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2131Le New York Daily News a relayé une source du réseau NBC annonçant que Trump avait choisi le général Michael Flynn pour le poste de directeur du National Security Council (NSC), qui est également le conseiller de sécurité nationale du président. (Ce poste, quoique plus discret que celui de secrétaire d’État ou secrétaire à la défense, correspond à une position de chef de cabinet ou d’une sorte de “ministre personnel” du président pour les questions de sécurité nationale. Il implique un contact beaucoup plus suivi avec le président, avec un accès direct très aisé. Kissinger et Brzezinski ont été tous deux à ce poste [Kissinger avant de devenir secrétaire d’État en 1973] avec Carter et Nixon et ont fortement influencé la politique de sécurité nationale de ces deux présidents.)
Voici ce qu’écrit le Daily News, sur la validité de son affirmation :
« President-elect Donald Trump has tapped retired Lt. Gen. Michael Flynn to become his national security adviser, a source with knowledge of the matter has revealed. The source told NBC Wednesday evening that Trump had settled on Flynn, who was also being considered for the secretary of defense post. The Daily News could not independently confirm the report, and the Trump campaign did not immediately return a request for comment. Earlier in the evening, Trump spokesman Jason Miller said the President-elect had met with Flynn and added he would make a "fantastic addition" to the team. »
Passé cet aspect factuel, l’article s’attache à la personnalité de Flynn, comme il est coutume de faire dans cette sorte de circonstances. Il reprend absolument toute la narrative-Système concernant Flynn, d’une façon presque scolaire-école maternelle, comme un enfant de huit ans ânonnait, dans le temps où l’école avait encore l’esprit d’ordonner à ses plus jeunes élèves d’apprendre des textes “par cœur”. On a l’impression des mêmes phrases écrites et récrites depuis des mois, vraiment comme un très bon petit élève de l’ancien temps, notamment avec le fameux “Flynn était assis à côté du controversé président Poutine, lors du dîner du gala à Moscou du dixième anniversaire de RT” (10 décembre 2015), réseau télévisé et multimédias par ailleurs décrit bien entendu comme “un porte-voix du controversé président Poutine, selon le département d’État” (cette fois, la source est religieusement assurée).
« Like Trump, Flynn sees a military ally in controversial Russian President Vladimir Putin, who he was seated next to at a banquet in Moscow last year. Flynn has also appeared several times on the state-owned TV station, Russia Today, which the U.S. State Department has accused of being a mouthpiece for Putin. »
... Bien entendu, nous avions nous-mêmes souligné la présence de Flynn à Moscou comme « une chose bien peu ordinaire », mais plutôt sur un mode enjoué et même farceur, soulignant l’ambiguïté joyeuse des temps postmodernes. Nous avions même ajouté par ailleurs, horrible insulte empilée sur une injure affreuse, qu’il (Flynn) avait eu en 2012-2013 des contacts avec le GRU et notamment son directeur (le GRU étant l’équivalent russe de la DIA, alors dirigée par Flynn) et qu’il était une sorte de traître postmoderne, de la sorte qu’on dit être d’un bon cru pour avoir appuyé, de concert avec le président du JCS d’alors (le général Dempsey) la politique russe en Syrie, notamment pour relayer certaines informations vers Assad. Ses bons rapports avec Moscou comme ses démêlés contre la politique US en Syrie, comme sa mise au point sur l’indiscutable paternité (bulletin de naissance officiel, ce qui soulagerait le président) de l’administration Obama dans la procréation d’ISIS/Daesh, que nous avons vécu en direct par les révélations largement recoupées au niveau de la communication dans la période 2014-2015, font de lui, selon notre point de vue, un homme important dans ce que l’équipe Trump pourrait avoir d’antiSystème, surtout s’il est placé à la tête de la NSC.
Flynn est par ailleurs un bon cas d’école parce qu’il est donc manifestement un personnage assez complexe, avec des engagements extrêmement audacieux (dans le sens antiSystème, très bon point de notre point de vue), et d’autres qui le serait sans doute beaucoup moins en le rapprochant des pires extrémités-Système des neocon et de sénateurs type McCain/Graham sur certaines questions (sa position sur l’Iran, par exemple). C’est ce dernier point qui est intéressant, qui fait qu’on peut alors observer combien la presse-Système continue, comme en disposant d’une sorte de pilotage automatique qui serait l’image du technologisme postmoderne correspondant au déterminisme-narrativiste, à accabler Flynn de ses invectives d’école maternelle et du “par-cœur” qui a certainement sa vertu pour une tête blonde de huit ans, – mais pour un “journaliste” se disant “professionnel” ? Le cas est effectivement d’autant plus remarquable que la presse-Système dont fait partie le Daily News, pourrait, avec un peu de finesse tactique, exploiter les côtés incertains de Flynn, le rapprochant de la frange-neocon qui constitue l’aile marchante du Système pour semer un peu de désordre dans l’équipe Trump et tenter de la déstabiliser, – puisqu’après tout, Trump est censé jouer le rôle de l’antiSystème dans le grand jeu en cours. Manifestement, la finesse tactique n’est pas au programme du déterminisme-narrativiste.
... C’est ce que nous nommons un test de vérité-de-situation : quoi qu’il arrive, on ne change rien à la narrative ; puisque, plus que jamais depuis le 8 novembre, on ne change pas une narrative qui prend l’eau de toutes parts après avoir démontré son inefficacité en naviguant dans un autre monde... En fait, on n’y change rien parce que, au fond, chez ces gens-là monsieur, on y croit.
Mis en ligne le 17 novembre 2016 à 17H43