Flynn inculpé, “D.C.-la-folle” respire

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Flynn inculpé, “D.C.-la-folle” respire

Certains auraient pu croire que tout était fini sur la route embouteillée qui avait jusqu’alors marqué la présidence Trump. Depuis hier, il y a l’inculpation du Général Michael Flynn, et certains (certains autres ?) peuvent penser qu’au contraire l’événement relance l’embouteillage, tandis que d’autres encore pensent au contraire qu’ainsi est confirmée la dispersion de l’embouteillage. La somme de tous ces facteurs étranges, qui est notre conviction, est que le désordre a encore de beaux jours devant lui, – désordre dans la pensée et le jugement, désordre des psychologies.

Nous n’allons certainement pas nous pencher sur l’inculpation de Flynn, sur les arcanes des attendus de cette inculpation, sur les négociations conduites entre Flynn et le Procureur Spécial Muellers, sur le fait que cette inculpation porte sur une version beaucoup moins grave des faits (les contacts entre Flynn et l’ambassade de Russie en décembre 2016) que celle qui avait été développée, etc. L’un ou l’autre commentateur explique cette évolution et cette situation beaucoup mieux que nous ne saurions faire, notamment Alexander Mercouris le 2 décembre 2017, – que nous allons retrouver aussitôt à un autre propos.

Cela bien clairement posé (notre réticence à avancer la moindre explication), nous constatons aussitôt que l’inculpation de Flynn, hors de l’affaire elle-même, a entraîné des réactions extrêmes, des appréciations diverses et antagonistes, des certitudes contradictoires et péremptoures ert ainsi de suite. Signalons quelques-unes de ces réactions...

• La première est d’ordre général. Elle est la plus courte mais aussi la plus importante. Elle n’a nul besoin de documentation ni d’explication, parce qu’elle relève de l’évidence, de l’intuition et aussi du sens commun… Pour tous les acteurs, tous les commentateurs, tous les observateurs, le débat sur Trump est relancé, et du côté de ses adversaires, avec une haine toujours aussi tenace et une volonté de parvenir à tout prix à une destitution. Le cas se résume à ceci : les setiments extrêmes, paroxystiques, etc., sont toujours aussi virulents et l’inculpation de Flynn ouvre un nouveau chapitre à cet égard.

• Mais dans quel sens, ce nouveau chapitre ? Même les antiSystème sont complètement divisés à cet égard. Ainsi, Alexander Mercouris, que nous citions plus haut, estime que l’inculpation de Flynn selon des arguments beaucoup moins graves que ceux qu’on prévoyait, doit laisser intacte la présidence Trump et terminer l’épisode épuisant et surréaliste du Russiagate. (Cet avis est partagé par Nabojsa Malic, de RT.) Voici la conclusion du très long et très circionstancié texte de Mercouris, qui présente une logique très structrée :

« L’affaire Flynn [avant l’inculpation] a été une source de grande confusion et d’embarras à laquelle les “complotistes” qui n’ont cessé d’entretenir le “Russiagate” se sont nourris. À mon avis, cela a donné au Russiagate une année de vie supplémentaire.

» Heureusement, maintenant que l'affaire Flynn a été largement éclaircie, la confusion et les antagonismes à cet égard devraient se terminer, augmentant la probabilité que, comme le dit l'avocat de Trump Ty Cobb, l’affaire du “Russiagate” touche à sa fin. »

• On peut considérer peu ou prou, et sans s’arrêter aux modalités, que Mercouris, que nous citons régulièrement, est un antiSystème. On peut dire la meme chose de Gordon Duff , de Veterans Today, là aussi sans s’attarder aux modalités. Il n’empêche que Mercouris est plutôt favorable à Trump, c’est-à-dire en fait moins défavorable à Trump qu’aux adversaires de Trump et clairement partisan de la politique russe. (Sur la politique et le personnage du président considérés dans l’absolu, Mercouris est beaucoup, beaucoup moins indulgent.) Par contre, Gordon Duff est complètement un adversaire de Trump, qu’il estime être rien de moins qu’un “agent d’Israël” (nous réumons) ; lui aussi, en bon antiSystème, apprécie hautement la politique de Poutine… Quoi qu’il en soit, antiSystème pour antiSystème, ou contre antiSystème, les conclusions de Duff sont absolument inverses de celles de Mercouris : pour lui, la destitution de Trump ira à son terme (article du 1er décembre 2017) :

« Kushner est maintenant en train d'être inculpé et Trump pourrait bien destituer le Procureur Spécial Mueller avant que Kushner ne soit inculpé.

» Cela déclencherait le processus de la mise en accusation [de Trump] mais les républicains pourraient travailler pour bloquer cela bien que le Sénat soit loin d’être sûr à cet égard. Nous nous attendons à ce que les Démocrates puissent avoir le contrôle du Sénat grâce à des croisements potentiels.

» Cela changerait tout.

» Si Trump commence à promulguer des pardons [pour Kushner, etc.], les États-Unis exploseront, aussi simple que cela.

» Jusqu'à présent, selon notre estimation, l’Attorney General Sessions et l’ancien Conseiller Stratégique du président Steve Bannon seront bientôt inculpés. »

• Enfin, il y a des interventions inattendues, des dossiers préparés dans l’ombre qui commencent à apparaître. C’est le cas de la publication d’un article à épisode de Scott Bennett sur TheDuran, le 2 décembre 2017. Scott Bennett s’attache au cabinet d’avocat où Flynn a été cherché ses défenseurs, le cabinet Covington & Burling. Bennett sous-entend, ou plutôt nous révélera bientôt que l’hypothèse d’un Flynn manipulé est bien possible, et il commence par détailler la clientèle habituelle de ce cabinet qui comprend tout l’organigramme du gigantesque groupe mafieux de crime organisé qui dirige de facto une des factions les plus importantes du bloc-BAO, des Clinton et des démocrates divers, à l’Arabie Saoudite, au Qatar, au financement des terrorismes et ainsi de suite. Le fait que TheDuran publie cette très longue étude (Scott Bennett est un correspondant épisodique du site), alors que la thèse rend à peu près caduque la position de Mercouris (et celle de Duff, par la même occasion) n’a pas empêché cette publication. TheDuran s’explique par le respect de la liberté d’information qui n’empêche nullement de telles publications, au nom de ce qu’on pourrait nommer “le Théorème de Voltaire” selon la phrase fameuse que Voltaire n(a pas dite (« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire »).

Ci-dessous nous donnons un extrait du texte de Bennett qui commence en guise d’avertissement de la sorte de chose qu’il va développer, mais déjà avec quelques précisions qui orientent notre jugement prospectif vers des affaires d'une considérable importance :

« Voici une vérité extraordinaire que vous ne lirez nulle part ailleurs dans le monde, à l'exception de ce site TheDuran. L’avocat de Michael Flynn, qui a persuadé Flynn de conclure un “accord de compromis” et de faire une fausse déclaration (18 USC 1001 ) représente le même cabinet d'avocats qui en 2009 a non seulement travaillé avec Hillary Clinton, Barack Obama, Loretta Lynch, et Eric Holder au Département d'Etat, au Département de la Justice, au Département du Trésor, à la CIA, avec les forces armées, pour manipuler des comptes à l’Union des Banques Suisses (UBS) dans le but de pour blanchir des fonds pour le financement du terrorisme par l’Arabie Saoudite et le Qatar ; il s’agit du même cabinet d'avocats protégeant des clients saoudiens qui acheminent des millions de dollars vers des mercenaires wahhabites envahissant et menant la guerre en Libye, en Syrie et tuant des Russes, des Iraniens et des Syriens , et quelques américain ; il s’agit du même cabinet qui a embauché Eric Holder, Lanny Breuer et Roger Zakheim après leur service gouvernemental, et le même cabinet qui a aidé à conseiller Hillary Clinton et la Fondation Clinton sur non seulement la campagne présidentielle de Clinton, mais comment transformer cette présidence Clinton potentielle dans le syndicat le plus corrompu du terrorisme international, la traite des êtres humains, la fraude financière, le racket et l'extorsion depuis l'invention de la mort elle-même. Ce cabinet d'avocats est Covington et Burling, et leur site Web et la liste des clients et l'histoire raconte l'histoire - mais pas tout. Je vais essayer d’en donner ici parties, et sans aucun doute remplir d’indignation ceux qui sont coupables de la criminalité la plus scandaleuse de l’histoire du gouvernement des États-Unis…»

• Sans doute reste-t-il à nous expliquer de notre titre : pourquoi écrire que “‘D.C.-la-folle’ respire” ? Simplement parce que, – et c’est bien sûr notre opinion, – un aspect important de sa situation crisique, qui s’était mis en régime de croisière surtout sans s’arrêter, se trouve réactivé, – et alors “elle"” respire... Une fois de plus, pour tous les plus mauvais arguments du monde mais qu’importe dans ce qui est un gigantesque simulacre, la légitimité formelle de Trump va être mise en doute à nouveau, ou plus plaisamment dite, – mise aux enchères au milieu d'une foire d'empoigne et d'un déchaînement de passion.

La bataille politicienne interne va repartir de plus belle, elle repart de plus belle, elle est déjà repartie de plus belle... En fait, bien sûr, elle n’a jamais cessé. Elle passe simplement à un nouveau paroxysme d’affrontement et de désordre, encore plus chargée qu’auparavant, parce qu’aux entrelacs de l’affaire Flynn s’ajoutent les diverses retombées de la “crise du harcèlement” dont on a vu qu’elle est fondamentalement politique et qu’elle interfère par conséquent dans le “tourbillon crisique“ autour de “D.C.-la-folle”. Il s’agit bien du “tourbillon crisique”, cette figure fondamentale qui illustre si parfaitement notre époque.

 

Mis en ligne le 02 décembre 2017 à 13H41