Hillary, emailgate, Moscou & Wikileaks

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Hillary, emailgate, Moscou & Wikileaks

L’affaire est dans l’air depuis bien plus d’un mois... Un article par-ci, un autre par-là, une source exotique mais qui dit parfois des choses intéressantes, une autre plus sérieuse, l’une et l’autre  déclarations de Julian Assange, des bruits répétés selon lesquels la Russie est prête à faire beaucoup, directement ou indirectement, pour empêcher l’élection d’Hillary Clinton... Cela donne une nébuleuse de communication où l’on trouvera sans peine et sans guère de doute à boire et à manger, mais où certains pourraient être tentés de conclure à ce point, devant la diversité antagoniste des sources notamment qui implique l’absence d’une “ligne” imposée par une opération de montage, par une banalité recouvrant pourtant une interrogation réelle, – du type “il n’y a pas de fumée sans feu”.

...Là-dessus, enrobant le tout comme une énigme enrobant un mystère, une sensation générale, d’une puissance inouïe, que les élections présidentielles US-2016 sont d’une intensité, d’une incontrôlabilité, d’une volatilité jamais vues dans l’histoire de la Grande République, – jamais vues, voulons-nous dire, non seulement pour les circonstances évoquées mais également pour les enjeux qui en dépendent, qui concernent la marche du monde dans un Moment métahistorique sans précédent. Cela implique qu’il faut envisager beaucoup de possibles dans tous les sens, et examiner jusqu’à ce que d’aucuns jugeraient improbable sinon grotesque et invraisemblable. Ainsi doit-on conclure la présentation générale du nième épisode en cours du scandale, ou de la crise-emailgate, cette casserole qui ne cesse de rebondir dans un potin d’enfer entrecoupé de long moment de silence tout au long du parcours électoral de Clinton.

• La dernière nouvelle en date, disons la plus officielle, vient d’une déclaration publique de Julian Assange sur le sujet depuis son étrange “prison” de l’ambassade de l’Equateur à Londres, où il se trouve en résidence forcée depuis 2012. Étrange circonstance, d’ailleurs, de voir cet homme confiné dans un tel espace réduit, en plein milieu d’un territoire ennemi, accompagné de la haine vigilante du monde de tous les services de l’anglosaxonisme, et pourtant poursuivant son activité subversive en pleine lumière. C’est notamment RT qui reprend ces déclarations d’Assange le 13 juin, en le faisant figurer en bonne place sur son site lorsque la chose fut publiée, ce qui montre que les Russes tiennent à mettre en évidence la démarche d’Assange dont divers “bruits”, dont on aura plus loin l’écho, disent qu’elle pourrait bien être coordonnée avec les plus hautes autorités russes. Il s’agit de déclarations d’Assange à la chaîne ITV, qui sont également reprises par d’autres médias, dont le très-vertueux Guardian (du 13 juin également) qui enrobe d’une égale haine Assange et Moscou, – comme le montre son commentaire des déclarations d’Assange qui ne peut l’empêcher de reconnaître qu’il y a un très-gros problème pour Clinton : « His attacks on Clinton may be dismissed as highly partial, but the email controversy continues to dog her. »

Les extraits de l’article du Guardian concernant la question de Clinton/emailgate sont les suivants, avec la curieuse affirmation de Assange que ces publications n’auront aucun effet (sur l’enquête en cours d'ici novembre) mais aboutiront à une sorte d’“accord” entre Clinton et le FBI, impliquant en fait que le FBI ne prendra aucune décision concernant Hillary avant l’élection, et qu’en cas d’élection d’Hillary il aura sur elle rien de moins qu’un moyen de chantage. (Même s’il dépend du ministère de la justice pour lancer une procédure, le FBI dispose, comme l’on sait, de bien d’autres moyens moins légaux d’éventuellement rendre publics certains documents, ce qui constitue une parfaite définition d’une action de chantage.)

« Julian Assange, the founder of WikiLeaks, has said his organisation is preparing to publish more emails Hillary Clinton sent and received while US secretary of state. [...] Assange’s comments came in an interview on ITV’s Peston on Sunday. “We have upcoming leaks in relation to Hillary Clinton … We have emails pending publication, that is correct,” Assange said. He did not specify when or how many emails would be published. [...]

» Assange said it was highly unlikely that the US attorney general, Loretta Lynch, would indict Clinton. “She’s not going to indict Hillary Clinton, that’s not possible. It’s not going to happen. But the FBI can push for concessions from a Clinton government,” he said. He has attacked Clinton as a “liberal war hawk”, claiming that WikiLeaks had published emails showing her to be the leading champion in office to push for the overthrow of Muammar Gaddafi in Libya, despite Pentagon reluctance. “They predicted that the postwar outcome would be something like it is … she has a long history of being a liberal war hawk,” he said. »

• Ces déclarations ont été précédées de plusieurs articles dont l’origine est un site que nous classons en général comme “exotique” lorsqu’il nous arrive de nous y référer, c’est-à-dire donnant des informations en général loufoques ou autres du même genre, plutôt de type Fantasy, et mélangées parfois de choses qui semblent beaucoup plus crédibles.

(Il s’agit du site WhatDoesItMeans, qui se présente comme donnant des informations quasi exclusivement d’origine des sphères officielles russes, et  dont nous avons écrit notamment, sans que rien de notable nous conduise à changer ces observations... Le 11 février 2012 : « Le site WhatDoesItMeans.com dépend d’une plume nommée Sorcha Faal, qui serait russe et féminine, et du monde académique russe, et dont tout le monde s’entend aussitôt pour affirmer qu’elle (cette Sorcha Faal-là) n’existe pas. Alors on parle de David Boothe, qui est successivement ou parallèlement selon les uns et les autres un agent double du GRU; un officier (ex- ou pas ?) de la CIA, du programme COINTELPRO de lutte contre la sédition intérieure dans les années 1960 ; un manipulateur pro-sioniste ; un informaticien à la retraite ; un auteur de best-seller, etc. [...] Il existe une multitude d’affirmations, de dénonciations, de suspicions et de révélations sur WhatDoesItMeans.com/Sorcha Faal. » Puis cette autre précision, le 11 mai 2012 : « Un point, dans tous les cas, a attiré notre attention, et nous conduisant à ajouter “objectivement” un certain crédit au site de “Sorcha Faal”. Il s’agit de l’information qui nous est parvenue, selon laquelle ce site WhatItMeans.com a son accès bloqué dans un certain nombre de bureaucraties de sécurité nationale des pays du bloc BAO, notamment à Washington, éventuellement dans d’autres bureaucraties d'organisations et de pays du bloc BAO en Europe, et selon des motifs parfois inattendus. » En gros, l’appréciation la plus favorable à la “crédibilité” du site est qu’on pourrait y voir un type de site développant une méthode efficace du mélange entre “mésinformation”, voire “Fantasy-information” [complots, extra-terrestres, apocalypse, etc.], “désinformation”, et puis, au milieu de ce défilement, parfois une véritable information d’une réelle importance... Au lecteur de s’y retrouver s’il y a quelque chose à trouver.)

Le fait reste que les indications de l’article du 6 mai, suivi d’un autre le 1er juin de WhatDoesItMeans de “Sorcha Faal” ont été reprises par d’autres sources, puis développées (par WhatdoesItMeans lui-même, et par d’autres), notamment à la lumière d’informations concernant l’arrestation d’un hacker roumain (Marcel Lazar Lehel, alias Guccifer) qui aurait pénétré le matériel informatif d’Hillary Clinton/Secrétaire d’État et copié l’essentiel de son matériel-courriel. (Ce point de l’arrestation de Guccifer, qui a depuis été extradé aux USA à la suite de pressions US, constitue le fait central pivot de cette affaire dans la phase actuelle, c’est-à-dire quelque chose qui ne dépend pas de la seule spéculation.) Selon cette version de “Sorcha Faal”, le hacker, avant d'être arrété en Roumanie, aurait été lui-même “hacké”par le services de renseignement russes (SVB), qui se trouverait ainsi en possession d’une masse impressionnante de communications de l’ex-secrétaire d’État.

Par exemple, TheGatewayPundit.com reprenait l’affaire le 10 mai, sous cette forme où l’on voit qu’il existe tout de même des éléments liant les Russes à l’emailgate de Clinton dès 2013 (Guccifer a commencé ses activités contre Clinton en 2011) : « According to a report from four days ago, beginning in 2011, the Russians began monitoring Romanian computer hacker Marcel Lazar Lehel (aka Guccifer) after he attempted, unsuccessfully, to break into the computer system of the Russian funded RT television network. After monitoring Guccifer, the Russians were reportedly able to record (both physically and electronically) his actions which allowed the Russian intelligence analysts, in 2013, to not only detect his breaking into the private computer of Secretary Clinton, but also break in and copy all of its contents as well.

» The report notes that shortly after Russia obtained Clinton’s emails, they released a limited amount to RT TV which were published in an article in March 2013, titled Hillary Clinton’s ‘hacked’ Benghazi emails: FULL RELEASE. Apparently no Western journalists promoted this story in 2013. A couple of years later, in 2016, the US then brought in Guccifer for questioning related to this incident. According to the report, NBC news knew why Guccifer was being questioned but withheld this information from the American public.

» The Associated Press reported in October 2015 that “Hillary Clinton’s private email server maintained in her home while serving as secretary of State was possibly hacked by Russia-tied authorities, and others, on five separate occasions.” The AP report noted that investigators discovered among Clinton’s cache of released emails malicious software aimed at transmitting data to three overseas computers, including at least one in Russia. This malicious software was reportedly activated by clicking on it; but in October it was not clear if Clinton actually opened these messages or not, per the AP. »

Le même rapport ajoutait que, le 9 mai, le juge Andrew Napolitano devenu consultant juridique très écouté chez Fox.News, déclarait à la présentatrice de la chaîne Megyn Kelly : « There’s a debate going on in the Kremlin between the Foreign Ministry and the Intelligence Services about whether they should release the 20,000 of Mrs. Clinton’s emails that they have hacked into... » (En fait, selon WhatDoesItMeans, il s’agit d’un débat entre le directeur du Service Fédéral de Sécurité (FSB) Alexander Bortnikov et la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matviyenko, – la seconde étant partisane de la diffusion des courriels de Clinton, le premier s’y opposant pour ne pas compromettre les processus de “hacking” de son agece.)

• Au bout de cette succession d’informations, on trouve donc les déclarations d’Assange et l’un ou l’autre texte donnant une appréciation générale de cette affaire au point où l’on en est, avec toutes les réserves d’usage. On s’arrêtera à celui du site Oil Price du 13 juin, qui est repris notamment par Russia Insider. Ce texte essaie de donner toute sa signification à une hypothèse de situation qui a peu de précédent, puisqu’il est là clairement question d’une intention de la Russie d’une intervention indirecte, par le biais de Wikileaks à qui auraient été transmis les messages d’Hillary Clinton tels qu’ils auraient été “hackés” par les services russes à partir de ce que Guccifer avait récupéré de sa Roumanie natale. Oil Price parle de “sources sûres du renseignement occidental” sans qu’on puisse savoir si effectivement des services occidentaux, qui doivent bien entendu suivre cette affaire si elle existe et si elle a bien l’importance et le caractère qu’on lui prête, ont décidé de la développer dans les réseaux de communication. A cet égard, tout est possible, tout comme l’affaire en général reste du domaine de la spéculation, mais avec des références (les premières livraisons de l’emailgate de RT, Guccifer, les déclarations d’Assange) acceptables dans l’interprétation qu’on leur donne.

« Reliable intelligence sources in the West have indicated that warnings had been received that the Russian Government could in the near future release the text of email messages intercepted from U.S. Presidential candidate Hillary Clinton’s private e-mail server from the time she was U.S. Secretary of State. The release would, the messaging indicated, prove that Secretary Clinton had, in fact, laid open U.S. secrets to foreign interception by putting highly-classified Government reports onto a private server in violation of U.S. law, and that, as suspected, the server had been targeted and hacked by foreign intelligence services.

» The reports indicated that the decision as to whether to reveal the intercepts would be made by Russian Federation President Vladimir Putin, and it was possible that the release would, if made, be through a third party, such as Wikileaks. The apparent message from Moscow, through the intelligence community, seemed to indicate frustration with the pace of the official U.S. Department of Justice investigation into the so-called server scandal, which seemed to offer prima facie evidence that U.S. law had been violated by Mrs Clinton’s decision to use a private server through which to conduct official and often highly-secret communications during her time as Secretary of State. U.S. sources indicated that the extensive Deptartment of Justice probe was more focused on the possibility that the private server was used to protect messaging in which Secretary Clinton allegedly discussed quid pro quo transactions with private donors to the Clinton Foundation in exchange for influence on U.S. policy.

» The Russian possession of the intercepts, however, was designed also to show that, apart from violating U.S. law in the fundamental handling of classified documents (which Sec. Clinton had alleged was no worse than the mishandling of a few documents by CIA Director David Petraeus or Clinton’s National Security Advisor Sandy Berger), the traffic included highly-classified materials which had their classification headers stripped. Russian (and other) sources had indicated frustration with the pace of the Justice Dept. probe, and its avoidance of the national security aspects of intelligence handling. This meant that the topic would be suppressed by the U.S. Barack Obama Administration so that it would not be a factor in the current U.S. Presidential election campaign, in which President Obama had endorsed Mrs Clinton.

» Moscow’s discreet messaging about a possible leak of the traffic, in time to impact the U.S. elections, was designed to pressure faster U.S. legal action on the matter, but was largely due to Russian concerns about possible U.S. strategic policy in the event of a Hillary Clinton presidency. »

• Certaines interventions mettent complètement en doute toute cette affaire, essentiellement en fonction de ce qu’il faut penser de What DoesItMeans. C’est le cas, très récent, d’un article de Mikael Thalen, dans Infowars.com le 15 juin. Certains esprits critiques, – dont nous ne sommes pas nécessairement, notre critique ne s’aventurant pas dans ces dédales, – peuvent juger qu’Infowars.com discréditant très s’évèrement WhatDoesItMeans pour ses penchants au complotisme et à la Fantasy, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité... Enfin, Thalen discrédite complètement cette affaire, se réfère à un article de Forbes dans ce sens, ce qui ne nous convainc pas non plus nécessairement, Forbes pouvant être considéré comme le type économiste-milliardaire-col-cravate dans le domaine de la narrative-Système, pas loin d’être aussi crédible dans les parties qui lui importent que WhatDoesItMeans.

« Reports circulating widely among media outlets claim Russia is preparing to release intercepted emails belonging to presidential candidate Hillary Clinton. The only problem: the claim is false. [...]

» The claim appears to be based off nearly identical reports released last month, most notably by frontpagemag.com, that cited a website known for fake content as proof of the Russians’ intentions. “A report attributed to Russia’s Security Council indicates that an internal battle has broken out over whether to publicly release the e-mails between the Director of the FSB, Alexander Bortnikov, and Chairwoman of the Council of Federation, Valentina Matviyenko,” FPM wrote.

» Citation for the report links to a May 6th article on The European Union Times – a website which has also published such articles as “Snowden Reveals UFO Documents,”WikiLeaks Set To Reveal US-UFO War In Southern Ocean, “Millions Of Chinese Stunned After Government Makes Obama UFO Statement” and “US Orders Blackout Over North Korean Torpedoing Of Gulf Of Mexico Oil Rig.” he claim in question, as well as several of the aforementioned articles, can be contributed to  “Sorcha Faal” – owner of the What Does It Mean blog. [...]

» In an article published early this month, Forbes contributor Paul Roderick Gregory made similar conclusions regarding the illegitimacy of claims surrounding the Russians and Hillary. “Contrary to the Russian media silence, the U.S. media began buzzing with the May 6 publication on an obscure conspiracy-oriented website (whatdoesitmean.com) entitled ‘Kremlin War Erupts over Release of Top Secret Hillary Clinton Emails,'” Greogory writes. “The article, written under the exotic pseudonym of Sorcha Faal, claims that a faction within the Kremlin wants Hillary’s email cache released.” »

Comme nous le laissons entendre dans les diverses remarques ci-dessus, de même que l’affaire peut être considérée comme un montage ou une narrative (quoique le but visé soit assez nébuleux), l’affaire elle-même peut également être considérée comme plausible, certainement dans sa manufacture (l’intervention des services russes), et pas moins dans son caractère politique. Sur ce dernier point, on comprend assez aisément que la Russie n’a qu’une crainte, c’est qu’Hillary Clinton soit élue, avec Poutine ayant déjà marqué sa nette préférence pour Trump. Dans cette hypothèse extrême mais assumée dans toutes ses conséquences où l’on accepte la possibilité, sinon la véracité de toute cette affaire, notamment dans son aspect politique, on se trouve à nouveau dans la situation exceptionnelle qu’on a déjà décrite lorsque Poutine a publiquement affirmé, en décembre dernier, son intérêt, sinon son soutien pour Trump : c’est-à-dire un cas où la Russie, contre tous ses principes de non-ingérence dans les affaires d’un État étranger, – encore plus les USA en période d’élections présidentielles, – cherche au contraire par tous les moyens à interférer sur le processus complètement intérieur en cours actuellement aux USA. Certaines phrases du texte cité ci-dessus sont remarquables à cet égard (« Russian (and other) sources had indicated frustration with the pace of the Justice Dept. Probe », « » Moscow’s discreet messaging [...] was designed to pressure faster U.S. legal action on the matter... »).

Bien évidemment, tout cela peut être faux et archi-faux, comme l’est un véritable montage. On disait cela de Trump en mai-juin 2015, il y a un an, sous une pluie considérables de ricanements entendus. Quant à la crédibilité des sites évoqués, et la moue de mépris qu’on peut avoir pour WhatDoesItMeans, nous rappellerons que les belles lettres gothiques du New York Times ou du Monde ne parviennent chez nous qu’à renforcer la moue de mépris d’une envie de vomir, tant les canards bien habillés que répandent ces feuilles-Système constituent, bien plus que n’importe quelle divagation extraterrestre, une atteinte à la dignité de l’esprit, à la liberté du jugement, à la hauteur d’observation et autres postures de belle vertuqui sont nécessaires pour combattre le Système. Par conséquent, la piste WhatDoesItMeans, malgré son insupportable graphisme new age, en vaut bien d’autres...

Dans tout cela, aussi bien la possibilité de la véracité de cette affaire autant que la possibilité qu’il n’y ait là-dedans aucune véracité sinon un montage auquel souscrivent quelques gogos, constituent sans nul doute un signe de plus de l’exceptionnalité de la situation, et une indication qu’en aucun cas ces élections présidentielles ne vont se poursuivre en retrouvant leur rythme normal, maintenant que les deux candidats sont quasiment désignés. Au contraire, il faut s’attendre à bien des surprises et des rebondissements, et pas seulement à une seule de ces October Surprises”, comme celle de 1980.

Pour ce qui concerne le crédit qu’il faut ou ne faut pas accorder à tout cela, mieux vaut ne pas trancher nettement et laisser faire le temps et ses rebondissements, qui, à la vitesse où ils vont et où tout cela évolue, nous surprennent plus qu’ils ne nous font attendre. Cette conclusion mi-figue mi-raisin est un argument de plus pour décrire cette situation sans précédent que nous vivons : nul parmi la gens sapiens, nous y compris, n’est maître de rien dans cet emportement extraordinaire des choses. Il ne nous est laissé que le loisir de suivre, avec des commentaires plus ou moins approprié, et surtout, surtout, en prenant garde de ne trancher sur rien et en justifiant cette réserve fondamentale sur l’argument de l’inconnaissance.

 

Mis en ligne le 15 juin 2016 à 09H42