une autre façon, et même avec la possibilité qu’il redevienne épisodiquement Trump 1.0 selon les circonstances, qu’importe, à nouveau “idiot-utile” utile... La bataille antiSystème comme je la conçois et la mène n’a rien à voir ni avec un homme, ni avec un seul être, ni avec un parti, ni avec un engagement politique mais avec la seule idée d’attaquer le Système par tous les moyens possibles, de pousser à tous les moyens possibles pour attaquer le Système.
(Cela explique également, pour mon compte, ce que j’ai dit et écrit jusqu’ici sur l’élection France-2017, sur les “étiquettes”, les programmes, les promesses des candidats leur frétillement à chacun, ici et là, de se croire “antisystème” [sans majuscule, bien entendu] encore plus que son concurrent. Je me fiche bien de toute cette dialectique et me fie à mon intuition, à mon appréciation par rapport au Système, à mon expérience, pour alimenter sans jamais le céder à rien ma recherche constante des vérités-de-situation.)
Je me retrouve, depuis quelques jours, à consulter à nouveau des sites que je consultai moins (la gauche antiSystème devenue anti-Trump par esprit de parti et reste d’idéologie, mais dont l’antitrumpiste va devenir intéressant selon moi dans ces nouvelles circonstances). La chevauchée magnifique et métahistorique de l’antiSystème a ceci de superbe qu’elle rétablit à chaque instant, à chaque tournant, à chaque nouvelle situation, à chaque nouveau désarroi et à chaque nouvelle confusion, la clarté et la limpidité du champ de bataille en identifiant la position nouvelle du Système. Je ne vous dirais pas que l’épisode “de Trump 1.0 à Trump 2.0”, en attendant un autre prolongement, ne m’a pas épuisé sur l’instant, tant les choses vont vite et le tourbillon crisique tourbillonne ; je ne vous dirais pas que je n’éprouve pas le même vertige, à certains moments, avec les élections Frnce-2017, et aussi les mêmes difficultés à conduire à bien ma recherche de la vérité-de-situation. Mais je suis éclairé par ma Polaris qui se tient immuablement dans le ciel brillant d’une nuit elle-même éclairée dans la voute sans fin de l’univers, au travers d’un air extraordinairement léger et translucide, et ainsi ma foi tranquille et apaisée (du latin fides : espoir) me fait écarter l’instant d’après les charges de l’épuisement et les tourments de l’angoisse.