Hillary, démiurge et thaumaturge à la fois de USA-2016

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Hillary, démiurge et thaumaturge à la fois de USA-2016

Devant l’histoire courante et même la métahistoire (l’Histoire majusculée), il faudra remercier Hillary Clinton, – Many Thanks, Hillary. C’est elle qui, telle une démiurge et une thaumaturge à la fois, et parfaitement diabolique dans les deux cas, a créé la crise USA-2016 en mettant en place toutes les conditions de l’enchaînement d’explosions (“réaction en chaîne” du type nucléaire bien connu) qui marque la situation des USA depuis l’automne 2015. Elle a créé les conditions de la vérité-de-situation fondamentale, qui touche au cœur du cœur du Système en mettant en cause comme il ne le fut jamais (y compris durant la Guerre de sécession) “le centre du centre” du système de l’américanisme, qui est le principal moteur et l’opérateur préféré du Système. Ainsi nous dit un document datant d’avril 2015 qu’on trouve dans le fonds WikiLeaks, section-Podesta (chef de la campagne d’Hillary), que l’organisation lanceuse d’alerte distribue généreusement.

On s’appuiera essentiellement sur le texte de Martin Armstrong, économiste fameux et original, et surtout indépendant, qui en fait son texte du 12 novembre sur son site, repris et relayé par ZeroHedge.com le 13 novembre. Le titre choisi par Armstrong nous dit tout de  l’indignation complète du commentateur devant le comportement d’Hillary Clinton, qu’il considère ainsi comme la créature la plus sombre, la plus diabolique, de l’histoire des USA qui n’est pourtant pas pourtant de cette sorte de personnage : « The Real Clinton Conspiracy that Backfired – The Worst Candiate in American History. » Nous continuons donc à vivre, – en temps réel et en information directe ce qui constitue une situation sans précédent, mais pour ceux que cela intéresse bien sûr, – une situation historique sinon métahistorique dont l’enjeu est le sort du Système, et par conséquent celui de notre civilisation. Notons en attendant ce que Armstrong conclut à propos de Clinton, avec toute la fureur et le dégoût possible qu’on peut mettre dans une plume, – “C’est, et de loin, la PIRE campagne dans l’histoire et tout cela fut intentionnellement orchestré par Hillary...” :

« This is by far the WORST campaign in history and it was all orchestrated by Hillary to be intentionally divisive for the nation all to win the presidency at all costs. She has torched the constitution and the country. No wonder Hillary could not go to the stage to thank her supporters. She never counted on them and saw the people as fools. The entire strategy was to take the White House with a manipulation of the entire election process. Just unbelievable. Any Democrat who is not angry at this is clearly just a biased fool. Wake up and smell the roses. You just got what you deserve. »

Armstrong développe son commentaire à partir de la note déjà citée, adressée par Podesta au DNC (Democrat National Committe) et développant ce que l’équipe Clinton nomme The Pied Piper Strategy. Il s’agit d’une référence au fameux conte allemand d’abord rapporté par Grimm du “joueur de flûte de Hamelin”. Dans ce cas, il semble que les électeurs soient considérés comme les rats que le joueur de flûte entraîne hors de la ville pour les mener jusqu’à la noyade dans la Weser et délivrer les habitants de cette engeance ; et l’on pourrait considérer avec cette parabole que Clinton envisageait ainsi de “dératiser” les USA de l’engeance de la démocratie et de ses électeurs récalcitrants (à ses propres projets) en les emmenant se noyer dans un avenir où l’on n’aurait plus besoin d’eux... Mais il semble bien, en inversant la parabole, que le joueur de flûte pourrait aussi bien être Trump puisque le conte poursuit en précisant que les bourgeois de Hamelin, fort près de leurs sous et peu sensibles au charme de la magie, revinrent sur leur promesse de le payer au prix conclu pour sa dératisation, que le joueur de flûte revint plus tard et cette fois entraîna hors de la ville les enfants des familles jusqu’à les faire disparaître. Dans ce cas poursuit cette interprétation invertie de la parabole, les électeurs sont ces enfants que Trump soustrait au stratagème d’Hillary qui, fort pingre, ne respecta pas ses engagements...

La Pied Piper Strategy concevait, grâce à l’action des médias de la presse-Système dont Hillary était déjà la rédactrice-en-chef collective et exclusive, d’enfermer les candidats des primaires du parti républicain, puis le candidat choisi, dans une position d’extrême-droite grâce à une campagne de “démonisation” type-Hitler ; ainsi pourrait-on verrouiller le domaine de la vertu démocratique et récupérer les électeurs républicains modérés effrayés par cette perspective apocalyptique. Dans le mémo daté du 7 avril 2015, la stratégie désigne trois cibles principales : Ted Cruz, Donald Trump et Ben Carson, sans exclusive de la “démonisation” d’autres candidats, – aucune exclusive dans la stratégie de la Clinton-Patton.

Ces derniers points sont importants à noter. Plusieurs sources avaient  déjà émis l’idée que Trump était un “montage clintonien”, c’est-à-dire ayant passé un accord secret avec Clinton pour faire une campagne où il serait complètement “démonisé” type-Hitler et lui permettant, selon la même stratégie, de l’emporter. C’eût été un véritable complot, une conspiration (comme Armstrong désigne, faussement à notre sens, toute cette manœuvre). Ce n’est pas le cas, puisque la cible est diversifiée (Cruz, Trump, Carson), qu’il n’y a pas entente avec un candidat-bidon, que la démarche est décrite comme une véritable stratégie offensive d’intervention directe, etc. (A noter que Clinton est déjà assurée début avril 2015 qu’il y aura candidature de Trump, alors que Trump n’annonça sa candidature que le 16 juin 2015. On fait bon usage des confidences des amis.)

...Non, il s’agit bien d’une stratégie de communication impliquant, Trump ou pas Trump, le développement d’une campagne basée sur la haine, la division du pays, la complète corruption de la presse-Système (de toutes les façons déjà acquise) ; y compris également, la complicité initiale du DNC auquel l’équipe Clinton s’adresse comme si elle était de toutes les façons la candidate démocrate (l’excellent Bernie Tsipras appréciera). Bref, la démiurge a créé un monde complètement artificiel, complètement narrativiste, et la thaumaturge a enfanté le miracle de se faire retourner cette création contre elle-même, enfantant la crise USA-2016, la plus grave de l’histoire des USA, et peut-être bien dans la perspective de clore pour de bon l’histoire des USA selon les instructions de Lincoln («...En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant. »)

Voici le détail commenté par Armstrong du mémo du 7 avril 2015 de l’équipe Clinton adressé à sa succursale nommée RNC : « The Clinton campaign and Democratic National Committee along with mainstream media all called for using far-right candidates “as a cudgel to move the more established candidates further to the right.” Clinton’s camp insisted that Trump should be “elevated” to “leaders of the pack” and media outlets should be told to “take them seriously.”

» If we look back on April 23, 2015, just two weeks after Hillary Clinton officially declared her presidential campaign, her staff sent out a message on straregy to manipulate the Republicans into selecting the worse candidate. They included this attachment a “memo for the DNC discussion.”

» The memo was addressed to the Democratic National Committee and stated bluntly, “the strategy and goals a potential Hillary Clinton presidential campaign would have regarding the 2016 Republican presidential field.” Here we find that the real conspiracy was Clinton manipulating the Republicans. “Clearly most of what is contained in this memo is work the DNC is already doing. This exercise is intended to put those ideas to paper.” “Our hope is that the goal of a potential HRC campaign and the DNC would be one-in-the-same: to make whomever the Republicans nominate unpalatable to a majority of the electorate.”

» The Clinton strategy was all about manipulating the Republicans to nominate the worst candidate Clinton called for forcing “all Republican candidates to lock themselves into extreme conservative positions that will hurt them in a general election.”

» It was not Putin trying to rig the elections, it was Hillary. Clinton saw the Republican field as crowded and she viewed as “positive” for her. “Many of the lesser known can serve as a cudgel to move the more established candidates further to the right.” Clinton then took the strategic position saying “we don’t want to marginalize the more extreme candidates, but make them more ‘Pied Piper’ candidates who actually represent the mainstream of the Republican Party. Her manipulative strategy was to have the press build up Donald Trump, Sen. Ted Cruz and Ben Carson. “We need to be elevating the Pied Piper candidates so that they are leaders of the pack and tell the press to them seriously.”

» This conspiracy has emerged from the Podesta emails. It was Clinton conspiring with mainstream media to elevate Trump and then tear him down. We have to now look at all the media who endorsed Hillary as simply corrupt. Simultaneously, Hillary said that Bernie had to be ground down to the pulp. Further leaked emails showed how the Democratic National Committee sabotaged Sanders’ presidential campaign. It was Hillary manipulating the entire media for her personal gain. She obviously did not want a fair election because she was too corrupt. »

Que dire de plus, sinon qu’Hillary, à mesure des révélations qui sont inscrites à son actif, apparaît comme une créature de plus en plus diabolique, on dirait “plus diabolique que le diable” comme on dit “plus royaliste que le roi”. C’est vraiment la “Reine noire” de cette crise, et par conséquent Reine du chaos comme l’écrit Diana Johnstone, ou bien encore l’“antéchrist” comme l’ont cataloguée certains officiers du FBI, au-delà des étiquettes, des idéologies et des idéologisations, parvenant à faire de la corruption l’essence même du cosmos-selon-Hillary et l’ontologie de l’être. Sacrée philosophe et métaphysicienne, Hillary ! Et sacrée joueuse de flûte... On finira par croire, sourire automatisée aidant, qu’elle est une créature extra-terrestre déguisée en robot démagogue et humanitariste ; comme dit Armstrong, “le démocrate qui n’est pas fou de rage en prenant connaissance de cela est un simple fou complètement sous influence”.

Là est justement le cœur de l’énigme : comment peuvent-ils continuer à encenser Clinton, à faire des pétitions signée par millions pour que les Grands Electeurs, abadonnant eurs mandats, reportent leurs voix sur Clinton plutôt que sur Trump le 19 décembre, pour en faire enfin notre-présidente, “the first woman président of the United States” de l’histoire ? Mais on pourrait également penser que trop c’est trop : peut-être dira-t-on, comme on a dit “un pont trop loin” de l’opération Market Garden de Monty en septembre 1944, “une corruption trop loin” de USA-2016 d’Hillary ; mais pour Monty et les alliés, ce n’était que de la tactique et la stratégie restait bonne ; pour Hillary il s’agissait de la stratégie qui était corruption pure et “ça a payé”, et chèrement, mais dans le sens évidemment de l’inversion. Dans tous les cas, la doctrine de l'exceptionnalisme US reste valable : même dans les crises, ils dépasent tous les autres.

 

Mis en ligne le 14 novembre 2016 à 11H23